La question des relations entre le Metal est la religion est quelque chose d’assez ambigüe. Cela l’a toujours été et le sera toujours. Pourtant, c’est à se demander si tout cela ne part pas d’un gros malentendu ! Les cornes brandies par Ronnie James Dio ? Soit disant les cornes du diable ? L’homme expliquait de son vivant que ce geste lui venait de sa grand-mère italienne, et que ce signe servait à conjurer le mauvais sort. Les croix portées par les membres de BLACK SABBATH ? Tonny Iommi explique que celles-ci ont un rôle porte bonheur. Et pourtant, l’anticatholicisme et Satan font partie du folklore de notre musique. Mais pourtant, contrairement à Christine Boutin, nous savons que cela n’est que du folklore, et rien d’autre. Qu’appeler un festival littéralement « la fête de l’enfer », c’est juste pour déconner.

Tout cela, nous arrivons à faire la différence, et à le prendre au second degré. Et d’un certain côté, je dois dire que je préfère ça à des gamines qui montrent leur cul pour vendre des albums.

Tout allait bien jusqu’au jour où Head pète littéralement un câble. Jusqu’au jour ou selon ses dires, il « prenait de la cocaïne pour réussir à se lever », et je ne sais quel produit pour s’endormir. En même temps, à ce niveau, le succès peut être difficile à gérer. Quand vous remplissez des arènes, et que 20 000 personnes deviennent dingues dès que vous levez le petit doigt... Le but n’est pas de le plaindre, mais d’une manière ou d’une autre, il faut savoir le gérer ce succès. Alors Head a simplement décidé de claquer la porte, de se réfugier dans la religion, et de se reprendre en main. Certains pourront y voir de la faiblesse, d’autres, un moyen de se ressaisir.

On retrouve sur cet album le jeu caractéristique du musicien, et son utilisation intensive des effets. Prenons par exemple le titre "Money", et ses arpèges de guitare façon "Make Me Bad", ou encore des petites touches de Whammy, sur le titre "Save Me From Myself". Bref, la recette est la même, les éléments Indus que le groupe a incorporé à sa musique par la suite en moins. Le ton de l’album se veut définitivement sombre, avec des ambiances malsaines. Malgré le côté un peu simpliste et prévisible des compos (comme le titre "Home" par exemple), une énergie certaine se dégage du tout, voir même de la rage sur le titre "Die Religion Die" et son refrain ultra nerveux.

Cet album trouve cependant des limites certaines. Malgré sa cohérence, le fait qu’il soit bien pensé et même bien foutu, on finit tout de même par s’ennuyer. La faute au fait qu’aucun titre ne sorte réellement du lot (à part sûrement le génial "Adonai"). Il vous faudra donc plusieurs écoutes pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur, et pour en percevoir tout l’intérêt. Cet album en tout cas, raviront je pense les fans de KORN, période "Follow The Leader" et "Issues", de par la reprise de certains de leurs ingrédients. Un album qui a le mérite d’exciter, et qui est en fin de compte réellement intéressant.

Et pour la note : 2,5 pour l’album en lui-même + 0,5 pour avoir eu les corones de tout plaquer.