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2021 The Puzzle
2022 Lightwork
2024 Powernerd
 

- Style : The Dali Thundering Concept, Buckethead, Toehider, 6:33, Tranzat
- Membre : Zimmers Hole, Steve Vai, Testament, Tenet, Lalu, Fear Factory, Dethklok, Dark Angel, Casualties Of Cool, Strapping Young Lad
- Style + Membre : Devin Townsend Project
 

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Devin TOWNSEND - Powernerd (2024)
Par DARK BEAGLE le 18 Décembre 2024          Consultée 828 fois

À une époque, chaque disque que proposais Devin Townsend était porté aux nues, sacralisé pour ne pas dire béatifié tant le Canadien épatait son monde avec sa musique somme toute très personnelle et assez unique. Mais voilà, les années passent, Devin est surproductif et devient parfois difficile à suivre dans ses délires ou ses envies et des voix dissonantes commencent à s’élever çà et là. Certains disques plaisent moins, et la magie d’internet fait que cela s’entend, se lit. Townsend est bousculé de son piédestal par ceux qui jadis l’encensaient, même si sa fan base est toujours très présente, parfois intransigeante envers les haters. Aujourd’hui, Townsend annonce travailler sur une nouvelle tétralogie dont "Powernerd" est le premier volume et le plus Rock dans l’esprit. Attendez-vous à ce que disque divise.

Avec Devin, rien n’est jamais simple. Vous savez certainement que ce disque est sensé avoir été écrit en onze jours (ce qui ferait de "Powernerd" le plus Darkthronien des albums de Townsend) et que la perte d’un proche a chamboulé son enregistrement, le Canadien laissait s’exprimer son hypersensibilité, ce qui fait que l’album a pris un tournant… pas forcément plus dramatique, mais fort prévisible dans le ton. Grosso-modo, nous pouvons assimiler "Powernerd" à une espèce de pot pourri des différents styles abordés par Devin durant sa carrière, à l’exception faîte de STRAPPING YOUNG LAD qui reste un projet trop extrême et sombre pour l’empathique musicien.

Par exemple, "Falling Apart" nous renvoie à l’univers de "Ocean Machine", son grand œuvre de 1998. En fermant les yeux, nous pourrions presque nous y croire, avec cette ambiance éthérée ponctuée par l’électricité des guitares, ce chant assez typique, comme si l’esprit de Devin était détaché de son corps, lui donnant un caractère incantatoire unique. Mais voilà, "Biomech" date de 1998 et offrait un tout, une logique que Powernerd ne possède pas et qui fait que ce morceau, coincé entre le title track et un "Knuckledragger" autrement plus Heavy, s’épanouit sur l’instant pour se faner aussitôt après.

Et c’est un reproche que l’on peut faire à l’ensemble de ce disque. Les morceaux peinent à vivre encore une fois que l’on passe au suivant, à l’exception de l’alpha et de l’oméga qui se distinguent des autres de par leur position et de par leur discours. Forcément, "Powernerd" en ouverture, ça le fait. Un titre frondeur, avec un refrain qui tape bien, rien à voir avec SYL donc, il faut plutôt y voir des références à "Infinity". On retrouve l’humour de Townsend, on va sourire devant le clip (pas sensationnel non plus, mais qui m’a poussé à m’intéresser à l’album. La culture comics, très certainement…), et globalement, ça le fait même si justement, dans ce domaine plus Heavy, Devin excellait sur SYL.

Quant à "Ruby Quaker", nous sommes face à un délire improbable à la Townsend, une nouvelle ode au café (et ça aurait pu être vraiment drôle s’il n’y avait pas eu "Ziltoid" pas loin de vingt ans avant ça, là le thème sent la caféine et la redite). C’est musicalement que ce morceau tire son épingle du jeu, progressant comme un Country interprété par un ersatz d’Elvis avant de proposer un break bien plus Metal et revenir au style de départ pour la conclusion. Entre, en revanche, nous sommes proches de la disette. Bien sûr, certains titres interpellent un tant soit peu, mais il n’y a pas d’effet « wahou », à aucun moment. Et forcément, quand on connait les qualités du bonhomme, c’est forcément décevant.

Prenons "Jainism" par exemple. Ce n’est pas un prénom chelou, mais une philosophie Hindou sur l’immortalité de l’âme. Peut-on faire un lien avec le "Namaste" qui figurait sur "Physicist" ? Non, clairement non. "Namaste" était une invitation à un voyage chaotique mais exaltant tandis que "Jainism" tourne gentiment en rond, avec des motifs qui semblent avoir déjà été entendu ailleurs dans la longue carrière de Townsend. Rien n’en ressort, ça ne brille pas, ça ne séduit pas et pire ! C’est noyé au milieu de pistes qui ont également du mal à décoller. "Gratitude", "Younger Lover", "Ubelia"… Autant de morceaux qui trainent un peu les pieds.

Heureusement, "Glacier" - pas forcément le morceau le plus original pourtant - et surtout "Goodbye" vont relever le niveau, en apportant plus de profondeur à un album qui en manque cruellement. "Goodbye" qui aurait pu être un final de toute beauté et qui aurait mérité cette place qui lui serait allé comme un gant (et terminer l’aventure sur cette douce mélodie aurait eu de la gueule, mais Townsend voulait achever le disque sur une note plus joyeuse). Là, elle se voit juste privée de la carrière à laquelle elle aurait pu prétendre. Un choix un peu étrange, mais compréhensible vu les difficultés émotionnelles rencontrées par Devin durant l’élaboration de ce disque.

Alors non, ce disque n’est pas Rock. Il n’est pas direct, in your face, sauf à de très rares moments ("Knuckledragger"), mais ce n’est pas non plus un disque de Prog. Nous ne retrouvons pas le niveau d’exigence de certains albums de Devin, cet aspect alambiqué qui donne l’envie de s’arracher les cheveux, ce que l’artiste a fait dès l’enregistrement de la première démo de SYL (joke). "Powernerd", c’est un alignement de morceaux qui ne s’entendent pas forcément entre eux, bourré de fausses-pistes qui ne mènent à pas grand-chose finalement, un disque relativement décevant quand on sait de quoi le Canadien est capable, mais qui semble vivre sur ses acquis depuis une quinzaine d’années, retrouvant par moments l’étincelle qui nous faisait dire « Ah oui ! Ça, c’est du bon Devin », à l’instar de "Empath" par exemple.

Parce que "Powernerd" est vierge de tout morceau en devenir, de titre capable d'être joué sur scène à armes égales avec un "Bad Devil" ou avec un "Moutain". Il n’en a tout simplement pas les épaules et Devin s’essouffle tout seul, à s’auto-parodier, ou a essayer de retrouver le ton qu’il avait à un moment de sa carrière, quand il avait encore l’inspiration féconde. Certains crieront de toute manière au génie et tant mieux s’ils arrivent à prendre leur pied à l’écoute de cet album que je trouve pour ma par relativement insipide. Il en va ainsi de l’inspiration : à un moment donné, elle s’étiole et vu la propension de Townsend à produire énormément de matériel, il n’est en aucun cas illogique de constater qu’il n’a plus le même allant qu’il pouvait avoir encore dans la première décennie de ce nouveau millénaire. Souvent, vieillir, c'est moche.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Devin Townsend (chant, guitare, basse, programmations)
- Darby Todd (batterie)


1. Powernerd
2. Falling Apart
3. Knuckledragger
4. Gratitude
5. Dreams Of Light
6. Ubelia
7. Jainism
8. Younger Lover
9. Glacier
10. Goodbye
11. Ruby Quaker



             



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