Les a priori négatifs peuvent parfois coûter cher.
Je ne sais pour quelle raison (peut-être l’expression de l’intolérance qui sommeille en chaque être humain) mais j’ai immédiatement détesté ce groupe avant même d’en entendre la moindre note. Je considérais que je n’avais pas de temps à perdre avec une musique faite par des ados au look d’attardés, un album à la pochette dessinée par un anencéphale manchot. Ce groupe dégageait une image de superficialité, de bête grossièreté. De plus j’étais totalement accaparé par le Grunge avec son style classe et intellectuel.
L’attitude du parfait crétin.
Donc, UGLY KID JOE, que j’ai découvert sur le tard m’a bien torsadé les couilles quand j’ai jeté mon dévolu sur "America’s Least Wanted". La maturité aidant, je m’étais décidé à laisser une chance à cette formation et à la fin du dernier titre je me suis rendu compte que c’était UGLY KID JOE qui m’avait laissé une chance de me racheter.
Il s’agit ici d’un putain d’album, avec des riffs de bûcherons incorporés dans des morceaux qui sont tous des tubes en puissance. Premier album sorti au début des 90’s et qui puise principalement son inspiration dans la décennie précédente et lorgne du côté de MÖTLEY et plus rarement des GUNS. La production est démentielle et après les 60 minutes de ce CD je dois avouer que je me sentais un peu gêné vis-à-vis de moi-même. Mais putain, quel con d’avoir zappé ce groupe uniquement sur le visuel, les "on-dit" et la vision de quelques secondes d’un clip entraperçu entre deux pubs sur MTV.
L’écoute d’un album prime sur toute autre considération, quelle que soit l’imagerie, les idées véhiculées ou la musique pratiquée.
Multiples écoutes, tentative d’analyse, et, ensuite seulement, peut-on se permettre d’émettre une opinion.
"The America’s Least Wanted" est non seulement un album solide, avec un fond et de véritables compositions, mais aussi, et c’est le plus important, qui résiste à l’épreuve du temps.