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HARD FM / A.O.R   |  STUDIO

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- Membre : Rainbow, Dokken, Albert Bouchard, Joe Lynn Turner
- Style + Membre : Blue Coupe

BLUE ÖYSTER CULT - The Revölution By Night (1983)
Par DARK BEAGLE le 4 Novembre 2020          Consultée 4950 fois

L’après "Fire Of Unknown Origin" n'est pas un lendemain qui chante. Le disque a connu un joli succès critique et commercial, mais des tensions éclatent dans le groupe et ce qui semblait jusque-là inconcevable se produit : Albert Bouchard quitte le groupe en pleine tournée (il apparaîtra dans les crédits du "Extraterrestrial Live" pour deux morceaux captés en 1980) et se voit remplacé par Rick Downey, qui était roadie pour le BÖC. Ensuite, Martin Birch ne tient pas à produire le nouvel album, ce dernier préférant consacrer toute son énergie à IRON MAIDEN (et au "Slide It In" de WHITESNAKE). Ce n’est pas qu’un homme fort qui s’éclipse de l’horizon, mais deux. Et forcément, cela aura des répercussions.

Et ce "Revölution By Night" a tendance à payer les pots cassés en étant systématiquement montré du doigt : virage plus FM, absence de titres forts, mou du genou, pas inspiré, etc… N’en jetez plus, la cour est pleine. À travers cet échec critique, c’est surtout BLUE ÖYSTER CULT qui subit un déficit d’image assez flagrant. Regardez le clip de "Take Me Away", sorti à une époque où l’image comptait beaucoup et où un obscur génie avait trouvé que la coupe mulet était cool et vous aurez déjà un aperçu du problème. Ce n’est pas que les musiciens ont l’air ringard, mais que représentent-ils à ce moment là ? Pas de spandex, pas de permanentes choucroute, pas de maquillage à outrance, une aura un peu mystérieuse mais sans plus… BLUE ÖYSTER CULT est hors du temps et ne trouve plus son public.

La production de l’album, signée Bruce Fairbairn, manque peut-être un peu de mordant alors que certains morceaux montrent clairement les crocs. Mais là encore, ce n’est pas un problème, parce qu’elle correspond assez bien à l’ensemble ; le groupe semble se placer dans une espèce de continuité de "FOUO", tout en tentant d’affiner le propos. Ici, le tout sonne de façon moins Heavy que sur l’opus précédent, un brin moins dynamique également, tout en misant sur une variété qui frise la versatilité. La formation s’applique à essayer de rentrer dans les standards de son époque et sonne résolument années 80 et réussi à faire illusion quand beaucoup de combos issus des ’70 se sont cassés les dents.

Alors quel est le problème fondamental de ce "Revölution By Night" de sinistre réputation ? Il faudrait décortiquer ce disque pièce par pièce pour mettre à jour les avaries et les moments de moins bien. Le groupe s’entoure de nombreux compositeurs extérieurs, certains plus ou moins connus, qui vont greffer de nouveaux appendices à l’entité BLUE ÖYSTER CULT. Le groupe a souvent fait appel à des personnes extérieures, mais cela concernait surtout l’élaboration des paroles, comme ce fut le cas pour Michael Moorcock (oui, oui, vous pouvez continuer à vous prosterner) qui n’est plus de la fête ici. Et bien sûr, toutes les interventions ne seront pas réussies et cela donnera un album en dents de scie, capable d’aligner du très bon, voire de l’excellent et des choses bien plus anecdotiques.

Commençons par celles-ci. En premier lieu, il convient de montrer du doigt "Shooting Shark", qui pourtant voit le retour de Patti Smith à la composition d’un morceau du BÖC. Le titre en lui-même est étrangement lancinant, il sort du carcan typiquement Hard Rock du groupe. La signature de Donald Roeser s’entend de suite, c’est d’ailleurs lui qui chante. Mais que c’est long ! Sept minutes, ça commence à tirer un peu malgré quelques interventions ingénieuses, comme ce saxophone qui n’a pas cet air de fête que nous pouvions lui trouver sur le "Monsters" de "Cultösaurus Erectus". Sans être un raté complet, il a un côté putassier qui tente vraiment de coller à l’époque, voire à chercher des passages radio. Aujourd’hui, il a en prime atrocement vieilli. "Let Go" n’est pas non plus complètement convaincant. Nous avons certes le plaisir de retrouver le côté Rock’N’Roll de Ian Hunter (MOTT THE HOOPLE) mais le groupe a déjà été plus à l’aise dans ce registre, moins maniéré. Et les chœurs n’apportent ici pas grand-chose.

Ensuite, ce sont principalement des intentions que l’on retient et qui ne sont au final pas tout à fait concrétisées. L’exemple type résiderait en "Eyes On Fire" d’un certain Gregg Winter, qui débute de la meilleure des façons avec les claviers raffinés d'Allen Lanier, à la fois sombre et mélancolique, qui débouche sur quelque chose d’un brin trop conventionnel et qui manque de nuance, voire de délicatesse. "Veins" a le même problème à peu de choses près, il y a plein d’indices qui semblent signaler que nous allons être devant quelque chose de grandiose et il n’en est rien, malheureusement, là encore c’est assez classique.

Cela fait donc quatre titres qui peinent à convaincre totalement (votre serviteur en tout cas ne l’est pas), tandis que les cinq autres sont d’un tout autre tonneau. Et qui font par moments murmurer que la réputation de ce disque d’être « FM » est pour le moins surfaite. Prenons déjà "Take Me Away", écrite par Aldo Nova, qui était alors une étoile montante venue du Canada, est un opener vraiment très efficace, où l’on retrouve bien le tranchant de la guitare si cher à BLUE ÖYSTER CULT. Bloom y est impérial et sérieusement, si ce titre figurait sur l’un des deux albums précédents, il aurait un statut tout autre : de titre phare, il passerait à classique incontournable. "Shadow Of California" dégage quelque chose de bien lugubre, avec son intro cauchemardesque. Bloom nous sort encore une fois son chant des grands jours et le morceau est plutôt efficace.

"Feel The Thunder" aurait également mérité plus de considération tant nous y retrouvons ce qui fait le charme de la formation : cette électricité presque palpable, un riff qu’envieraient bon nombre de groupes bien moins talentueux, un solo du feu de Dieu de Donald Roeser qui régale toujours autant, dans son style limpide et précis. "Dragon Lady" est un titre très énergique et plaisant, un bon petit brûlot qui fait du bien avant l’étrange ballade "Light Years Of Love", qui ressemble tellement à une composition de Roeser qu’elle est en réalité du dernier Bouchard en piste, Joe. Bref, ce disque contient de belles choses dont le groupe n’a pas à être honteux.

Mais voilà, il manque Albert Bouchard qui apportait une belle diversité aux compositions de BLUE ÖYSTER CULT et l’équilibre semble brisé. Le fait que les musiciens fassent appel à des compositeurs extérieurs n’est de ce point de vue pas anodin : il faut compenser le départ du batteur et son apport par d’autres moyens et cela va devenir une constante pour les années à venir, ces invités qui seront là pour les épauler. Ajoutez à cela un son moins Heavy que sur "FOUO" et vous avez de quoi descendre "The Revölution By Night" en flèche. Après, la prod de Birch aurait-elle été adaptée à ce disque ? Ce n’est pas certain. Fairbairn aurait-il pu livrer une copie impeccable sur "Fire Of Unknown Origin" ? Là, le débat est ouvert.

Quoiqu’il en soit, "The Revölution By Night" est un disque qui s’écoute sans déplaisir, avec son lot de compositions solides et ses expérimentations parfois un peu malheureuses. Les chanteurs sont toujours en forme et délivrent de superbes prestations tout du long, de nombreux riffs et soli se détachent du lot. Même si le BLUE ÖYSTER CULT n’a plus la totale maîtrise de son sujet, il évite toutefois l’écueil en proposant un album certes inégal, mais globalement bon et bien mieux construit que ne le fut "Mirrors" en son temps. Mais malheureusement, la popularité du groupe ne va pas aller en s’arrangeant et la stabilité du line-up allait imploser…

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   (2 chroniques)



- Eric Bloom (guitare, chant)
- Donald Roeser (guitare, claviers)
- Allen Lanier (guitare)
- Joe Bouchard (basse, piano)
- Rick Downey (batterie)


1. Take Me Away
2. Eyes On Fire
3. Shooting Shark
4. Veins
5. Shadow Of California
6. Fell The Thunder
7. Let Go
8. Dragon Lady
9. Light Years Of Love



             



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