Ah, ce Bent out of shape, qu'est ce qu'il nous a tourmentés ! Parce que, oui, c'était et c'est un bon album, mais à l'époque on ne savait pas par quel bout le prendre, avec nos manies de métallos de tout classer : vieux hard ? FM ? rock ? Prenez Can't let you go : superbe ballade, assez classique du style radio yankee mais bon il y a cette guitare joliment seventies, ce son Blackmorien. Bon Stranded, on est d'accord, ça chatouille bien, il y a de gros riffs, c'est hard et musclé. Mais tout l'album fait hésiter entre hard 80's et sauce FM. Même relevée, c'est un peu de la sauce FM. Fool for the night sue les claviers gastriques, ce qui aurait dû être un vrai morceau de hard. Avec le recul, ce David Rosenthal aux claviers est une sacrée croix, un flingueur de morceau. Levez-le de tous les titres et ce Bent out of shape frôle l'excellence. En même temps je ne suis pas objectif car j'ai un gros faible pour l'immense Don Airey qui officiait là auparavant. Mais reconnaissez que le tulutulu sur Desperate heart sonne... euh... cucul. Tout ça pour dire que BOOS reste un album terrible, mon deuxième préféré après Rising, notamment grâce à la performance de ce chacal de Ritchie Blackmore, tête de noeud géniale, comme sur ce Firedance où il me scotche les synapses, avec un Joe Lynn Turner qui se donne la glotte et sert le meilleur titre de l'album. Vraiment pas amateur du genre, je reconnais que là, celui qui me dit que le hard c'est de la musique de chèvre, je le flagelle à coups de figatellu. Tiens je me repasse l'intro de Drinking with the devil, juste pour me rappeller à quel point Rainbow me manque...