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POLYPHIA - Muse (2014)
Par REMISSA le 9 Mai 2025          Consultée 294 fois

C’est en visionnant des vidéos de Ray Chen (violoniste de renom très actif sur les Internets) décortiquant des performances de mioches de moins de dix ans - pour déterminer s’il s’agissait de gosses doués bourrés de mou ou de purs génies - que j’eus l’idée de chroniquer "Muse".

Alors quel rapport entre POLYPHIA et un musicien classique qui mate des vidéos sur Internet me direz-vous ?(*) Peu de choses, si ce n’est une tentative de définition - ou d’identification - de ce que serait un prodige. Spoiler alert : tout est relatif comme dirait l’autre. La multiplicité des facteurs ayant comme fondement la subjectivité du degré de pondération que l’on y attribue va grandement faire varier l’addition, mais contextualisons, une fois de plus. J’aime contextualiser.

Une année après un EP dans la veine Neo Prog ("Inspire"), POLYPHIA sort en 2014 son premier album studio. Scott LePage et Tim Henson (les deux gratteux du quartet instrumental, et principales "stars" du combo) ont vingt-et-un ans. Ne parlons pas de leur dextérité tout de suite, nous avons toute la chronique pour cela. Non, concentrons-nous sur le nombre de collaborations que possède "Muse". Six titres sur onze. Alors je vous vois venir : qui dit collab’ ne dit pas forcément qualité, à en juger par certaines sorties frénétiques du style de prédilection de votre serviteur, dont ce stratagème permet de sortir un nombre industriel de singles au sein du même microcosme. C'est à se demander si les produits générés n’héritent pas de quelques tares consanguines, mais passons. Non, ici nous parlons de collaborations avec Jason Richardson (CHELSEA GRIN), Aaron Marshall (INTERVALS), Mario Camarena (CHON), Erick Hansel (CHON aussi), ou encore Nick Johnston, c’est vous dire les pointures !

Ainsi armés, les titres, bien que défilant indolemment, possèdent chacun des caractéristiques propres, induites par la place gracieusement laissée par le duo Henson/LePage, si tant est que l'on tende l'oreille. En effet, passé l'effet musique d’ascenseur ambiante (oh, que je suis une ordure doublée d'un jaloux), ce seront les titres catchy, presque putassiers qui tireront égoïstement la couverture à eux, comme ce "Champagne" à fredonner à outrance, ou l'impressionnant "Aviator", dont le shred de Richardson (pas plus vieux que les deux protagonistes au passage) bourdonne dans nos esgourdes.

Sans détailler pompeusement voire inutilement le travail de chaque guest, dont je vous invite à approfondir le travail si le titre qui le concerne chatoie votre sensibilité sans favoritisme aucun (même si, bon, Richardson quoi…), un constat frappe sur les compos purement POLYPHIennes. Les vingtenaires peaufinent encore leur patte et recherchent de l'accroche dans la complexité et la technique qui les caractérisent déjà, sans réellement parvenir à sortir un tube concret. Pas encore du moins. Des titres comme "Mood Swing" ou "Memory" meublent entre les collabs plutôt que de propulser le combo de base, même si "James Franco" (**) possède déjà ces touchantes envolées caractéristiques de ce que deviendra le POLYPHIA de demain.

Il n'empêche que la note finale ne peut pas QUE tenir compte de la précocité des musiciens, auquel cas nombre de jeunes groupes caracoleraient à cinq sur cinq en se vautrant dans leur aisance technique. Mais en étant tout à fait objectif, il est indéniable que les deux glabres protagonistes encore dépourvus d'encre sous leur peau possèdent autre chose que de la branlette de manche. Les compositions, même si elles ne marqueront pas au fer rouge l’Histoire du Metal avec un grand "H", témoignent d'une belle maturité et surtout d'un potentiel de croissance d'une profondeur insondable. Alors on pourra effectivement critiquer à outrance le millimétrage des compositions, et la capacité du duo à improviser quoi que ce soit, même avec l’âge avançant. Toujours est-il qu'il s'agit de deux éphèbes parmi les plus prometteurs et vendeurs de la "gène-zi". Donc, laissez-moi rêver à les considérer effectivement comme des nouveaux prodiges. En vous remerciant.

Note réelle : 3,5/5.

Morceaux préférés : "Champagne", "Aviator", "Hourglass".

- - -

(*) En dehors du fait que l’intéressé a réussi à apprendre "Playing God" et "G.O.A.T." en l’espace de trente minutes ?

(**) Oui, en instrumental, on peut se permettre de nommer et n'importe quoi n'importe comment. Au moins, le ressenti de cette galette n'est clairement pas de "127 heures" !

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   REMISSA

 
  N/A



- Clay Gober (basse)
- Brandon Burkhalter (batterie)
- Scott Lepage (guitare)
- Tim Henson (guitare)


1. 87
2. Sweet Tea
3. Champagne
4. Aviator
5. The Jungle
6. Memory
7. Mood Swing
8. Hourglass
9. James Franco
10. Baditude
11. Finale



             



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