Un chef-d’œuvre !
Je tiens en premier lieu à dire que je ne suis pas un grand fan de Doom. En réalité, c’est plus parce que je ne connais pas très bien ce genre que parce que je ne l’aime pas. Disons que je suis plutôt Speed Mélodique moi, et que le Doom, eh bah c’est tout le contraire.
Qu’à cela ne tienne ! Je me suis laissé tenter par ce Silent Enigma sans doute à cause de la pochette que je trouve très belle, envoûtante même, rien qu’en la voyant, et aussi parce que je connaissais déjà un titre d’ANATHEMA (One Last Goodbye), que je trouve magnifique.
M’enfin j’étais loin de me douter que j’allais tomber sur un album comme ça ! L’ensemble est terriblement sombre et désespéré, pour une ambiance mélancolique très prenante. J’ajouterai que Vincent fait vraiment des merveilles sur ce disque, son chant Death (qui n’en est pas un) est très poignant et transmet à merveille les émotions fortes (je rejoins le chroniqueur à 100 %). Et quand il utilise sa voix claire, il déclame les paroles d’une façon assez unique, ce qui rend encore plus compte de l’obscurité globale du disque.
"Restless Oblivion", dont les 8 minutes passent en un rien de temps, installe déjà l’auditeur dans une ambiance sombre et torturée… D’ailleurs, une autre caractéristique du disque est de maintenir une tension extrême omniprésente : les moments les plus calmes ne sont pas reposants mais inquiétants.
"Shroud Of Frost" est pour moi le grand moment de cette galette : un départ assez classique couplet/refrain qui dégage une nouvelle fois beaucoup de colère. Puis, la chanson s’éteint presque, pour un break narratif on-ne-peut-plus malsain du plus bel effet (avec des bruits en fond sonore). Puis la chanson est relancée, pour un final instrumental assez répétitif, mais d’une puissance émotionnelle absolument extraordinaire. Fermez les yeux, vous vous envolerez.
"Alone", assez courte, est la seule pause du disque, calme et douce (la seule, vraiment la seule), portée par une voix féminine qui apporte une lueur d’espoir. Espoir ruiné par un "Sunset Of Age" écrasant de désespoir et de rancune contenue. Le final de cette chanson est à nouveau grandiose.
"Nocturnal Emission" fait plus figure d’interlude que de titre à part entière. Ce court passage est le seul moment dispensable du disque, même s'il a le mérite de faire presque flipper. La première moitié de "Cerulean Twilight" constitue une véritable explosion de rage, tandis que la deuxième se révèle plus posée, mais toujours sous une tension maintenant l’auditeur en haleine.
La chanson titre est un chef-d’œuvre : toutes les qualités du groupe période Silent Enigma sont concentrées dans cette chanson plutôt courte, au break salvateur et au final portant. Venons-en à un autre classique du groupe, l’une des chansons référence de pas mal d’amateurs du Doom : "A Dying Wish". Etonnamment, cette chanson apporte également une légère touche de clarté dans l’album, et je pense surtout aux deux premières minutes, durant lesquelles on verrait presque un rayon de soleil se glisser dans cette pénombre. Le reste de la chanson, incroyablement bien construite, varie les ambiances, pour un grand moment musical. Petite remarque, le Doom a la caractéristique d’être un style « lent », mais "A Dying Wish" propose pas mal de moments rapides (la batterie tabasse même carrément juste avant le dernier break (très transportant d’ailleurs)).
Fin sur un instrumental : "Black Orchid", un bon moment et je pense surtout (une nouvelle fois !) au final, majestueux et apeurant.
Voilà, merci d’avoir eu le courage de tout lire ! Je tenais vraiment à émettre un avis argumenté sur cet album hors du commun.
