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HARD ROCK  |  STUDIO

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1971 Salisbury
  Look At Yourself
1972 Demons And Wizards
  The Magician's Birthd...
1973 Uriah Heep Live
  Sweet Freedom
1974 Wonderworld
1975 Return To Fantasy
1976 High And Mighty
1977 Firefly
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1978 Fallen Angel
1980 Conquest
1982 Abominog
1983 Head First
1985 Equator
1988 Live In Moskow
1989 Raging Silence
1991 Different World
2011 Into The Wild
2014 Outsider
2015 Live At Koko
2023 Chaos & Colour
 

- Style : Hällas, Dewolff, Magnum
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URIAH HEEP - Living The Dream (2018)
Par DARK BEAGLE le 5 Décembre 2018          Consultée 4440 fois

Au bout de cinquante ans, que peut-on encore espérer d'URIAH HEEP ? Le groupe a largement eu le temps de nous en faire voir de toutes les couleurs, avec des albums magnifiques, qui auraient souvent mérité mieux que le succès d’estime dont ils jouissent encore maintenant sans que l’on ose toutefois prononcer le mot de « classique », trop à l’ombre des standards de DEEP PURPLE à la même époque. Mais ils ont également connu des périodes de trouble, avec de nombreux changements de personnel et des albums qui étaient très en-deçà des possibilités des divers musiciens qui ont incarné le groupe, des albums qui faisaient dire que la formation était bonne pour la retraite. Puis il y a eu "Wake The Sleeper" qui faisait quand même penser que URIAH HEEP était encore pas mal pour son âge, avant que "Outsider" ne vienne faire trembler l’honorable édifice anglo-saxon.

"Living The Dream" a les atours du disque de plus. Une pochette un peu quelconque même si au final elle n’est pas moche, une sortie comme d’habitude très discrète quand DEEP PURPLE, par exemple, remplissait encore des têtes de gondole avec "Infinite". Seulement, quand on écoute et que l’on compare les deux albums, qu’il semble difficile de croire que les deux formations sont de la même époque ! Bien sûr, avec les changements de line-up, la moyenne d’âge est un peu plus basse chez le HEEP que chez le DEEP, mais quand même ! Mick Box, à 71 ans, assure encore bien son rôle de guitariste et il a su écouter ce qui se faisait pour rester dans le coup au niveau de son jeu, chose que Ritchie Blackmore n’a jamais su faire par exemple.

Et justement Box nous épate d’entrée de jeu sur "Grazed By Heaven" et son riff tonitruant ponctué par la batterie de Russell Gilbrook, avec le clavier de Phil Lanzon s’invitant à la danse. Une introduction qui ne fait pas dans le détail. URIAH HEEP laisse là l’une des meilleurs cartouches de l’album, co-écrite par Jeff Scott Soto. L’opener qu’il fallait pour nous convaincre d’écouter ce disque avec beaucoup d’attention, en quelque sorte. Après, avec le groupe, il faut se méfier. Le premier morceau est souvent comme le soufflé au fromage que l’on ramène sur la table du dimanche et le reste ce même soufflé qui retombe lamentablement avant qu’on ait pu le partager (1).

Si "Living The Dream", le title-track, ralentit un peu le tempo, le morceau dégage toutefois une belle sérénité, de celle que l’expérience amène, pour repartir de plus belle avec "Take Away My Soul" qui possède un refrain avec une belle dynamique. Des morceaux assez courts, qui répondent aux lois fondamentales du Rock’N’Roll avec toujours le petit plus qui fait qu’on sait tout de suite si URIAH HEEP est inspiré ou non. Ces petites idées qui viennent casser la linéarité des morceaux, un break ou une mélodie nouvelle qui s’installe le temps d’un instant, mais qui nourrit efficacement la texture musicale.

Et URIAH HEEP se montre impeccable sur le plutôt long "Rocks In The Road" et ses changements de mélodies, certaines étant sévèrement plombées (pour du HEEP s’entend). La batterie de Gilbrook est omniprésente et Mick Box répond présent également, se frayant un chemin avec sa guitare au milieu des nappes de clavier et d’orgue avec bien plus de facilité qu’à l’époque où Ken Hensley phagocytait le son du groupe. On l’avait remarqué dès le départ de l’organiste emblématique du HEEP, Box a pris beaucoup d’ampleur, se montrant capable de pondre le riff qu’il faut (souvenez-vous de "Night Of The Wolf", qui sauve "Equator" du marasme le plus complet). Autre bonne pioche, ce "Goodbye To Innocence" nous renvoie au Rock’N’Roll de nos parents (ou grands parents pour les plus jeunes), dans une formule absolument jouissive.

Cependant, même si on sent que le groupe est plutôt en forme, il se montre quand même coupable de quelques maladresses. Si "It’s All Been Said" commence plutôt bien par exemple, nous replongeant avec délice dans les années 70, le riff et les couplets qui suivent manquent de puissance pour vraiment tenir toutes les belles promesses. Et il y a des pistes comme ça, où l’on sent presque l’excès de zèle, alors que parfois un peu plus de simplicité serait la bienvenue. La motivation est là, mais à trop vouloir en faire, ils finissent par moments par obtenir l’inverse du résultat escompté en terme d’intérêt.

Quant à Bernie Shaw, à 62 ans, il assure toujours. Après, on a parfaitement le droit de ne pas être fan de sa voix, qui est quand même l’une des moins belles à avoir été retranscrites sur sillon pour le HEEP, mais il apporte une stabilité au groupe, il convient parfaitement à cette vision de URIAH HEEP, il lui permet de garder le cap. Bien sûr, il n’a pas la clarté vocale d’un David Byron, il n’a pas la force évocatrice d’un John Lawton (qui fut trop éphémère au sein de la formation, mais qui laissa une marque indélébile, surtout en Allemagne où il était connu), mais il est parfaitement à sa place et il assure le job comme si le temps n’avait pas prise sur lui.

Et au final, il reste quoi de ce "Living The Dream" ? Un très joli disque, qui montre que URIAH HEEP est toujours vivant, même s’il n’a pas grand-chose à dire de nouveau. En même temps, après cinquante ans de carrière, nous n’allons pas leur demander de nous pondre un disque révolutionnaire en tout point. Le groupe sait vivre avec son temps tout en restant en phase avec les origines de son son, né dans les années 70 et peaufiné jusque là. URIAH HEEP traverse le temps avec parfois quelques ratés, mais il est toujours présent et se montre capable de sortir des albums qui, à défaut d’être des chefs d’œuvre (ça, ils ont déjà donné), tiennent encore parfaitement la route.

Note réelle : 3,5/5, poussé à 4.

(1) Je crois que j’ai déjà fait cette comparaison quelque part. Ce n’est pas grave, le recyclage, c’est important.

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   DARK BEAGLE

 
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- Bernie Shaw (chant)
- Mick Box (guitare, chant)
- Dave Rimmer (basse, chant)
- Russel Gilbrook (batterie)
- Phil Lanzon (claviers, chant)


1. Grazed By Heaven
2. Living The Dream
3. Take Away My Soul
4. Knocking At My Door
5. Rocks In The Road
6. Waters Flowin'
7. It's All Been Said
8. Goodbye To Innocence
9. Falling Under Your Spell
10. Dreams Of Yesteryear



             



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