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Verdunkeln
Einblick In Den Qualenfall
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le 10 Novembre 2009 par PETIT_PIERRE


Wahou la grosse baffe que je me suis prise! La chro de Guud et le récent comm' de Nabomouette m'ont intrigué et j'ai décidé d'écouter cet album. Eh bien, j'ai méchamment eu raison! Du pur jus noir, empreint de mysticisme, chant religieux(je crois), de longs morceaux fleuves complexes, composés de beaucoup de plans très ingénieux !

Une voix qui, sans être hyper originale (normal c'est du Black me direz-vous), remplit bien son rôle.

Bref, un album à écouter !

4,5 arrondi à 5

le 01 Avril 2009 par AES


Je poste un commentaire sur cet album, sur ce disque, mais à vrai dire, jamais il ne m'a été donné d'entendre une œuvre à l'esthétisme aussi intéressante, poétique et profonde que ce Einblick In Den Qualenfall. J'ai mis énormément de temps avant de me décider à donner mon ressenti sur NIME. Pour trois petites choses notamment : premièrement, j'ai eu peur de me tromper. Ensuite, cette pièce est devenue, il y a maintenant un peu moins d'un an, quelque chose d'intime, qui m'a fait réfléchir quant au Black, et à la musique en général. La pensée a donc mise du temps à mûrir, à décanter. Pour finir, ce disque fait partie des œuvres dont il est difficile de parler avec du recul. C'est même impossible. Car à un moment ou à un autre, on aura beau parler du prosaïque, on aura beau multiplier les effets de manches stériles quant aux structures, à la technique, jamais cela ne parviendra à rendre compte de la portée poétique de l'ensemble. Jamais.

Selon moi, Einblick In Den Qualenfall est une initiation. Impérieux car hermétique et dépouillé, très progressif et hypnotique, il enjoint l'auditeur à se recueillir en lui-même et cheminer entre les voiles du passé, du ressentiment, à se perdre dans ses propres abysses, et se fait fort de le guider, tel l'Apollon musagète, à la source de ses paradoxes afin de trouver son propre point d'équilibre : un instant atemporel, où les contraires s'abolissent en quelques sorte, où l'espace et le temps ne sont plus, où l'on s'absorbe dans ces boucles cycliques d'arpèges d'une beauté surnaturelle, boucles rehaussées d'un liseré de synthé dément de discrétion et d'à propos. Une sorte d'archétype, une levée fugace du voile : Der Herrscher en est son expression la plus bouleversante. Les chants religieux ouvrent et ferment l'ensemble. Les premiers, mi-sentencieux mi-annonciateurs, intriguent par leur gravité. Les derniers sont épris d'une chaleur réconfortante, chantent la félicité d'un accomplissement. Jamais la qualification "mystique" n'aura été aussi bien appropriée.

Einblick In Den Qualenfall verse donc dans l'hermétisme : il use d'un dépouillement que j'oserai qualifier de voulu et surtout, de mûri et d'émouvant, chose rare dans les formations "Metal" versant dans l'ambiant, minimalisme etc. Oui, j'ose dire que tout cela confine plus qu'au talent : les guitares abrasives sont tels les lits d'anciens fleuves intérieurs qui charrient les sédiments de conscience, lambeaux de peurs irrationnelles, haine indicible et latente : quasi-Doom au début, elles s'étirent, occupent d'un grain sombre l'espace sonore, sont d'une froideur minérale, chthoniennes dans leur imposante présence. La batterie quant à elle, sonnant tel un écho, rythme notre avancée de claquements mid-tempo quand elle n'intensifie pas notre impensable plongée en nous même ("Im Zwiespalt", "Die Saat Der Klinge"), augmentant sensiblement le rythme cardiaque lorsque la sensation de vertige se fait de plus en plus puissante. Par sa résonance particulière, elle module un espace que l'on devine vaste. L'intuition de Guud était parfaite. Nous nous trouvons dans un lieu renfermé, la caverne n'étant au demeurant qu'une métaphore de notre "sanctuaire" intérieur.

Ce sont également ces arpèges aquatiques (décidément, ce symbolisme de l'eau...) et sous-accordés, véritables flux qui s'écoulent, tracent la voie en poétisant l'ensemble, qui sont remarquables d'inspiration, de spontanéité et d'à propos. Voyez donc, tels de discrets fils d'Ariane, ils sont les conducteurs ténus qui émergent faiblement du fond minéral, froid et inquiétant, menaçant qu'élèvent les guitares abrasives, dessinant des motifs se terminant en points d'interrogation, évoquant cet étrange sentiment de "recherche" intriguée, muette. Ces leads se muent également en des soli qui, pris dans leur fulgurance, leur manière de "jaillir", transcendent littéralement l'ensemble ("Im Ziespalt" et ses redites vertigineuses, ses prises de conscience soudaines et tragiques, "In Die Irre" sur sa fin terrible) dans leur déclinaison, leur récurrence, et leur manière de se déployer : irrésistibles et hypnotiques, ils intensifient notre plongée, l'accélèrent, nous transfigurent peu à peu alors qu'ils bousculent, inspirent et accompagnent : le morceau "Der Quell" est peut être le plus intriguant dans sa valse et le meurtrissement en découlant, toujours sublimé par ces lignes qui absorbent, ce synthé aux reflets et aux miroitements obsédant. Obsédant, l'inhumain "Die Saat Der Klinge" au bouillonnement intense et au break atmo au-delà du mot, ces chœurs de voix qui tournent en nuées. Magnifique progression que ce "Der Herrscher" vers l'apothéose, le but : les voix se font de plus en plus plaintives, perdues, alors que les leads, sans ménagement, les tirent contre leur volonté dans le lieu où la raison s'abaisse et s'humilie, le lieu où l'homme se connaît véritablement : ce final de "Der Herrscher", aux annelures harmonieuses précédemment décrites, voit le retrait progressif des voix imprécatrices et des flots abrasifs, comme si ces dernières protestaient une ultime fois à son approche, pour la contempler pour se laisser complètement absorber dans ce cycle qui dure, qui dure, et qu'on aimerait tant ne voir jamais s'achever.

Je ne remercierai jamais assez Guud pour cette splendide découverte, qui m'accompagnera encore longtemps, à n'en point douter.

le 11 Août 2008 par PAZUZU


J'adore. Première impression, je ne sais pas pourquoi, le minimalisme, le côté sans prétention, j'ai pensé à Warloghe, autre perle méconnue.

Pour une fois, je me passerai d'en rajouter. Allez, juste pour dire qu'il fallu passer sur la baie pour me le procurer. Ben oui, sous sa forme naturelle quoi :)


le 25 Juillet 2008 par DDTL

La chronique donne vraiment envie... Moi aussi je me suis quelque peu reconnu dans tes mots, OncleGuud ! En tout cas tu m'as mis l'eau à la bouche, je vais m'empresser d'y tendre l'oreille !

le 24 Juillet 2008 par NABOMOUETTE

[En fait, on a de la chance : si l'être humain n'avait pas été la pourriture qu'il est, on n'aurait jamais eu droit à de tels disques !]
Et encore merci Guud pour toute cette passion que tu nous fais partager, ta chronique m'a réellement scotché (même si j'ai pas encore pu écouter cet album, mais du coup ça viendra ;)).













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