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HARD ROCK  |  STUDIO

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2008 Bang !
2015 Wonder Days
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THUNDER - Dopamine (2022)
Par DARK BEAGLE le 4 Juillet 2022          Consultée 2904 fois

Un peu plus d’un an après un "All The Right Noises" de haut niveau mais qui n’a pu être défendu sur les planches, THUNDER nous revient déjà avec un nouvel album, double de surcroît, qui répond au doux nom de "Dopamine". Un simple coup d’œil à la pochette en forme de doigt d’honneur à une certaine caste de personnes suffit pour nous rappeler que la dopamine est une molécule qui tient un rôle important dans la sensation de plaisir et qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, une addiction s’est créée, il fallait le plus de likes possible pour apporter un plaisir euphorique. Les deux femmes se prennent en selfie ou se filment, le résultat devrait terminer sur Instagram où je ne sais quelle application, en vue d’être aimées par des followers qui vont contribuer à leur accoutumance de la dopamine.

Vous allez me dire, il est bien gentil le père Bowes de critiquer, il utilise aussi les réseaux sociaux quand ça l’arrange. Certes. La page Facebook du groupe est toutefois moins active que celle de Rory Gallagher et pourtant, lui, il est mort depuis presque trente ans. Mais cela ne doit pas faire oublier l’information la plus importante de ce premier paragraphe : "Dopamine" est un double LP, le premier de THUNDER. Un format qui est assez difficile à tenir quand on n’entre pas dans la phase « concept album » et qui peut ne pas réussir à tout le monde (allez discuter avec les détracteurs des deux derniers IRON MAIDEN). Mais rassurez-vous : THUNDER n’a pas viré Prog pour autant ! Non, Luke Morley a juste composé une vingtaine de morceaux et les musiciens ont fait un tri. Qui s’est avéré compliqué puisqu’au final ils en ont conservé seize. Et plutôt que de sortir des EP, la formation s’est lancée dans cette aventure aussi prestigieuse que casse-gueule.

Premier point positif : le son est énorme, la production est vraiment monstrueuse. THUNDER peut explorer toutes les facettes qui font sa richesse, le groupe n’est trahi à aucun moment par le studio. C’est un véritable travail d’orfèvre que livre là Morley qui a depuis longtemps compris que tirer toute la couverture à lui ne peut amener quelque chose de satisfaisant. Et là, si la guitare est très présente, on apprécie également énormément la section rythmique, qui en impose sans pour autant bourriner dans le vide. Au contraire, elle délivre un groove insolent, ce qu’il faut pour donner envie de faire plus que de taper du pied. Il y a aussi ces claviers qui se mêlent discrètement à l’ensemble mais qui viennent le nourrir souvent avec beaucoup d’à propos. Et Bowes en impose derrière le micro. 62 ans et une voix à donner des envies de meurtres à Ian Gillan. On en reparlera.

Ensuite, la durée n’a rien d’excessive. Une heure dix, ça passe bien. Là, vous allez encore intervenir avec vos gros sabots (je commence à bien vous connaître) : mais pourquoi l’album est double si ça tient sur un CD normal ? Parce que ça ne tient pas sur un seul vinyle ? Surtout parce que si la première galette est du THUNDER pur jus, la seconde montre un groupe qui n’a pas peur d’expérimenter, de sortir des sentiers battus et de prendre un bon nombre de risques. Rien que pour cela, l’idée de séparer les deux univers est plutôt une bonne idée. Cela évite toute confusion, même si les marqueurs qui font le charme de la bande à Luke Morley sont toujours présents.

L’heure de la maturité n’est pas venue très vite concernant THUNDER. Danny Bowes n’a eu l’envie de parler de choses importantes qu’assez tard, après avoir passé certains caps dans sa vie perso, un peu à l’instar de Steve Hogarth qui est passé de conteur d’histoire à témoin de son époque depuis quelques albums avec MARILLION. Bowes, lui, conserve un certain cynisme qui se mue parfois en une véritable incompréhension face à ce qui l’entoure. Il s’exprime de belle façon et surtout, il offre à l’auditeur, donc nous, une large facette de son talent. Capable d’être agressif, il se glisse également à merveille dans la peau du chanteur de Brit Pop (moins chiant qu’un des frères « tête à claques » Gallagher – rien à voir avec Rory) et il habite les ballades de bien belle façon. Si THUNDER brille souvent dans cet exercice délicat, il le doit à Bowes qui parvient toujours à véhiculer l’émotion comme il se doit (et de fait, difficile de passer à côté de "Unraveling" ou de "Is Anybody Out There ?").

THUNDER, c’est également l’art d’ouvrir le feu avec une certaine insolence. "The Western Sky" sonne de façon bien Heavy et montre un groupe encore loin de raccrocher, ayant toujours des idées et la capacité de les mettre en place. Mais si on apprécie la formation pour son aspect parfois très direct ("Black", "All The Way" qui va fonctionner à merveille en live), on l’apprécie également pour son approche plus nuancée, à l’instar d’un "One Day We’ll Be Free Again" et son refrain très AOR ou encore sur "Last Orders" qui dégage une musique plus primaire après une longue introduction calme. Le premier disque transpire donc l’ADN des Britanniques qui poursuivent ce qui a été fait sur "All The Right Noises" sans pour autant taper dans le copié-collé.

Mais si je ne devais retenir qu’un seul titre de la seconde partie de l’opus, ce serait indéniablement "Just A Grifter" qui se veut plus mélancolique, qui va explorer des contrées plus Folk, plus douces amères, ponctuées par un accordéon qui se glisse tranquillement dans la partition, sans être de trop, ni s’imposer plus que cela. Il est là, il est juste, il s’accommode à merveille. Bowes délivre encore une fois une prestation superbe, ce qui est la cerise sur le gâteau. Le Folk, on le trouvait déjà sur la première moitié, avec le superbe "Even If It Takes A Lifetime" aux accents Country assumés. Mais "Just A Grifter" ne doit pas cacher les autres, à commencer par "I Don’t Believe The World", ou encore "Big Pink Supermoon", qui s’étale sur plus de six minutes et voit un saxophone, tenu par Andrew Griffiths, donner la réplique aux guitares sans oublier ce fameux équilibre des forces.

Si l’on devait pointer des points faibles, la tâche deviendrait vite ardue. Ah. Il faut quand même que je m’y colle ? Soit. On peut pointer du doigt "Disconnected". Pourquoi ? Parce qu’elle n’apporte pas grand-chose de neuf ? Que l’on est dans la formule la plus classique de THUNDER et qu’au milieu du second disque il s’avère moins brillant que le reste ? Admettons. Cela reste une chouette chanson, bien entraînante, avec un refrain très efficace. Ne pas avoir placé les quatre titres écartés sur un autre disque ? Bande de gourmands, va ! Mais j’avoue que j’aurai bien aimé les entendre, par curiosité.

Pour autant l’exercice semblait incongru pour un groupe comme THUNDER, il n’en est pas moins réussi. Après plus de trente ans de carrière émaillée de quelques splits, les Anglais semblent plus que jamais au sommet de leur forme et de leur inspiration. Bien entendu, il y aura toujours les indécrottables pour dire que c’était mieux à l’époque de "Backstreet Symphony", mais le groupe a évolué, grandi et propose aujourd’hui une musique qui leur appartient totalement dans le style. Un peu comme si UFO essayait d’écrire dans le style de QUEEN, l’aspect baroque en moins. "Dopamine" est un excellent cru quand on pouvait craindre une baisse de régime vu à la vitesse à laquelle il est arrivé. Oh ! La musique a tendance à exciter la dopamine justement. Ne vous en privez pas !

Note réelle : 4,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Danny Bowes (chant)
- Luke Morley (guitare, harmonica, mandoline, chant)
- Ben Matthews (guitare, claviers, chant)
- Chris Childs (basse, chant)
- Gary 'harry' James (batterie, chant)


1. The Western Sky
2. One Day We'll Be Free Again
3. Even If It Takes A Lifetime
4. Black
5. Unraveling
6. The Dead City
7. Last Orders
8. All The Way

1. Dancing In The Sunshine
2. Big Pink Supermoon
3. Across The Nation
4. Just A Grifter
5. I Don't Believe The World
6. Disconnected
7. Is Anybody Out There ?
8. No Smoke Without Fire



             



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