Le chien ailé de Zeus est Éthon, l’Aigle du Caucase qui se délectait de dévorer chaque jour le foie de Prométhée pour l’Éternité. Le punissant de s’être rebellé contre la loi des Dieux, HOUND OF ZEUS fait un même parallèle dans cet EP. À la différence que Sebastian Loos aux commandes de "Echoes Of The Besieged" plonge l’Homme dans une même punition divine, cette fois ordonnée par la Nature. L’humain – notamment de manière contemporaine – se détourne des éléments de la Nature en ne répondant qu’aux seules croyances des hommes et non au principe instinctuel dont il découle.

Passée cette petite introduction philosophique qui fleure bon l’envie de relire Spinoza, je dois bien dire que ce premier EP de HOUND OF ZEUS est captivant. En effet, son Black Metal mélodique est densément pourvu d’ambiances cohérentes et finalement très bien inspirées. Voilà pourquoi je porte à votre connaissance ces un peu plus de vingt-et-une minutes qui valent forcément d’être un peu poussées loin de l’oubli qui pourrait les guetter. Notre cher Allemand nous livre quatre titres plutôt mid-tempo mais avec des leads performants et perforant l’écoute d’éléments scintillant de beauté. Pourtant l’agressivité est de mise, nous sommes loin d’un Black Mélo mièvre ou édulcoré ni d’un autre bodybuildé artificiellement et trompeur.

Lorsque j’écoute le titre éponyme, je me laisse aisément transporter par ses mélopées voyageuses et ses leads éthérés. Quelque chose se passe à l’écoute de ce titre poignant et convaincant à la fois. Maîtrisé de bout en bout, les cinq minutes qu’il déploie nous aimantent et laissent aisément une ambiance se suggérer puis se déployer au gré des arpèges et de fins claviers tapis dans l’ombre. Et si "Liberation" clôt cet EP avec brio, laissant l’agressivité de ce Black Metal mélodique nous mordre à nouveau, l’on ressent davantage encore cette impression que Sebastian Loos nous conte une histoire plus qu’il ne la hurle. La musique qu’il arrive à nous distiller – malgré une production jamais trop facilitante – est sacrément puissante. Pour un premier coup d’essai, c’est tout à fait maîtrisé voire ingénieux. Chaque titre reste bien en tête et aucun ne souffre d’approximations.

Forcément on en redemande. J’avoue que l’écoute de ce "Echoes Of The Besieged" donne vraiment envie de connaître la suite. Cela tombe bien – après information – un premier album est en préparation et se nommera "Herald Of The Primal Forces". Vu la qualité de cet EP, il est de bon ton de considérer Sebastian Loos comme un excellent compositeur. Puisse cette chronique l’aider dans sa quête de lumière ou de public ! Car l’air de rien "Echoes Of The Besieged" joue dans la cour des grands.