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BLUE ÖYSTER CULT - Curse Of The Hidden Mirror (2001)
Par DARK BEAGLE le 10 Juillet 2021          Consultée 2226 fois

Trois ans entre "Heaven Forbid" et "Curse Of The Hidden Mirror", ce n’est pas cher payé pour un album d’un groupe qui passe autant de temps sur scène. BLUE ÖYSTER CULT revient avec une équipe qui semble enfin stabilisée (sur l’opus précédent, il y a eu deux bassistes et deux batteurs qui intervenaient) et présente un disque à la pochette étrange, que l’on parvient toutefois à rattacher à ce titre énigmatique pour toute la fantasmagorie et les pouvoirs que l’on attribue à un miroir dans la littérature de genre et qui n’avait pas échappé à Lewis Carroll.

Si "Heaven Forbid" débutait de façon canon avec un titre très Heavy porté par Eric Bloom, "Curse...", lui, se veut plus subtil et vient faire un clin d’œil aux ambiances plus triturées, moins évidentes des années 70. C’est Donald Roeser qui assure le chant, avec son timbre plus suave, plus doux. "Dance On Stilts" est tout en subtilité et peut étonner en ouverture, surtout avec ses deux dernières minutes qui prennent une direction différente, complètement inattendue mais qui se fond assez bien à l’ensemble.

Il s’agit d’ailleurs d’une exception à une règle qui semblait jusque là parfaitement établie : "Curse Of The Hidden Mirror" est le premier, et le seul (à date), album de BLUE ÖYSTER CULT à ne pas proposer un titre avec la voix de Bloom en ouverture, ce qui peut désarçonner dans un premier temps, mais la magie du morceau fait le reste. D’ailleurs, Roeser se fera bien plus discret par la suite puisqu’il ne fait que quatre petites apparitions derrière le micro en tout.

"Showtime" nous conduit ailleurs. Pas forcément dans des contrées plus Heavy. Le titre se veut même plutôt dansant et montre que Roeser n’est pas le seul à inclure quelques couleurs Reggae dans ses compositions puisque Bloom fait de même sur ce morceau un brin déconcertant, pas forcément mauvais en soit mais étrange dans son approche, qui n’est pas sans rappeler l’orientation plus AOR qu’avait pris le groupe sur "The Revölution By Night". D’ailleurs "Curse" a quelques réminiscences de cet album dans le style pratiqué.

Nous n’allons pas suivre un track by track, exercice souvent fastidieux, vain et peu intéressant, même si le BÖC propose assez de variété pour être le candidat idéal pour ce genre d’exercice. "Curse Of The Hidden Mirror", outre son titre à rallonge, souffre également d’une impression de déjà entendu. Le disque a des relents de "Cultösaurus Erectus" ("The Old Gods Return", l’un des morceaux parmi les plus délectables de la galette) et donc de "Revölution By Night", mais pas que. Dans les grandes lignes, "COTHM" serait plus à rapprocher de "Spectres" au niveau de la formule.

En effet, le groupe propose des morceaux souvent très léchés, plutôt cools dans leur déroulement, assez nuancés, mais contrairement à son aîné dont il partage quelques teintes, il manque de titres forts et de refrains qui marquent durablement pour se détacher du lot. Si l’on prend comme exemple "Pocket", l’unique single de l’album, on se rend vite compte que le titre est un peu creux, malgré une bonne performance vocale de Roeser. Il lui manque une dose d’adrénaline, un solo qui marque, d’une phrase qui s’imprime dans le crâne et qui donne envie de fredonner. Ce morceau, il s’oublie presque aussi vite qu’il a été écouté. Et en tant que représentant de l’album, ce n’est pas le choix le plus judicieux.

Un autre problème récurrent sur "COTHM" réside dans le fait qu’il semble inachevé. Beaucoup de compositions ne tiennent pas toutes leurs promesses et donnent l’impression d’avoir été rafistolées avec du gros scotch marron pas très seyant. Par exemple, "Eye Of The Hurricane" démarre très fort (et cela aurait été encore plus puissant avec un vrai orchestre plutôt qu’avec ces effets de synthé), mais très vite elle s’étiole, change de thème sans que cela ne conduise à du mieux et joue au yoyo avec ses différents aspects de façon trop mécanique. Un énorme potentiel de gâché.

BLUE ÖYSTER CULT ne recycle pas franchement de vieilles idées (bien qu’une certaine impression de déjà-entendu plane sur l’ensemble), mais semble remplir un cahier des charges très précis qui vient briser toute la spontanéité que l’on trouvait sur "Heaven Forbid", aussi bien dans la science du riff que dans celle du solo. Ces derniers paraissent un peu moins incisifs, plus génériques, même si Roeser a toujours les doigts agiles et possède ce don de nous emporter mine de rien dans des directions assez folles ("Stone Of Love"). Cette fois-ci, Bloom et lui sont seuls aux manettes niveau production et peut-être qu’un regard extérieur aurait pu être salutaire.

Autre défaut, le manque d’ambiance de ce disque. Quand on se penche sur la discographie du BÖC, on remarque très vite que sur les meilleurs albums du groupe se dégage une espèce d’aura faite de mystères, avec une agressivité sous-jacente, qui éclate parfois au grand jour. Pour "COTHM", j’ai beau le triturer dans tous les sens, je ne ressens rien de ce genre, et c’est moche à dire, mais la formation sonne comme une autre. Elle n’a pas cette spiritualité que l’on retrouvait sur "FOUO", la tension qui régnait en sous-marin sur "Imaginos", ou l’ésotérisme exacerbé des premières productions. Cela ne veut pas dire que l’ensemble est creux. Juste qu’il est incomplet. Les paroliers auront beau se démener pour apporter de l'étrange et du surnaturel dans leurs textes, cela ne se ressent aucunement musicalement.

Et malgré tout, les musiciens cravachent pour proposer des bons titres. Mais cela reste trop insuffisant pour palier à ce que semblent exiger les morceaux pour se magnifier. Ici, on remarquera l’absence d’un saxophone quand pourtant le solo de guitare lui fait du pied, là on se dira que Bloom a du manger un truc qui passe mal parce qu’il est subitement bien timoré. Qu’au final il n’y a pas grand-chose pour nous prendre à la gorge comme parvenait pourtant à le faire l’imparfait "Heaven Forbid".

Mais le pire réside certainement dans le fait que BLUE ÖYSTER CULT donne l’impression d’avoir publié un disque de vieux. Un album qui sonnait déjà un brin daté à sa sortie pour une volonté de revenir à un style plus conventionnel qui a fait ses preuves, certes, mais qui n’en demeure pas moins un vestige du passé que le groupe n’a même pas vraiment pris la peine de remettre au goût du jour. "Curse Of The Hidden Mirror" fait songer à la compilation "Cult Classic", mais avec un effet inversé. On se surprend à imaginer comme la formation d’origine aurait fait sonner ces morceaux au début des années 80.

Personne ne le savait alors, mais il s’agira ici du dernier album studio de BLUE ÖYSTER CULT avant "The Symbol Remains" en 2020. Il sera également le dernier avec le fidèle Allen Lanier qui mourra une décennie plus tard. Paix à son âme. De mauvaises ventes et une situation difficile avec le label de l’époque, SPV, ne donneront pas de suite immédiate. Le groupe se contentera de tourner énormément, publiant de temps en temps un Live pour nous rappeler qu’ils sont alors toujours vivants. "Curse Of The Hidden Mirror" porte bien son nom, il est maudit, à sa façon.

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   DARK BEAGLE

 
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- Eric Bloom (chant, guitare)
- Donald Roeser (chant, guitare)
- Danny Miranda (basse, chant)
- Bobby Rondinelli (batterie, chant)
- Allen Lanier (claviers, guitare, chant)


1. Dance On Stilts
2. Showtime
3. The Old Gods Return
4. Pocket
5. One Step Ahead Of The Devil
6. I Just Like To Be Bad
7. Here Comes That Feeling
8. Out Of The Darkness
9. Stone Of Love
10. Eye Of The Hurricane
11. Good To Feel Hungry



             



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