Il est rare de prendre une telle claque avec l’album d’un groupe quasi inconnu ! Surtout dans ce style de métal néo-classique à tendances symphoniques ! Dans la lignée de Malmsteem, Symphony X ou Stratovarius (en plus technique), voilà que déboulent les Belges de Magic Kingdom mené par l’excellent guitariste Dushan Petrossi capable de nous assener des riffs de qualité, des solos d’une étonnante technicité, des arpèges foudroyantes tout en privilégiant la musicalité de ses compositions : « Flying Pyramids ». La barre est placée très haut, détrônant une bonne partie de la scène actuelle, surtout lorsque l’on entend les duos guitares/claviers : « The Iron Mask » (chapeau Aymeric Ribot !), l’omniprésence d’une rythmique basse/batterie sans failles et la voix parfaitement en place du Français Max Leclercq ! On croit rêver tant l’ensemble est impeccable. Servies par une production aux petits oignons de Didier Chesneau qui n’a pas noyé la rythmique (ce qui arrive trop souvent dans ce style), les chansons peuvent laisser éclater toute leur chaleur (« Flying Pyramids » (chanté par l’ex At Vance, Oliver Hartmann comme « Master Of Madness »)), leur amplitude (l’orientalisant « Barabas ») et leur brio (l’instrumental « Black Magic Castle »). Certes, on retrouve ça et là l’influence du maître suédois, mais comment s’en plaindre puisque cela ne dissimule pas la patte personnelle du groupe tout au long de leurs compositions : le superbe et épique morceau de bravoure que constitue « Metallic Tragedy » (plus de 13 minutes) lorgne d’ailleurs plus vers Rhapsody que vers Malmsteem. Il faudrait des pages pour décrire les effets provoqués par ce seul morceau qui puise dans l’opéra, le baroque, le métal, le thrash, le gothique (duo chant guttural/voix féminine soprano), voire le black (pour la voix criarde). Les passages rapides alternent avec des ambiances plus lentes, les voix se répondent, les guitares et les claviers tissent des toiles magiques, tandis que l’auditeur se voit entraîner dans un monde angoissant. Un monument à lui tout seul ! De toute manière, tout au long de l’album les chœurs sont superbes, les changements de rythmes incessants, les ambiances variées et les prouesses techniques sont au service de véritables morceaux: le lent et poignant « Another Sun » nous en apporte une preuve indéniable. Si les rythmes rapides sont les plus nombreux (« The Fight », « Child Of The Nile », « Flying Pyramids »), aucune chanson ne ressemble à la suivante, ce qui permet au groupe de nous emmener dans un univers magique d’influences égyptiennes (« Child Of The Nile », « Flying Pyramids ») ou médiévales (« The Fight ») qui nous entraîne dans un monde de fantasy qu’illustre parfaitement la pochette de Leo Hao. Metallic Tragedy est un grand album, à la fois métallique et baroque, technique et mélodique, profond et novateur, qui fait franchir un pas de plus au métal mélodique et symphonique. Un vraie découverte à acquérir sur-le-champ !