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- Style : Dissection, Sacramentum

ABYSSOS - Fhinsthanian Nighbreed (1999)
Par STORM le 18 Janvier 2025          Consultée 308 fois

En toquant à la porte du nouveau millénaire mais en gardant ses accoutrements vampiriques bien dans le jus de l’époque, ABYSSOS nous déposait un second album sous le sapin (ndlr : l’album est sorti le 25 décembre) l’objet sommital de sa trop courte discographie... Et ce sera le dernier. Si le premier album, "Together We Summon The Dark", avait déjà suscité un intérêt notable avec déjà une identité bien marquée du côté mélodieux du Black Metal, "Fhinsthanian Nighbreed" (du nom de la banlieue Fhinsta de la ville Sundsvall où Rehn et Söderlund ont grandi) va encore plus loin avec des titres bien plus inspirés encore et endrapés de riffs que les amateurs de DISSECTION ou du "Far Away From The Sun" apprécieront pour sûr.

Jeter l’éponge après un si bel album était peut-être la meilleure des choses avant le pas de trop, mais il est à noter aussi que le groupe essuie toujours et encore les bévues d’un label bien cacophonique dans sa manière de manager et de promouvoir les groupes signés : Cacophonous Records. Le label ne daigne pas écouter les titres produits en studio, souhaite imposer de paroles sans prendre le soin d’écouter les compositions, refuse la proposition d’éditer en digipack l’album alors que le groupe se charge pourtant de tout, et puis il y aura l’affaire du pentagramme présent dans le livret que Cacophonous Records refusera de retirer alors que les droits avaient été achetés par Nuclear Blast pour l’insérer dans le "Enthrone Darkness Triumphant" de qui vous savez… Bref les relations sont disons exécrables entre le label et le groupe et nous avons que peu de peine à les comprendre. Décidément les pauvres Suédois de ABYSSOS n’auront pas été les seuls à souffrir de ce label. Les Anglais CRADLE OF FILTH en auront eu aussi pour leur grade au tout début de leur carrière avec l’affaire "V Empire, Or Dark Faerytales In Phallustein"…

Pour revenir à cet ultime album des Suédois notons que dès les premières notes il se veut très vite charmeur, et nous prend par les sentiments, tant il paraît empreint d’une beauté mélodique à toutes épreuves. La production, le son et les arrangements sont ici bien améliorés eu égard à ceux du premier album. Le chant plus belliqueux encore est aussi davantage puissant et maîtrisé induisant un mariage fort séduisant avec le riffing bien "Heavy Métallisé" des compositions. Rehn et Söderlund n’ont jamais caché leur amour incommensurable pour IRON MAIDEN, KING DIAMOND, MERCYFUL FATE… et leurs compositions s’en ressentent. Attendez-vous à des leads en pagaille, des solos efficaces et des envolées lyriques gracieuses et enivrantes dignes des plus beaux albums de Black Metal Mélodique de l’époque.

Alors certes, leur thématique vampirique pourrait prêter à sourire dorénavant – quoique les paroles sont bien raccords avec le concept – mais à l’écoute de l’album l’imagerie un peu risible se fait vite oublier. ABYSSOS ne ressemble pas aux HECATE ENTHRONED ni au CRADLE OF FILTH de l’époque, les Suédois développent bien plus de motifs Heavy que les Anglais. Même si les claviers font quelques apparitions salutaires les faisant un peu plus se rapprocher de l’influence des groupes sus-cités ("Masquerade In The Flames (Another Black Friday)" avec son chant féminin serait le titre le plus évident de l’album à entamer ce chemin commun avec les vampires anglais), ABYSSOS nous déploie avec la maestria des guitares des titres prodigieux. Je pense au plus beau d’entre eux et que je vous recommande chaudement : "Worthless Soul For Sale?". Et je ne tarirai pas d’éloges s’il me venait à vouloir vous en dire plus sur "Wherever The Witches Might Fly" et ses nappes de claviers souveraines, son côté EMPEROR-ien et ses embardées/fulgurances de leads, mais aussi "Finally I Kissed The Pale Horse", "Where Angels Fear To Read", dont je vous laisse l’entièreté de la surprise, qui je le crois fort et l’espère aussi vous contentera de bout en bout.

Difficile de voir un groupe s’être éteint aussi vite et être tombé dans un anonymat que je juge bien ingrat surtout si l’on prend la peine d’écouter attentivement ce trésor qu’est "Fhinsthanian Nighbreed". Lorsque l’on voit le nombre de personnes qui ont posé leur voix sur les différentes compositions – les connaissances et copains/copines de l’époque ? –, je me questionne sur l’approche peut-être un peu testamentaire de cet album. Était-ce écrit ? Le savait-il au fond que c’était la fin ? Bien sûr c’est une interprétation qui vaut ce qu’elle vaut et n’engage que son auteur. Mais si cette chronique vous aura fait lever un sourcil et vous aura décider à passer le pas, j’aurai réussi mon écrit et fait mon devoir pour ce groupe qui n’a rien à envier aux sorties actuelles.

Note réelle : 4,5/5.

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   STORM

 
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- Rehn (guitare, basse, claviers)
- Söderlund (batterie)
- Af Fhinsta (chanteur de session)


1. Masquerade In The Flames (another Black Friday)
2. Finally I Kissed The Pale Horse
3. Where Angels Fear To Tread
4. She Only Flies At Night
5. Worthless Soul For Sale?
6. Fhinsthanian Nightbreed
7. Queen Covered In Black
8. Wherever The Witches Might Fly
9. Firebreathing Whore



             



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