Recherche avancée       Liste groupes



      
DEATH TECH PROG AMBIANT  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2011 The Harvest Wombs
2014 The Flesh Prevails
2016 Dreamless
2022 Empyrean
 

- Style : Irreversible Mechanism, The Faceless, Rivers Of Nihil, The Zenith Passage, Virvum
 

 Myspace (773)

FALLUJAH - Empyrean (2022)
Par REMISSA le 17 Juin 2025          Consultée 404 fois

Dans un paysage parfois terne malgré les artifices et le tumulte autour du concours implicite décernant l’illusoire titre du roi de l’esbroufe, il existe des groupes qui, sans être hors compétition, redoublent d'efforts pour colorer cette très vaste toile qu'est le Death Tech. Vous l'aurez deviné, FALLUJAH fait partie de cette seconde catégorie, ayant réussi la lente transition plutôt contre-intuitive de Deathcore vers un Death Tech Progressif ésotérique, et désormais mature.

Non pas sans présomption, en nommant ce cinquième album studio d'après la plus haute partie du ciel où logent les Dieux, et avec un artwork d'une pure beauté (clairement un des plus beaux de l'année 2022), les Californiens poursuivent ainsi leur quête d'efficacité : pas d’EP ou autres splits de meublage ne viennent interférer avec leurs sorties successives de LP. Boulot boulot.

Je parlais quelques lignes plus tôt de lente mutation, car depuis "The Flesh Prevails" - le deuxième album - FALLUJAH n'essaie plus de réinventer l'eau en poudre, et cherche à peaufiner son approche subtile dans la violence. Toujours dans la retenue, ce qui de prime abord peut sembler être un grief et a pu d’ailleurs pêcher sur leurs sorties précédentes, parfois inégales, parfois longuettes, parfois timorées, la bande à moitié remaniée semble avoir - enfin - trouvé un équilibre savant dans son art.

Ainsi, les dix titres vont savamment exploiter l’ensemble du champ des possibles en faisant se succéder des phases très aériennes avec des combos d'harmonies de voix masculines et féminines, de longs phrasés de guitare langoureux, et des blasts hyperpuissants assurés par la batterie de Baird, impérial dans l'intensité tout du long de l'album ("Embrace Oblivion" est le parfait exemple de cette palette entière). En effet, les Cali’ ont l'intention bien chevillée au corps d'offrir une nouvelle fois sur cet opus un éventail colorimétrique kaléidoscopique, très pastellisé (pour ne pas dire feutré), et ainsi tenter d'embarquer son panel d'émotions associées, de la colère à l'extase.

C’est ainsi sans réelle religion définie que "Empyrean" va dérouler inlassablement et avec une énergie constante des titres Djent ("The Bitter Taste Of Clarity"), Mélo ("Into The Eventide"), et globalement exploiter des influences ancrées à la GOROD ou PSYCROPTIC (notamment avec l'usage d’un riffing martial et découpé au carré), le travail de la basse étant particulièrement mis en avant, notamment sur le gracile "Celestial Resonance", ponctué de son outro symphonique en trompe-l'œil sur l'ultime titre.

Un des points forts réside dans la générosité des soli qui s'illustrent régulièrement par leur clarté et leur luminosité - grâce à la reverb - malgré un aspect purement Tech assumé ("Radiant Ascension", "Artifacts"), sublimés par le travail symbiotique des fûts, également d'un niveau très élevé. On pourra regretter leur courtesse systématique et leur saupoudrage, ainsi que leur conclusion trop souvent ponctuée par un dive-bombing, mais je chipote.

Hélas, ce martèlement syncopé jusqu’à la lassitude, ainsi que les nombreux leads tremolo pickés, finissent par abrutir à la longue, au point d'anesthésier notre capacité à ressentir les émotions des débuts dès la moitié de l'album. Finalement, FALLUJAH tombe dans les écueils (ne disons pas les démons) du passé : à vouloir trop en faire, le bout de leurs ailes sent le roussi, sans toutefois totalement se fourvoyer dans l'intrication sonore ou les envolées trop perchées qui le ferait totalement partir en fumée. Ajoutez à cela l'amplitude vocale plutôt limitée de Schaeffer - trop Core pour réellement coller à la subtilité ambiante - et un chant clair assez anecdotique ("Soulbreaker"), et les exigences d'attention deviennent à la limite du supportable.

Alors pour apprécier l'essence même du travail de FALLUJAH, ne vous mettez pas confortablement dans votre canapé tout en lançant une partie, au hasard, d’Oblivion, car toute distraction extérieure viendra annihiler chaque note qui sortira aussi sec de l'oreille opposée par laquelle elle est entrée.

Ce serait comme picoler une bouteille de Jäger d'une seule traite : c'est curieux, c’est sucré, c'est floral, mais ça finit assez rapidement par sortir… par où c'est rentré cette fois.

Note réelle : 3,5/5, même si l'effort créatif mériterait un point de plus.

Morceaux préférés : "Embrace Oblivion", "Celestial Résonance", "The Bitter Taste Of Clarity".

A lire aussi en DEATH TECHNIQUE par REMISSA :


CRYPTOPSY
The Book Of Suffering (tome I) (2015)
Petite balade en forêt dominicale




DEFEATED SANITY
Disposal Of The Dead // Dharmata (2016)
Double plaisir ?


Marquez et partagez




 
   REMISSA

 
  N/A



- Kyle Schaefer (chant)
- Scott Carstairs (guitare)
- Evan Brewer (basse)
- Andrew Baird (batterie)


1. The Bitter Taste Of Clarity
2. Radiant Ascension
3. Embrace Oblivion
4. Into The Eventide
5. Eden's Lament
6. Soulbreaker
7. Duality Of Intent
8. Mindless Omnipotent Master
9. Celestial Resonance
10. Artifacts



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod