Euh... Ne vous enflammez pas, je suppose quand même que le mélomane attaché au songwriting ou à un son rond et léché ne va pas se jeter sur Cacophony!
Bon sur la forme, c'est clair que le son c'est pas ça, quel que soit l'instrument; mention spéciale au chanteur qui nous fait surtout plaisir sur les titres instrumentaux. Ceci dit on reconnait assez bien Marty et Jason autant par leur son différent que par leur façon de jouer différente aussi.
On peut ajouter à la critique musicale que côté graphique, l'esthétique de la pochette des albums de Cacophony, c'est quelque chose, même pour le standard Sharpnel !
Avouons-le cet album est à réserver aux guitaristes, et ce qui est unique avec Cacophony c'est le "double lead": les 2 guitaristes alternent les soli mais quand l'un se lance dans un solo échevelé l'autre ne joue pas toujours véritablement en rythmique, c'est soit un contre-chant à la tierce ou que sais-je, ou bien le plus souvent des arpèges en sweeping. Mine de rien je n'ai entendu ça nulle part ailleurs, autant d'accompagnement en sweeping...
Bon et les intros en duo électro-acoustique ça a de la gueule quand même, la comparaison avec Metallica est d'ailleurs assez osée (Kirk Hammett n'a sûrement jamais su et ne saura jamais vibrer subtilement avec un son clair, sans parler de James Hetfield).
L'écriture est quand même bien typée néo-classique. Je ne trouve pas ça toujours hyper-intéressant mais encore une fois c'est assez novateur et expérimental pour l'époque (Dream Theater n'existe pas encore...).
D'ailleurs les Michael Romeo et Luca Turilli n'ont sûrement pas manqué d'écouter Cacophony un jour ou l'autre quand ils étaient jeunes; il y a des progressions harmoniques en sweeping qu'on retrouve parfois chez eux, je ne pense pas que ce soit par pur hasard - et ce n'est pas un reproche.
Reste que le flux continu de notes plus la production plus le "chant" de notre ami, ça finit par faire mal à la tête - peut-être que je vieillis, moi, en fait...
