Hé bien je me chargerai de l'aimer, moi, ce "Distant Satellites"! Un très bon album qui confirme le redécollage du groupe sur "Weather Systems".
"The Lost Song", sans atteindre la grâce d'"Untouchable", le chef d'oeuvre de l'album précédent, reste un excellent moment, et les lamentations de Vincent me touchent vraiment. Le début de la part II est faible, je l'accorde, mais ça s'arrange après les premières minutes.
"Dusk (Dark Is Descending)" constitue un des points gris de l'album, une chanson qui tente à la fois d'être heureuse et mélancolique, pourtant un des points forts du groupe, mais se plante clairement. Pourtant la chanson n'est pas mauvaise, et elle se laisse même écouter discrètement.
"Ariel" au contraire est une véritable réussite, le premier excellent morceau de l'album (qui en compte trois).
"Anathema", profonde et au final détonant, est la deuxième pépite de ce "Distant Satellites". Délicate et émouvante tout d'abord, elle prend de l'ampleur tout doucement pour finir sur la voix déchirée de Vincent.
"You're Not Alone" est l'OVNI de l'album, comme "Get Off Get Out" l'était sur "We're Here...". Assez fun, mais elle jure vraiment trop sur cet album qui se veut touchant et sincère. Là, pour le coup, c'est trop sincère, quoi...
"Firelight" est un instrumental qui n'a aucun autre but que d'introduire la chanson suivante qui est pour moi le chef d'oeuvre de l'album, le véritable tour de force, un morceau qui nous montre une facette totalement inconnue du groupe et qui prouve à quel point ce groupe est extraordinairement doué:
"Distant Satellites". Un morceau qui polarise les fans et les non-fans. Si j'ai souvent entendu les MOINS s'exprimer, c'est en tant que PLUS des PLUS que je me positionne. Ce morceau est fabuleux, merveilleux... Je n'ai pas de mots. Avec cette pochette rouge magnifique, il prend tout son sens. Un merveilleux voyage loin de la terre, loin des soucis matériels, et plus proche de l'âme, de l'Univers... L'"Universal" de l'album.
Puis de l'apogée on redescend gentiment sur "Take Shelter", qui a la façon de "Violence" sur "A Natural Disaster" calme le jeu sur les premières minutes pour mieux se dévoiler dans une deuxième partie qui cependant ne culminera pas en terme de... violence, mais simplement en une mélodie réconfortante, berçant l'auditeur par un rythme de batterie inspiré.
Au final, on peut tirer quelques conclusions de cet album: trois vainqueurs clairs et nets. Vincent Cavanagh, Lee Douglas et Daniel Cardoso. Les chanteurs sont au top de leur forme, et le batteur inspiré amène son jeu parfaitement calibré aux différentes humeurs du groupe.
Aussi, "Distant Satellites" s'éloigne clairement des mélodies lumineuses de "We're Here..." et se rapproche de "A Natural Disaster" comme "Weather Systems" se rapprochait de "A Fine Day To Exit" (d'ailleurs non chroniqué sur NIME...)
Maintenant, pour le négatif, ANATHEMA commence à se répéter, et si ça passait sur les albums précédents, ici, ça s'entend vraiment trop. On aurait voulu un peu moins de redite, même si les Anglais nous ont servi le morceau éponyme, aux antipodes de leur genre habituel.
Enfin, peut être faut-il arrêter d'abuser de cette structure de chanson: au début, c'est calme, puis on rajoute des instruments au fur et à mesure pour finir à fond. A force, ça lasse...
Donc pour ma part, un très bon album, sur lequel on voit apparaître de belles perspectives d'évolution, mais également le risque de boucler sur soi-même... Alors, la question pour le prochain album est: ANATHEMA réussira t-il à éviter le piège de la redite? I believe.