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HEAVY METAL  |  COMPILATION

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1983 Holy Diver
1984 The Last In Line
1985 Sacred Heart
1987 Dream Evil
2014 This Is Your Life
 

- Style : Blaze Bayley, Axel Rudi Pell, Diviner, Nightmare, Astral Doors, Locomotive Breath, Hear 'n Aid
- Membre : Wild Horses, Cain's Offering, Impellitteri, A New Revenge, Black Sabbath, Black Swan, Quiet Riot, The Dead Daisies, Revolution Saints, Yngwie Malmsteen, Stratovarius, Rainbow, Riverdogs, Michael Schenker, Dokken, Ac/dc, Def Leppard, Vivian Campbell
- Style + Membre : Wami, Heaven & Hell

DIO - Mightier Than The Sword (2011)
Par ALANKAZAME le 5 Octobre 2011          Consultée 6248 fois

Ronnie James DIO a beau être mort, sa popularité ne semble pas l’avoir accompagnée dans la tombe. Passée au statut de légende, la voix la plus populaire du petit monde du Heavy Metal est couverte d’hommages à ne plus savoir qu’en faire. Histoire d’honorer la mémoire de notre héros à tous, le label Sanctuary Records a eu l’idée de sortir une énième compilation, "Mighter Than The Sword", qui prend la forme d’une rétrospective musicale en deux CD, en couvrant l’ensemble de la carrière musicale de Ronnie de ses débuts jusqu’à ses dernières années. Compilation sincère et exhaustive, ou simple bassesse commerciale ? C’est ce que nous allons voir.

"Mighter Than The Sword" n’est pas une innovation majeure à proprement parler. En 2003 une compilation très similaire dans sa démarche était déjà sortie sous le nom "Stand Up And Shout". Mais ici il ne s’agit pas de séparer l’œuvre de DIO en solo du reste de ses activités musicale : "Mighter Than The Sword" suit un déroulement rigoureusement chronologique. On commence donc avec ELF en 1972 pour conclure avec HEAVEN & HELL en 2009, en passant par RAINBOW, BLACK SABBATH et DIO, le groupe. Difficile de faire tenir un passage en revue d’autant de contributions en seulement deux petits CD, mais cette compilation ayant l’ambition d’être grand public et de s’adresser aux néophytes, ses producteurs ont préféré aller droit à l’essentiel.
Le premier disque s’ouvre donc avec un titre d’ELF, "Carolina County Ball". Pas franchement folichon, le rock 60’s un peu désuet de ce groupe ne m’ayant jamais vraiment emballé. J’aurai sans doute préféré "Hoochie Coochie Lady", mieux foutue et plus rock’n’roll. Bref, pas besoin de s’attarder sur le cas ELF qui représente vraiment la partie la moins intéressante de la carrière de Ronnie James DIO : une chanson suffira. On enchaîne avec "Love Is All" de Roger GLOVER, l’une des chansons les plus célèbres de toute l’histoire de la musique rock (qui n’a jamais vu le clip avec la grenouille à la télé étant gamin ?). Il s’agit de la version originelle, celle de l’album "Butterfly Ball", un peu désuète elle aussi. Les connaisseurs préféreront la version fabuleuse du "Live At Rotterdam Ahoy" de DEEP PURPLE, sortie en 2002, avec un son nickel de chez nickel et un Ronnie époustouflant, épaulé par un vrai orchestre symphonique. De quoi donner aux néophytes l’envie de creuser un peu plus.

A partir de la troisième piste, on passe aux choses sérieuses avec RAINBOW, le groupe que Ritchie BLACKMORE avait fondé avec DIO après avoir quitté DEEP PURPLE, et par lequel est passé entre autres le batteur Cozy POWELL. Autant sur "Stand Up And Shout" ce groupe étant scandaleusement maltraité, avec seulement trois titres pour trois albums, autant là je trouve qu’il y en a trop. Le choix des chansons est également très curieux : "Temple Of The King" et "Catch The Rainbow" sont certes de très belles balades, mais elles sont loin de représenter le premier album éponyme dans toute sa diversité. Et surtout, les producteurs ont fait cette bourde proprement hallucinante d’oublier "Man On The Silver Mountain", LE classique de RAINBOW, que DIO jouait en concert presque systématiquement même plusieurs décennies après… On poursuit avec deux extraits de "Rising", l’album le plus culte de RAINBOW. Rien à redire si ce n’est qu’un petit "Starstruck" en guise de troisième extrait n’aurait pas été de refus.

On conclut le passage en revue des premières années de RAINBOW avec non pas deux, mais pas moins de quatre titres extraits de "Long Live Rock’N’Roll". Une information qui pourrait confirmer l’information selon laquelle l’équipe de production de "Mighter Than The Sword" était totalement bourrée au moment de l’établissement de la setlist, parce que "Long Live Rock’N’Roll" est unanimement reconnu comme étant sensiblement moins bon que ses deux prédécesseurs. Alors le hit interplanétaire éponyme et le mystique "Gates Of Babylon", ok, je veux bien, mais un titre aussi insignifiant que "Lady Of The Lake" n’a vraiment rien à faire sur un best-of, et la version live de "Kill The King" vraisemblablement extraite d’"On Stage" n’était vraiment pas indispensable. Vous l’aurez compris, la partie RAINBOW de cette compilation, c’est du grand n’importe quoi, avec des choix très discutables en ce qui concerne les huit titres sélectionnés (un peu beaucoup pour trois album, surtout sur un CD de treize pistes). Rien de mauvais pour autant, toutes ces chansons de RAINBOW sont souvent excellentes. Mais des essentiels sont passés à la trappe au profit de titres plus dispensables. On en vient à se demander si quelqu’un arrivera un jour à pondre un best-of correct pour RAINBOW. Dommage également d’avoir fait l’impasse sur l’exceptionnel "Live in Munich 1977"… Un bon gros "Mistreated" n’aurait pas été de trop !

Le premier disque se conclut avec trois extraits d’"Heaven And Hell", le premier album de BLACK SABBATH avec DIO au chant. Rien à redire : "Die Young", "Heaven & Hell" et "Children Of The Sea" sont indubitablement des incontournables et on retrouve "Neon Knights" en version live sur le deuxième disque. L’escapade sabbathienne se poursuit en ouverture du second disque, avec un remastering absolument fabuleux de la version demo de "The Mob Rules", plus lourde et agressive que la version contenue sur l’album du même nom. "Voodoo", pas de problème, c’était vraiment le deuxième choix le plus naturel. Mais "Country Girl", excellent lui aussi, aurait peut-être dû être remplacé par un "Falling Off The Edge Of The World" plus identifiable. Bref, contrairement à RAINBOW, les extraits de BLACK SABBATH ont été plutôt bien choisis, même si un ou deux titres live venant du formidable "Live At Hammersmith Odeon" n’auraient sûrement pas dépareillé l’ensemble.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les 27 années de carrière solo de DIO se résument ici à… sept chansons. Et alors là, c’est la bérézina : si les cinq premiers sont des classiques absolus, il en manque bien d’autres, à commencer par "Don’t Talk To Strangers". Les albums des années 1990 n’étaient certes pas terribles, mais ça n’est pas une raison pour les oublier sciemment. Et on se demande vraiment si quelqu’un va se décider à reconnaître l’album "Magica" à sa juste valeur au lieu de systématiquement le passer à la trappe lui aussi. Cette négligence est d’autant plus impardonnable que "Push" est loin d’être le meilleur titre de l’excellent "Killing The Dragon", et que le très moyen "One More For The Road" restait au contraire dispensable, comme tout l’album "Master Of The Moon" d’ailleurs… Et à côté de ça, pas d’extraits live malgré la pléthore de concerts enregistrés, et aucune surprise. La présence d’"Electra", le tout dernier titre de DIO qui devait figurer sur l’album "Magica II", que Ronnie n’a pas eu le temps de terminer avant de mourir, aurait par exemple eu son petit effet symbolique. Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins : si vous voulez vraiment avoir un perçu exhaustif du parcours du farfadet en solo, achetez une autre compilation.

Je parlais à l’instant des années 90. Les fans savent comme moi qu’au début des 90’s, Ronnie avait brièvement rejoint BLACK SABBATH pour quelques concerts, et surtout pour enregistrer l’album "Dehumanizer". Et franchement les gars, y’en a marre de faire passer "Dehumanizer" pour un album de merde qui n’a systématiquement droit qu’à un malheureux titre sur une compil comme celle-ci. S’il ne fallait en retenir qu’un, il faut effectivement que ça soit "I" et son super refrain. Mais ce n’est pas une raison quoi, merde à la fin ! Même vingt ans après, personne n’a encore le courage ne réhabiliter un excellent disque honteusement traîné dans la boue par des connards de tabloïds spécialisés totalement acquis à la cause du grunge de mes fesses ??? Ça suffit quoi…

On termine en beauté avec le superbe morceau "Shadow Of The Wind" de BLACK SABBATH, enregistré en 2006 pour agrémenter la compilation "The Dio Years". Excellent choix. On termine cette compilation avec deux titres d’HEAVEN & HELL (comprenez BLACK SABBATH feat. DIO), "Neon Knights" extraits du “Live from Radio City Music Hall” sorti en 2007, et le déjà mythique "Bible Black". Je n’aurais pas mieux choisi, même si les applaudissements en fondu à la fin de "Neon Knights" auraient put être coupés avant la mise sous presse…

Bon, cette chronique s’éternise, il est temps de conclure. Que les choses soient claires : le contenu intrinsèque de cette compilation vaut largement cinq étoiles, surtout si l’on tient compte du remastering global qui est vraiment excellent. Mais la compilation en tant que telle n’en vaut que trois, parce que ses auteurs ont effectué des choix objectivement discutables qui n’échappent pas au fan averti : absence totale de raretés, trop de titres de RAINBOW trop mal choisis, pas assez de titres de DIO, pas assez de titres de "Dehumanizer", pas assez de live (impardonnable quand on sait à quel point Ronnie était époustouflant sur scène). Bref, c’est très incomplet. Si vous ne connaissez pas du tout l’œuvre de Ronnie James, cette compilation est un excellent moyen de faire sa connaissance. Mais n’espérez pas avoir fait le tour après l’avoir écouté : vous seriez indubitablement loin du compte. Ça aurait peut-être été possible avec un troisième disque, et encore… Je vous recommanderai également de plutôt opter pour la compilation "Stand Up And Shout", certes incomplète elle aussi et plus difficile à trouver dans le commerce, mais déjà plus équilibrée.

En fin de compte, il serait peut-être temps de sortir un vrai coffret de cinq ou six disques ultra-blindés avec plein de raretés, de démos, de live, toutes époques confondues. On ne trouve rien de tel dans toute la discographie de Ronnie. Maintenant qu’il a passé l’arme à gauche, il serait vraiment de bon augure de penser à quelque chose de beaucoup plus ambitieux, à la mesure de sa grandeur en tant qu’artiste et en tant qu’homme. Il le mérite plus que tout autre, et ses fans aussi. A bon entendeur…

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   ALANKAZAME

 
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- Ronnie James Dio (chant)
- Autres (le reste)


- disc 1
1. Carolina County Ball
2. Love Is All
3. The Temple Of The King
4. Catch The Rainbow
5. Stargazer
6. Run With The Wolf
7. Kill The King (live)
8. Long Live Rock 'n' Roll
9. Lady Of The Lake
10. Gates Of Babylon
11. Die Young
12. Heaven And Hell
13. Children Of The Sea

- disc 2:
1. The Mob Rules
2. Voodoo
3. Country Girl
4. Holy Diver
5. Rainbow In The Dark
6. We Rock
7. Rock 'n' Roll Children
8. All The Fools Sailed Away
9. I
10. Push
11. One More For The Road
12. Shadow Of The Wind
13. Neon Knights (live)
14. Bible Black



             



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