Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL POP INSTRUMENTAL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

2022 Remember That You Wil...
 

 Site Officiel (63)

POLYPHIA - New Levels New Devils (2018)
Par REMISSA le 27 Août 2024          Consultée 538 fois

Si vous ne connaissez pas POLYPHIA en 2024, soit vous êtes gravement troglodyte et sectaire, soit vous êtes un poser, auquel cas votre présence sur NIME est dispensable. Blague à part, le quartet dallasien s’est imposé avec ses très gros sabots depuis son premier LP sorti en 2014. Entre l’image de petits branleurs totalement assumée se moquant ouvertement des vieux schnoques et autres boomers dans le Metal, leur esthétique cyclothymique, ou tout simplement leur vision du Metal Progressif, tous les ingrédients sont réunis pour créer un bouillon de culture atypique, que mécaniquement on aime ou on déteste, ou plus exactement que l’on aime bien détester.

En effet, je suis le premier à être totalement insensible aux sonorités propres au Hip-Hop et à la Trap, et de surcroît à la surabondance d’ajouts d’effets ou de samples de meublage, mais il est indiscutable que la paire Henson/LePage, aussi hautaine et flegmatique soit-elle, hisse leur art au service d’une composition imprévisible et souvent perturbante. Autant mettre directement les pieds dans le plat, quitte à risquer de me faire conspuer : Scott LePage et a fortiori Tim Henson sont les héritiers directs des Guitar Heroes des eighties, ravivant la flamme qui s’étiolait graduellement depuis.

Même si le premier titre, "Nasty", me fera mentir sur la signature sonore atypique du duo de gratteux, la "faute" à un Jason Richardson (ALL THAT REMAINS) des grands jours venant y claquer un solo véloce et truffé de distorsion après une intensification méticuleuse dont il a le secret, la plupart des titres, bien plus subtils, viennent créer une atmosphère d’allégresse dans ce maelstrom de notes qui défilent dans nos oreilles béates. La surabondance absolue d’harmoniques naturelles, d’hybrid picking au milieu d’accords inconnus au bataillon et de quelques phrasés de sweeping égrenés avec la plus grande parcimonie sont autant d’éléments qui sont en temps normal déjà inhabituels pour des esgourdes non averties, mais l’exécution fulgurante rend l’ensemble encore plus ahurissant. Bien que l’acoustique rende les titres limpides, il faudra de nombreuses écoutes pour en comprendre et déceler chacune des notes, codées méticuleusement pour le duo de génie. Clairement, derrière la désinvolture et la nonchalance de surface, tout est pesé au microgramme près, ne soyons pas dupes.

D’aucuns reprochent aux skeuds d’instru leur linéarité (en un mot, qu’on se fait chier au bout de cinq minutes), mais "NLND" arrive à isoler parfaitement chacun d’entre eux et à leur donner une singularité plus qu’appréciable. Entre un "Death Note" en collaboration avec le maître Ichika Nito et sa grâce à l’acoustique inégalable, un "Yas" avec les gratteux de CHON tout en groove, et un "Saucy" ou "O.D." avec leurs riffs latinos ultra catchy, il y en a clairement pour tous les goûts. Les vingtenaires ont eu à la fois le respect et l’intelligence de conserver intacte la signature musicale de leurs convives, dans des titres originaux et bourrés d’ingéniosité.

La performance de LePage et d’Henson en arrive à faire oublier la performance des deux "Clay" dans leur ombre, propulsant leur éclat sur le devant de la scène grâce aux rythmes de basse syncopés de Gober et à la précision chirurgicale des fûts Aeschliman, guidé au click telle une machine.

Alors certes, il y a bien quelques titres dispensables comme "So Strange" ou "Rich Kids" - encore que je ne sache pas s’il s’agit de mon intolérance à la Pop ou s’ils sont réellement daubés - mais ces trente-sept minutes sont plus qu’habilement occupées et sauront vous convaincre à moultes reprises de foutre vos instruments sur eBay. Oui oui, vous voyez à quoi je fais référence, car même les plus profanes d’entre-nous ont déjà ouï le colosse "G.O.A.T." et son riff introductif érigé comme une des références des années ‘10. Combien d’ingénus se sont cassés les dents, réduits à poster leurs vaines tentatives à peine approchantes de l’ingéniosité absolue d’Henson, dont les quelques notes fantasmagoriques qui entament et clôturent le morceau viennent encore les hanter dans leurs cauchemars les plus récurrents ?

… Et dire qu’ils ne s’attaquent même pas au solo de l’outro, autrement plus cataclysmique et - pardonnez-moi le terme - bandant en comparaison.

Si POLYPHIA creusait gentiment son trou depuis sa formation en 2010, "New Levels New Devils" pose une très grande pierre à l’édifice du Metal instrumental en apportant un vent de fraîcheur inédit, et qui les propulsera sur le devant de la scène, de façon totalement méritée, en se jouant de leurs haters, et à raison. Que l’on aime ou pas, il faut l’écouter au moins une fois pour voir ce dont est capable une bande de gamins au potentiel fou… et dûment exploité.

Morceaux préférés : "G.O.A.T.", "O.D.", "Nasty".

(*) Et je ne fais référence ici qu’à leur garde-robe, car cet artwork est absolument vilain, ce qui fait son "charme" soit-dit en passant.

A lire aussi en METAL INSTRUMENTAL par REMISSA :


BUCKETHEAD
Live In Bucketheadland (2019)
It’s finger lickin’ good !




NUCLEAR POWER TRIO
Wet Ass Plutonium (2023)
Shake your radioactive booty


Marquez et partagez




 
   REMISSA

 
  N/A



- Tim Henson (guitare)
- Scott Lepage (guitare)
- Clay Gober (basse)
- Clay Aeschliman (batterie)


1. Nasty
2. O.d.
3. Death Note
4. Bad
5. Drown
6. Saucy
7. Yas
8. So Strange
9. Rich Kids
10. G.o.a.t.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod