Un album de ENSIFERUM pour le moins surprenant, moins tranchant et incisif que les autres. On a davantage l'impression par moment d'écouter un album de Metal symphonique (Volthy évoque à juste titre THERION) que de Viking Metal. Rassurez-vous toutefois, contrairement au dernier album de TURISAS, "Unsung Heroes" ne part pas dans la niaiserie absolue. Effectivement, il est légitime de nous demander "quand enfin éclatera la bataille ?"
Le morceau introductif est bien sympa, parvenant à nous plonger dans l'ambiance. Un paysage pittoresque et paisible parsemé de petits villages à côté desquels reposent des tombes où sont enterrés pères et fils, d'origine humble et paysanne, morts au combat, dont les exploits ne seront jamais contés.... Quoi que, justement.
Ne vous attendez pas à des morceaux qui décolleront dans des teintes absolument grandioses pour atteindre des sommets épiques sans précédent ; non, les ambiances proposées sont plutôt posées.
"In My Sword I Trust" est un bon petit hymne qui prépare l'auditeur à cette bataille qui pourtant n'arrivera jamais.
"Unsung Heroes", mélancolique, qui s'étend peut être trop en longueur (répétant toujours et encore la même structure en ne la variant que très peu), accompagne particulièrement bien la longue chevauchée de ces héros dont le nom demeurera oublié de tous.
"Burning Leaves" est l'une des rares chansons de l'album à mettre du baume au cœur, donnant envie de partir à l'aventure. Néanmoins, l'on y retrouve ce côté mélancolique omniprésent.
"Celestial Bond" propose un entracte au souffle médiéval encore plus mélancolique qui parvient à surprendre. ENSIFERUM nous a peu habitués à l'intervention d'un chant féminin (exception faite de la chanson finale de l'album "Iron".)
"Retribution Shall Be Mine" se veut plus rentre dedans que les autres mais ne convainc guère. Les riffs et mélodies restent basiques, ne parvenant à aucun moment à enthousiasmer l'auditeur. Peut-être le morceau le plus faible de l'album.
Bien peu de chose à dire sur "Star Queen". Même chose que "Celestial Bond", avec un chant masculin cette fois.
"Pohjola", avec "Burning Leaves" est la seconde chanson de l'album à pouvoir inspirer une certaine ferveur épique dans le cœur de l'auditeur. C'est pourquoi nous l'accueillerons avec une certaine tolérance malgré le manque de conviction évoqué à juste titre par Volthord. On apprécie particulièrement la seconde moitié dans laquelle s'élève une voix off.
Enfin arrive la dernière véritable chanson de l'album, "Last Breath" qui le conclut d'une manière tout à fait mélancolique dont les chœurs de la seconde moitié glorifie ces héros qui resteront anonymes malgré leur glorieux sacrifice.
On retrouve dans "Passion, Proof, Power" le côté Far West amorcé par "Stone Cold Metal" de l'album "From Afar". Alors certes, elle est plaisante à écouter, mais ENSIFERUM a encore des efforts à faire pour composer correctement de longues chansons qui durent plusieurs dizaines de minutes. Décousue, elle manque particulièrement de cohérence. On ne sait pas vraiment où l'artiste veut en venir ni le thème qu'il souhaite aborder. Mais après tout, ne s'improvise pas MOONSORROW qui veut. Et puis, franchement, on se demande ce que fout un morceau à l'ambiance par moment "western" dans un album de Viking Metal, fait par un groupe de Viking Metal ! Cette chanson totalement hors-sujet reste pour moi le gros point noir de l'album.
Enfin, histoire de perdre encore plus de crédibilité, ENSIFERUM a fait une reprise de "Bamboleo" des GIPSY KING. Là j'ai éclaté de rire, c'en était trop.
"Unsung Heroes" ne restera pas dans les annales. L'on parvient néanmoins à apprécier ce côté mélancolique et plus posé. Considérons-le comme un album calme et reposant pouvant servir à faire la transition entre deux autres albums de leur discographie.