Je viens de réécouter cet album après un repos d’une dizaine d’années et tout le plaisir m’est revenu illico, voire même décuplé (le fonctionnement de la mémoire auditive ne manque pas d’être fascinant). Découvert à l’époque de sa sortie (1989) par un pote qui me l’avait recommandé (peut-être qu’à l’époque, il y avait eu quelques échos dans la presse de chez nous), je m’associe à toutes les chroniques qu’on peut trouver encore aujourd’hui, qui en gros, disent que cet album est une pépite, un petit joyau, qui ne doit pas sombrer dans l’oubli. Parfaitement produit (Richard Gottehrer/Thom Panunzio, ce n’est pas rien), le disque a remarquablement vieilli et pas grand-chose ne permet de le situer à la fin des années 80 d’un point de vue sonore, si ce n’est quelques phrasés de guitare à la U2, un effet chorus répandu en ces temps-là. Pas vraiment Hard, pas du tout Latino (le groupe est composé de Cubains d’origine installés à Miami), la musique est lyrique, mélodique, énergique, portée par un excellent chanteur. Le groupe derrière assure remarquablement avec une rythmique solide mais souple et un parfait complément entre guitare acoustique et électrique. Beaucoup de tubes en puissance, mais les trois titres que sont "Summer", "Hope" et "Strength" sont vraiment imparables.
Signé sur une major (Epic), le groupe est vite reparti vers l’oubli (deux autres albums ont suivi, l’un en 1992, l’autre en 2000 et on trouve des vidéos live d’eux en 2017, ça fait plaisir de savoir qu’ils sont encore là) mais cet album reste une réussite de bout en bout, un coup d’éclat isolé et un des meilleurs premiers albums qui soient.