Pendant ces quelques mois, après avoir posté mon commentaire, je n'ai jamais cessé d'écouter "In Darkness Comes Beauty".
Volthord insiste très justement sur le côté "attachant" de l'album. Cela dit, il emploie ce terme pour souligner le côté selon lui un peu vain de la musique de DARK THE SUNS - un moment agréable qui ne peut prétendre à la pérennité. Ma pensée est différente.

"In Darkness Comes Beauty" m'a peut-être touché plus qu'il n'aurait dû. Oh, c'est vrai : il est prévisible. Les touches de piano planent sur tout l'album, égrenant des mélodies assez convenues, sur fond de riffs qui ne le sont pas moins. Mais pour moi, ça ne s'arrête pas là. C'est un album sublime. Aucune envie d'être objectif, tant il se ressent, se déguste avec tristesse et contemplation. Oui, c'est un album blessé. Il suinte une mélancolie irréversible, une constatation de la noirceur des choses. Metal Gothique assez proche de LACRIMAS PROFUNDERE ou BEFORE THE DAWN, assez Doomy par moments, notamment sur le meilleur titre de l'album "A Darkness To Drown In", et surtout très atmosphérique, c'est un ouvrage authentique, sincère ; il n'est pas difficile de se laisser emporter par sa grâce sombre et naïve, ni de faire abstraction de ses faiblesses et de son simplisme. Parce qu'avant de parler à la raison, "In Darkness Comes Beauty" parle au cœur avec une sollicitude que l'on n'attendait pas.

De "Alone" à "Angel Soul", de "Black Sun" à "Ghost Bridges", il y a une sorte de contemplation, un ravissement dysphorique. DARK THE SUNS est déconseillé à tous ceux qui exigent une technique complexe ; cependant, n'importe quel amateur de Dark Metal, de Doom Atmosphérique et de Death Mélodique émotionnel, devrait écouter "In Darkness Comes Beauty"... pour ne plus le laisser partir.