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BLUE ÖYSTER CULT - Fire Of Unknown Origin (1981)
Par DARK BEAGLE le 24 Octobre 2020          Consultée 6087 fois

Après une tournée qui a vu BLUE ÖYSTER CULT partager la tête d’affiche avec BLACK SABBATH version Ronnie James Dio (Black And Blue Tour, ou comment des dinosaures du genre arrivaient encore à s’imposer avec classe), la bande à Eric Bloom retourne rapidement en studio pour donner un successeur à "Cultösaurus Erectus". Ne changeant pas une équipe qui gagne, le groupe est rejoint une nouvelle fois par Martin Birch à la production et ensemble, ils vont accoucher d’un album qui se place dans la droite lignée du précédent, mais en gommant ses menus défauts. Parce que oui, autant le dire tout de suite, "Fire Of Unknown Origin" est un chef d’œuvre et il sera également le dernier très grand disque studio de BLUE ÖYSTER CULT.

Déjà, il y a cette pochette. Mystique, ésotérique, peut-être la plus belle qu’a eue le groupe. Vous cherchez une signification à ce Culte de l’Huître Bleue ? Vous l’avez ici, avec un petit côté lovecraftien qui ne gâche rien. L’humour qui définissait la jaquette de "Cultösaurus Erectus" a été balayé, l’ensemble sonne tout de suite plus sérieux, plus impérial, comme si les musiciens savaient qu’ils tenaient là un grand disque et qu’il fallait absolument marquer le coup en mettant le nom du combo en valeur comme jamais il ne l’a été. Après, le style joué n’est peut-être pas en totale adéquation avec le parti-pris graphique, mais qu’importe ! Le groupe livre déjà une promesse, celle d’un album de haute volée et cette promesse sera tenue.

La production de Birch est exemplaire. Il fait ressortir les mélodies et l’aspect plus rageur de BLUE ÖYSTER CULT sans qu’Eric Bloom n’ait à se servir de sa guitare. Donald Roeser va assurer cette dernière avec maestria, enchaînant certains des plans les plus Heavy qu’aura connu le BÖC. L’album se veut donc la suite logique de l’opus précédent, mais ici chaque titre possède son aura, sa personnalité, tous sont différents et pourtant ils forment un tout. Certains ont été écrits dans le but de figurer dans le film d’animation "Metal Hurlant", au final seul l’un d’entre eux sera choisi. Mais ne brûlons pas les étapes et voyons ce que ce disque a à offrir.

Le morceau-titre ouvre le débat avec une grande classe. Les claviers d’Allen Lanier lui confèrent un côté dansant alors que le refrain, relativement simple, prend des dimensions épiques. Il s’agit en réalité d’un habile recyclage, la composition étant co-écrite avec Patti Smith durant l’enregistrement de "Agents Of Fortune" (1976) mais elle n’a pu figurer sur l’album, faute de place. À l’origine, la chanson était très différente, plus lente, moins grandiloquente et c’était Albert Bouchard qui assurait le chant. Ici, les paroles n’ont pas bougé mais la musique a été entièrement repensée et le résultat s’avère franchement réussi, très différent du déshumanisé "Black Blade" sur "Cultösaurus Erectus". Roeser enchaîne avec "Burnin’ For You", qui le voit emprunter une approche plus Hard qu’à l’accoutumée, le riff se voulant assez entêtant. Et au micro, il s’en sort plutôt bien, apportant ce qu’il faut de liant pour compenser son absence de rudesse.

Puis nous arrivons sur "Veteran Of The Psychic Wars", le chef d’œuvre de Bloom, co-écrit par Michael Moorcock (oui, oui, continuez à vous prosterner). Ici, les claviers sont très présents, ils créent une ambiance désespérée qui sied bien à ce titre épique par excellence, ponctué par un rythme de batterie simple mais sentencieux. Quand interviennent les guitares, le morceau gagne encore en intensité tout en mettant en valeur les lignes de chant de Bloom qui en impose. Encore une fois, Moorcock (taratata ! continuez à vous prosterner !) revisite son univers et le texte décrit les tourments d’"Erekosë", celui des "Champions Eternels" qui se souvient de toutes ses précédentes incarnations et de leurs conséquences, un fardeau lourd à porter et que Bloom a parfaitement bien retranscrit dans son chant. Ses derniers « don’t let these shakes go on » transpirent le désespoir du personnage qu’il interprète. Un grand, grand titre.

D’ailleurs, pour l’anecdote, c’est "Veteran Of The Psychic" Wars qui a été choisi pour figurer dans le film "Metal Hurlant" alors qu’il n’avait pas été écrit pour cela à la base, les paroles n’ayant pour le coup rien à voir avec l’intrigue. Hum, peut-être que ceux qui étaient derrière le film se prosternaient, EUX, quand ils voyaient le nom de Michael Moorcock. En même temps, cela en dit assez long sur la qualité du morceau, qui surclasse les autres de la tête et des épaules, alors que le niveau est franchement très bon : BLUE ÖYSTER CULT n’avait plus été aussi inspiré depuis longtemps, peut-être faut-il remonter jusqu’à "Secret Treaties" (1974) pour avoir un point de comparaison.

Encore une fois, Bloom chante sur quasiment tout l’album. Seuls "Burnin’ For You" ainsi que "Don't Turn Your Back" par Roeser et "Vengeance (The Pact)" au final tonitruant, interprété par Joe Bouchard, feront office d’exception. Comme sur "Cultösaurus Erectus", Bloom est en état de grâce derrière le micro et livre quelques-unes de ses meilleures prestations dans ce rôle (cette hargne sur "Heavy Metal : The Black And Silver" ! L’une des compositions parmi les plus agressives de BLUE ÖYSTER CULT). Mais Donald Roeser n’est pas en reste à la guitare, délivrant des soli éblouissants, déchirants de justesse, ponctuant ses interventions avec une classe magistrale ("Veteran Of The Psychic Wars", "Heavy Metal: The Black And Silver", "Sole Survivor"…).

Mais il ne faut pas négliger l’apport du troisième homme fort de ce disque, à savoir Allen Lanier, qui, s’il est à l’écriture de "Don’t Turn Your Back", probablement le titre le plus faible du lot, assure des parties de clavier magistrales. Assez discret sur l’album précédent, il s’impose bien plus ici, bien aidé il est vrai par la production de Martin Birch qui le met particulièrement en valeur. Et si les sons qu’il dégage ont parfois un peu vieilli (nous sommes en 1981 quand même), ils se fondent toujours avec beaucoup de justesse dans les neufs compositions du LP. Que ce soit sur le title-track, "Veteran Of The Psychic Wars" ou encore "Joan Crawford", il porte une bonne partie de leur réussite sur ses épaules.

D’ailleurs, "Joan Crawford" est l’un des autres grands moments de cet album décidément hors-normes. Ce morceau rend un drôle d’hommage à l’actrice décédée quatre ans plus tôt, en s’attardant surtout sur ses derniers rôles dans des films d’horreur pour l’ambiance, Christina étant une référence à l’une des filles adoptives de Crawford qui avait écrit un livre assez cru sur la star d’Hollywood. À noter que le clip a été banni par MTV pour une sexualisation quelque peu dérangeante des jeunes femmes jouant des écolières d’école privée. L’Amérique pudibonde et puritaine dans toute sa splendeur, la vidéo étant au final assez inoffensive (limite choquante quant au look de certains des musiciens mais là c’est un autre débat).

Bon, bon bon, que dire de plus ? La comparaison avec "Secret Treaties" n’est, au final, certainement pas la plus déplacée que l’on puisse faire concernant ce "Fire Of Unknown Origin" : il s’agit d’un album très varié, où chaque morceau se distingue du précédent. Rien ne se ressemble, tout n’est qu’une terrible marche en avant avec laquelle BLUE ÖYSTER CULT écrase tout sur son passage. Mais c’est de "Agents Of Fortune" que ce disque se rapproche le plus, ce luxe de diversité étant du même tonneau. Ce n’est pas pour rien que le morceau-titre soit récupéré de cette époque. Et au final, c’est la pochette qui résume le mieux cet album : mystérieux. Et les vieux grincheux me pardonneront certainement mon enthousiasme débordant pour ce disque, qui figure parmi mes préférés de la formation, si ce n’est mon préféré. Du grand art. Et pourtant, il sera le dernier avec la formation originale, Albert Bouchard se faisant lourder durant la tournée qui s'en suivra. Et plus rien ne sera jamais pareil.

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   (2 chroniques)



- Eric Bloom (chant)
- Albert Bouchard (batterie, synthés, chant)
- Joe Bouchard (basse, chant)
- Allen Lanier (claviers)
- Donald Roeser (guitare, chant)


1. Fire Of Unknown Origin
2. Burnin' For You
3. Veteran Of The Psychic Wars
4. Sole Survivor
5. Heavy Metal : The Black And Silver
6. Vengeance (the Pact)
7. After Dark
8. Joan Crawford
9. Don't Turn Your Back



             



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