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Saint Vitus
Born Too Late
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le 10 Mai 2011 par RENERION


Cet album est nul, voila ce que je me suis dit la première fois. Oui, il était trois heures du matin, je n'étais pas totalement frais et je me suis endormi.
Mais bon, le disque a du coup tourné toute la nuit. Et au réveil, SAINT VITUS, c'est quand même violent, voire même indigeste, me fallait un truc plus bourrin.
Sauf que récemment, bah je suis retombé sur cette galette au cours d'un débat enflammé sur le Stoner, et que là... bah mon opinion n'est plus franchement la même (introduction ma life osef, terminée).

SAINT VITUS est lourd, dans tous les sens du termes. Lourd dans les rythmiques plombées et pesantes. Lourd dans l'oppression que l'on ressent à chaque morceau. Lourd parce ce que merde quoi, une note toutes les 10 secondes ça fait peu. Et pourtant ça fait tout.

Oui, SAINT VITUS aime BLACK SABBATH, oui, si vous écoutez BLACK SABBATH (l'album hein) vous retrouverez la même ambiance. Et le pire dans tout ça, c'est que les 4 bonhommes de SAINT VITUS en ont pleinement conscience. Et c'est cette prise de conscience qui définit la musique du groupe. La plainte, le misérabilisme égocentrique à deux balles, c'est ça que chante Scott Weinrich ici, avec sa voix embrumée, rongée par la clope et le fait de ne jamais pouvoir être le SAB', et pourtant de vénérer ce groupe comme personne.

Alors plutôt que de se rebeller et d'aller à l'encontre de cet état de fait et d'accélérer les choses, SAINT VITUS les ralentit encore et toujours. Jusqu'à se complaire dans une bouillie sonore crasse et immonde (d'ailleurs mettez le disque à des gens normaux, et c'est le dégoût que vous lirez sur leur visage, fait testé et avéré), car oui SAINT VITUS est la crasse. Cette crasse associée au désespoir profond et puissant, cette fange où personne ne devrait jamais aller (à part les groupes de Sludge qui s'y enfoncent un peu plus encore mais c'est pas le sujet).

Et la musique dans tout ça ? Étonnement elle est furieusement rock, psychédélique même, simplement ralentie, parce que vu les compositions présentes sur ce disque, le tabac qui fait rire (et deux ou trois autres pas franchement légaux, et la drogue c'est mal !) ont du être ingérés en masse pendant la gestation de ce bébé. Un commentaire fait remarquer le JEFFERSON AIRPLANE, et je suis d'accord. C'est ce rock des 70s que SAINT VITUS pleure ici, mais ne reprend pas. Non, il lui préférera Black Flag, et personne ne sera choqué.

Alors pour les gens normaux, passez votre chemin, c'est pas pour vous (oui je suis un connard élitiste, mais c'est pour votre bien aussi, et vous avez certainement pas lu, vu que SAINT VITUS vous en avez rien à foutre de toute façon). Les dépressifs, vous vous reconnaîtrez en Wino en deux secondes. Et puis pour les courageux, les téméraires, c'est une expérience à faire. Un énorme pavé de 47 minutes et 34 secondes qui vous en paraîtront 200. C'est dur, violent et irrémédiable.

Jamais SAINT VITUS ne refera aussi bien. Un coup de génie par un enfant non désiré. Alors malgré ça, SAINT VITUS n'a jamais décollé, mais SAINT VITUS s'en fout en fait. Au moins ça lui donne une raison de se lamenter et de continuer à pleurer sur son sort. Et c'est encore ce qu'il fait de mieux.

5/5, sans aucune hésitation.

le 21 Août 2007 par STAN


Avant d'écouter et d'apprécier comme votre serviteur le doom plombant et somnifère d'EVOKEN, de SHAPE OF DESPAIR et consorts, cet album de SAINT VITUS constitue sans un aucun doute un des albums à conseiller comme introduction au doom; en particulier pour les oreilles habituées au rock style ( attention je vais surprendre)... JEFFERSON AIRPLANE - c'est fou, j'ai assez souvent l'impression en écoutant cet album que c'est du JEFF qui virerait doom! A moins que ma mémoire ne me joue des tours...

En ce sens Possopo a donc bien raison de parler de "doom à tendance originelle 70' (...) poussé à l'extrême" et il a aussi raison de suggérer à la fin de sa chronique qu'il pourrait y avoir ici du "groove". J'irai plus loin, il y a du rock! Alors, même si tout le monde parlera de "doom" à propos de cet album, y compris moi, je continuerai tout de même à penser que cet album est bel et bien un OVNI au pays du doom. A écouter sans hésiter, voici un des chaînons qui mène du rock au doom presque sans que l'on s'en rende compte.

le 18 Août 2007 par JOHANN


Très bonne idée de chroniquer cet album, mille fois merci Possopo !
Je l'ai découvert récemment et même si j'ai tendance à préférer le premier album (pour un morceau génial et le timbre de voix du précédent chanteur, même si Wino et ses intonations Ozzyesques sont jouissives), celui-ci est vraiment dément. Du bon vieux doom, calé sur les mêmes rails que Paranoid sans la touche heavy (bien qu'il y ait des solos sentant bon les eighties), avec un bon paquet de morceaux monstrueux (dont le morceau-titre).













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