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HARD ROCK  |  COMPILATION

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1973 Tyrany And Mutation
1974 Secret Treaties
1975 On Your Feet Or On Your ...
1976 Agents Of Fortune
1977 Spectres
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- Style + Membre : Blue Coupe

BLUE ÖYSTER CULT - Workshop Of The Telescopes (1995)
Par DARK BEAGLE le 19 Février 2022          Consultée 3721 fois

Quelle était la situation de BLUE ÖYSTER CULT au milieu des années 90 ? Franchement, ce n’était pas terrible. Le dernier album en date, "Imaginos", datait de 1988 et surtout, il n’avait de BÖC que le nom en définitive, vu qu’il s’agissait d’un projet d’Albert Bouchard, l’ancien batteur du groupe, qui a vu le bébé lui échapper via le truchement d’une maison de disque qui ne savait visiblement plus comment travailler avec une formation qui possédait un univers trop ésotérique à cette époque de paillettes. La BO de "Bad Channel" restait fort dispensable malgré deux morceaux destinés à rester des inédits et la compilation "Cult Classic" avait de quoi laisser pantois avec ces réenregistrements souvent foireux de classiques (et une énième version de "Astronomy" dont on se serait bien passé). Columbia, l’ancienne maison de disque du combo d’Eric Bloom et Donald Roeser décide de capitaliser sur son ex poulain en publiant une double compilation truffée d’inédits live.

Disons que pour une fois, les fans ne sont pas pris pour des idiots et la compilation se montre digne d’intérêt. Elle va présenter le groupe de ses débuts dans les années 70 jusqu’à "Club Ninja" (1985), omettant ainsi "Imaginos" qui fut pourtant le dernier opus à être publié par Columbia. Le premier disque se concentre sur les trois premiers albums ainsi que le Live "On Your Feet Or On Your Knees" tandis que le second explore la suite de la carrière de BLUE ÖYSTER CULT, en condensant énormément, s’arrêtant souvent sur des singles et ne cherchant pas à proposer des morceaux trop confidentiels ou qui n’ont pas spécifiquement vendus. On peut légitimement être interloqué par la sous-représentation de "Cultösaurus Erectus" dont seul "The Marshall Plan" est rescapé, quand la présence de "Black Blade" aurait été un minimum syndical.

Commençons par le premier disque. La légende se met en place et Columbia n’a pas lésiné sur des enregistrements live jusqu’alors inédits. Il fallait attirer les vieux fans, surtout que le groupe tournait encore (il ne fera d’ailleurs quasiment que ça à cette époque, ne publiant que des albums au compte-goutte). On constate alors comment le BÖC a mis en place sa légende, ou plus précisément, sa mythologie, largement guidé par Sandy Pearlman, poète un brin maudit qui allait dessiner un univers ésotérique unique dont l’aboutissement sera orchestré par le père Bouchard sur "Imaginos" justement (autant dire qu’ici, la boucle n’est pas bouclée). Nous retrouvons des perles intemporelles qui se succèdent, entre versions studio et d’autres captées en public, ainsi qu’une reprise du "Born To Be Wild", incontournable, hymne fédérateur signé en son temps par STEPPENWOLF et disponible à l’époque uniquement en 45 tours.

La seconde rondelle, elle, démarre avec "Agent Of Fortune" et s’arrête donc avec "Club Ninja" et va balayer dix années quand le premier disque en jouait trois. Et forcément, le rapport de force est très déséquilibré et l’on constate que trop bien ce qui est considéré comme l’âge d’or du groupe (bien que "(Don’t Fear) The Reaper" reste l’un des plus gros succès de la formation. C’est d’ailleurs le « classique » que tout le monde connaît). Et pourtant, ce deuxième CD va montrer quelles sont les capacités d’évolution de BLUE ÖYSTER CULT, qui aura toujours essayé de coller avec son époque sans pour autant dénaturer son fond, à savoir cette aura de mystère et d’occulte qui l’entoure. On constate alors que la formation devenait plus sage (sauf en live où elle demeurait une machine de guerre monstrueuse comme en atteste l’excellente cover du MC5), ou au contraire montrait plus de crocs en fonction des époques.

Étonnamment, le label a décidé de placer en tout quatre morceaux des décriés "The Revölution By Night" et "Club Ninja", considérés à l’époque comme de grands ratés par la presse (et encore aujourd’hui les détracteurs de ces opus restent assez nombreux). Bon, la prise de risque reste minime, ce sont les singles qui sont représentés. Cependant, ce second disque donne un sentiment d’inachevé, de manque. Il commence fort et, sans terminer en eau de boudin, il s’achève sur un groupe qui ne rentre pas dans le moule musical de son époque, pas entièrement, toujours trop barré pour les kids qui préfèrent les chansons qui parlent de cul. Terminer sur les incontournable de "Imaginos" aurait eu plus de gueule au final, bien que ce disque soit également très décrié, mais il capte nettement plus l’essence originelle de ce que fut BLUE ÖYSTER CULT.

Ensuite, puisque l’on se trouve à ce moment où il convient de chipoter pour un oui ou pour un nom, il est dommage que le label ait fait certains choix au détriment d’autres. Nous n’allons pas revenir sur l’absence d’extraits de "Imaginos", les raisons peuvent être multiples (entre un bide énorme au niveau des ventes, l’absence de single autre que la version remaniée de "Astronomy", peut-être des problèmes de droits). En revanche, certains détails méritent d’être soulignés. Le premier réside bien entendu dans l’absence totale de risques. Il n’y a que de la valeur sûre ici, principalement du single et des versions live, on navigue plus du côté d’un greatest hits que d’une compilation plus fouillée. Certes, cela permet d’avoir l’essentiel, mais pour un groupe comme BLUE ÖYSTER CULT, les perles ne sont pas toujours les plus visibles.

Par exemple, toujours sur le second disque, nous avons droit à une version en concert de "Dominance And Submission", tirée de "Extraterrestrial Live". Soit. La question qui à moi, me vient directement à l’esprit est « pourquoi ce choix ? ». Entendons-nous bien, le morceau est monstrueux, mais "Secret Treaties" est déjà vraiment bien représenté sur la première moitié de la compilation, était-ce la peine d’enfoncer encore le clou ? Et pourquoi ne pas avoir dans ce cas choisi de faire figurer "Astronomy" (on y revient toujours) dans sa version live du "Some Enchanted Evening" qui est absolument dantesque ? Pourquoi ne pas avoir placé le furibard "Roadhouse Blues" de "Extraterrestrial Live", ou "Black Blade" qui demeure un des classiques du groupe ? Bref, certains choix sont discutables et, pour ma pomme qui connaît tout de même plutôt bien la formation, ils m’interpellent.

En revanche, le néophyte y trouvera son compte, notamment avec le premier disque qui raconte les débuts apocalyptiques du BÖC à travers des morceaux qui mériteraient de rentrer au Panthéon du Rock (rien que ça), quand le second est un résumé de carrière plutôt honorable. Ceux qui possèdent déjà deux ou trois disques (dont certains des plus anciens) des pressages des remasters verront que cette compilation est complètement obsolète pour eux puisque les titres rares y figurant (live, "Born To Be Wild", etc…) sont depuis devenus les bonus de ces dites versions remasterisées. Mais attention, en 1995, année de sortie de ce best-of, c’était vraiment très complet et attrayant. Le problème de ce genre de produit est qu’il est rapidement dépassé au gré des rééditions.

Alors comment noter cet objet ? Pour le newbie qui décide de découvrir ce groupe, c’est du 5/5 sans trop d’hésitations. Pour les amateurs, cela reste un excellent best-of qui se suffirait presque à lui-même et le 4/5 est entièrement envisageable sans que cela paraisse trop peu. Pour les connaisseurs, cela reste bien évidemment aujourd’hui complètement inutile et ce qui pouvait faire son attrait à l’époque a depuis longtemps été gommé. Je regrette toutefois l’absence de certains morceaux, comme "Black Blade", "Monsters", "Fire Of Unknown Origin" ou encore un "Nosferatu" qui auraient parfaitement eu leur place ici.

Note réelle : non notable en réalité. Si l’on regarde par rapport au contexte de l’époque de sa sortie, etc, etc, cela pourrait réellement être le 5 vu la qualité des morceaux proposés par le groupe. Cependant, par rapport à ce qui a été mentionné plus haut et le fait que tout ce qui fait le sel de cette compilation est totalement éparpillé sur les remasters et facilement accessible sur le web, cela revient à essayer de faire passer une Ford T pour une Tesla. D’où ce 3/5 qui coupe la poire en deux, dirons-nous.

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   (2 chroniques)



- Tommy Zvoncheck (claviers)
- Thommy Price (batterie)
- Rick Downey (batterie)
- Allen Lanier (claviers, guitare, chant)
- Albert Bouchard (batterie, chant)
- Joe Bouchard (basse, chant)
- Donald Roeser (chant, guitare)
- Eric Bloom (chant, guitare)


1. Cities On Flame With Rock And Roll
2. Transmaniacon Mc
3. Before The Kiss, A Redcape
4. Stairway To The Stars
5. Buck's Boogie (live)
6. Workshop Of The Telescopes (live)
7. The Red And The Black (live)
8. 7 Screaming Diz-busters
9. Career Of Evil
10. Flaming Telepaths
11. Astronomy
12. Subhuman (live)
13. Harvester Of Eyes (live)
14. Me 262 (live)
15. Born To Be Wild

1. (don't Fear) The Reaper
2. This Ain't The Summer Of Love
3. E.t.i. (extra Terrestrial Intelligence)
4. Godzilla
5. Goin' Through The Motions
6. Golden Age Of Leather
7. Kick Out The Jam (live)
8. We Gotta Get Out Of This Place (live)
9. In Thee
10. The Marshall Plan
11. Veteran Of Psychic Wars
12. Burnin' For You
13. Dominance And Submission (live)
14. Take Me Away
15. Shooting Shark
16. Dancin' In The Ruins
17. Perfect Water



             



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