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Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 17 Novembre 2008 par FEELGOOD

Cet édito est avant tout le point de vue d'un fan de metal extrême, essentiellement branché Black. Ce qui n'est pas le cas de l'auditeur de hard rock/ heavy metal de base. Les goûts musicaux de l'auteur, même s'ils sont parfaitement respectables, contribuent à le placer à la marge d'un genre très vaste qui n'est lui-même que la juxtaposition d'un large éventail de styles, souvent antagonistes.
Le métalleux de base, quels que soient ses styles de prédilection, n'est généralement pas très porté sur la variétoche ou les produits formatés de télévision (Star Ac et compagnie). Cette "répulsion" ne concerne donc pas spécifiquement les amateurs d'extrême mais l'ensemble du public metal! Et ce n'est pas parce que je ne suis pas un grand fan de Black que j'apprécierais d'être placé dans la sphère des consommateurs béats de téléréalité!
Il n'en demeure pas moins que nombre d'amateurs sincères de metal (au sens large) sont d'accord avec ce qui suit:
mélodie + qualité des compositions + technicité + production à la hauteur = « bon Metal ».
En quoi le fait de soigner la qualité des compositions serait-il préjudiciable ou constituerait-il une tare?
Et puis, qu'entend-on par "commercial"? Dans les années quatre-vingts, Metallica, qui était considéré comme un groupe extrême (Eh oui!), n'en soignait pas moins ses compos (il suffit de réécouter Master Of Puppets). En fait, ce qui rebutait alors un nombre non négligeable de "puristes" - j'entends par là les fans de Maiden et de Priest - , c'était le chant des Thrasheurs. Lorsque j'ai commencé à écouter du hard dans les années quatre-vingts, l'argument souvent utilisé par les amateurs était le suivant: c'est dans le hard qu'il y a les meilleurs chanteurs, les Klaus Meine, Dio, Coverdale, Gillan, Plant, Halford, Dickinson, etc. Cela explique pourquoi les fans de heavy traditionnel avaient parfois du mal avec les voix de Hetfield, Mustaine et Araya...
Cette remarque est toujours valable pour le metal extrême actuel: l'auditeur est souvent rebuté par le "chant" black ou death.
L'auteur de l'édito semble cependant considérer le Black Sympho, le Black Brutal et le Death, même mélodique, comme des genres "mainstream" et faciles à écouter:
"Pour moi, c’est avant tout un genre de Metal trop facile d’écoute, trop easy-listening et mainstream (surtout pour le Death Mélodique, le Black Sympho, le Black Brutal, le Heavy, le Speed Mélo, le Power/Speed et tous ces sous-genres). "
Soyons réalistes quelques instants... Le Black, même sympho, ne fait déjà pas l'unanimité parmi les métalleux. Qu'attendre alors de l'auditeur lambda?... Pour lui, un groupe pourtant très décrié comme Dimmu Borgir n'en constituerait pas moins l'Abomination de la Désolation! Et ne parlons pas du Black Brutal! Aucune ménagère fan de variété ne supporterait non plus, ne serait-ce que quelques secondes, du Death Brutal technique.
Nous en arrivons maintenant au délicat problème de la production. "Que serait MAIDEN ou AMON AMARTH avec une production nécrotique, hyper saturée, brouillonne ? Cela ne collerait pas, pour sûr", déclare notre éditorialiste. Je ne connais pas la musique d'Amon Amarth mais le premier Maiden (tout comme les premiers Priest et Black Sabbath) ne passe pas pour bénéficier d'une jolie production aseptisée. Et pourtant, il s'agit assurément d'un classique, grâce à l'énergie déployée par le groupe et surtout grâce à la magie des compositions.
Car la qualité d'une compo, c'est justement ce que l'on retient avant tout d'un disque de rock. Dans le metal classique, l'ambiance sépulcrale et "maléfique" n'est qu'un ingrédient supplémentaire (cf. Black Sabbath) mais ne saurait être considérée comme condition sine qua non. On peut apprécier cette musique sans être pour autant nécrophile, sataniste et fan d'atmosphères putrides.
C'est sur le point suivant que j'ai le plus de mal à suivre Guud...
« Que recherchez-vous, Monsieur, dans la musique ? »
- Je cherche les regrets et les pleurs »
Eh bien! Pleurez maintenant!
En effet, tout cela me semble très discutable. Car cette citation pourrait tout aussi bien convenir à (l'excellent) Nick Cave qu'à l'intégrale de Mylène Farmer!
C'est là que se pose la question des motivations de chacun face à cette passion nommée musique, et tout d'abord de celles des artistes eux-mêmes. Je me permets de citer à nouveau Guud:
"Ce que je veux dire, c’est que ce désir de congruence de cette foultitude de groupes, qui se veulent donc irréprochables, perfectionnistes en somme, participant d’un style esthétique fort reconnaissable où la pureté est recherchée, ne me parlent que très rarement"
L'auteur prête ici des intentions - recherche de la pureté? - à des artistes qui ne sont même pas précisément identifiés et qui n'ont à ma connaissance jamais été explicitement formulées par l'ensemble des intéressés. Le but du rock'n'roll n''est-il pas tout simplement de faire passer un bon moment à l'auditeur? Le hard rock et ses dérivés, caractérisés par la surenchère et le fun, ne constituent-ils pas la forme la plus notoire de jubilation faite musique?
Le meilleur moyen de mettre en valeur un solo jouissif et véloce n'est-il pas de faire en sorte qu'il soit audible - cela supposant aussi que le guitariste soit capable d'aligner plus de trois notes? C'est la raison pour laquelle je ne peux décidément pas cautionner ce qui suit:
"toute cette propreté clinique ressemble quand même sacrément à celle des disques de variété, non?"
Non! Il fut un temps pas si lointain où l'on attendait d'un disque de hard rock/heavy metal qu'il sonnât bien: simple question de respect pour l'auditeur! Lemmy a toujours mis un point d'honneur à faire en sorte que les disques de Motörhead soient bien produits - et pourtant, j'imagine bien mal le "vieux beauf" virtuel "assis dans son canapé à longueur de journée" s'envoyer les oeuvres complètes de Lemmy&Co.
Le virtuel "vieux beauf" caricatural n'écoutera d'ailleurs pas non plus Maiden ou AC/DC (même produit par Mutt Lange!). Autrefois, les fans de hard aimaient les productions énormes qui flattaient les esgourdes et décapaient les conduits auditifs (merci Messieurs Fairbairn, Ezrin, Baker, Werman et Lange)! Pas de place pour le petit son étriqué... Mort au minimalisme!
La suite de l'édito est caractérisée par un manichéisme qui me gêne, avec cette opposition simpliste entre les gentils passionnés de l'Underground d'une part et les méchants requins des majors d'autre part. Ce qui caractérisait les maisons de disques d'antan, c'est justement qu'elles appartenaient à de véritables amoureux de musique, les Chris Blackwell, Ahmet Ertegün et autres Neil Bogart... Les gens des petits labels n'ont pas le monopole de la passion...
L'argumentation de Guud se révèle encore plus contestable lorsqu'il écrit:
"Le monde de l’Underground, régi par des passionnés qui y mettent temps, pognon et passion n’attend pas de manger de leurs productions – même si c’est un rêve, cela reste un idéal. Si le rêve devenait réalité, cela perdrait en réalité en saveur." En effet, cela me paraît très critiquable. Il y a là une forme de snobisme que je croyais réservé aux critiques de Libé et des Inrocks. En quoi le fait d'accéder à un succès, même relatif, constituerait-il un problème? Guud met apparemment tous les artistes à succès dans le même panier - c'est-à-dire celui de la variété - , ce qui est profondément injuste: le succès d'un Maiden n'a rien de commun avec celui d'un boy's band.
"Eh oui - même dans le Metal - la Variété, le Populaire existe...", ajoute-t-il alors. Quand on parle de variété, on fait référence à un genre particulier... Il me semble éminemment discutable de le mettre sur le même plan que le Populaire, qui ne constitue pas une tare en soi.
Car il fut un temps où les artistes majeurs de hard rock/ heavy metal étaient immensément populaires: Grand Funk, Alice Cooper, le Sab, Deep Purple, Led Zep, Nugent, Kiss, Aerosmith, Ratt, Van Halen, Dokken, Queen, Ozzy, Priest, Whitesnake... Maiden, Metallica et AC/DC le sont toujours.
Quant aux considérations esthétiques qui concluent l'article, celles-ci me laissent profondément dubitatif, tout cela évoquant la volonté de prendre systématiquement et irrationnellement le parti-pris opposé à celui de la majorité, réelle ou fantasmée, tout simplement pour le plaisir de se démarquer, et uniquement pour cela. Attention cependant car ce genre de comportement mène parfois ceux qui l'adoptent tout droit dans un cul-de-sac nauséabond...
"La foule préférera toujours la Beauté à la Laideur, naturellement. Cela rassure et légitime. Le reste fait peur." Ces propos rappellent ceux tenus par certains dandies misanthropes de la fin du XIXème siècle, Maupassant en tête. Il n'en demeure pas moins qu'une telle affirmation péremptoire est particulièrement discutable. Il suffit de regarder le classement des meilleures ventes de disques pour se dire que la notion de Beauté est très relative...
Et pour le pékin de base, des artistes metal multiplatines tels que Maiden, Alice Cooper ou Manson ne représenteront jamais le "Beau".
Je passerai pudiquement sur la fin de l'édito:
"C’est par choix que je m’écarte des formations mélodiques : elles séduiront forcément plus de métalleux que le dernier groupe tchèque produisant à 100 copies sa dernière démo sur cassette."
Bravo! Quelle lapalissade! Evidemment! Un groupe inconnu aura indéniablement du mal à écouler cent exemplaires d'une malheureuse cassette enregistrée dans une cave, plus de mal assurément qu'un groupe renommé signé sur une major et oeuvrant dans un style moins ouvertement "underground". De même qu'un fanzine aura moins de lecteurs qu'un magazine soutenu par de gros capitaux. Idem pour l'auteur ne disposant pas d'une grosse maison d'édition! Voilà vraiment l'art d'enfoncer des portes ouvertes...
Pour finir, je reviendrai sur cette notion décriée par l'auteur de l'article, celle consistant à
"en mettre plein les oreilles". C'était pourtant bien l'un des objectifs de base du "hard" de naguère qui allait même plus loin, souhaitant aussi en mettre plein les yeux d'un public paillard et festif.
Parce que le hard, avant le grunge et ses conséquences, c'était aussi et surtout une zique exprimant la joie de vivre, permettant de se dresser contre les conventions étriquées d'une société formatée et d'exprimer une révolte certes bon-enfant mais réelle...
Le hard, c'était l'hédonisme fait musique. Des refrains entêtants et hautement addictifs, des rythmiques joviales et véloces, des solos virtuoses et dantesques, bref une zique qui donnait envie d'aller de l'avant, de baiser, de lutter contre l'adversité, de se relever fièrement malgré les sales coups du destin, et qui promettait surtout des lendemains radieux...
Bref, le hard, c'était tout sauf de la came pour névrosés filandreux et autres dépressifs décavés, spectres blafards carburant au Prozac...

« Que recherchez-vous, Monsieur Feelgood, dans la musique ? »
- Je cherche les décibels et l'espoir »







Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 16 Novembre 2008 par WYNDOREL

Que de considérations, on en perd le fil de l'essentiel et du véritable, enfin comment puis-je parler de véritable dans un tel monde... Bref.
En fait, je constate que la tendance, compréhensible certes, est à considérer une chose selon des choses extérieures, l'exemple le plus répandu étant de définir une musique selon sa popularité qui en fait automatiquement un produit "commercial" (le terme maudit est lâché ^^). Certes, il est tout à fait justifié de dénigrer les goûts du "grand public" qui n'en ont en réalité aucun et de dénigrer par la même ce monde d'industrialisation massive qui bafoue toute chose véritable, mais l'erreur qui en découle est d'en faire un point de repère, car justement ceux qui possèdent un réel goût n'ont pas à se justifier par cette comparaison qui ne lui donne aucune valeur puisque le comparant n'en possède aucune, si ce n'est qu'il n'en a pas donc...
La musique doit avant tout être considérée comme de la musique, pour ses qualités musicales et ce qu'elle fait passer à tous les niveaux, et non par sa faculté à réunir plus ou moins la populace car non seulement la subjectivité de chacun la rend particulière mais tous n'appréhendent pas les choses au même niveau. Il me serait vraiment fâcheux par exemple de me priver d'un Silencer (puisque l'on en parle ici) parce que j'ai pu constater sa renommée dans le milieu et que je sais au combien moi et donc ma perception de la chose ne peut être comparable aux autres, au même titre que l'on ne peut prétendre ressentir et percevoir les choses plus fidèlement qu'un autre à ce qu'elles sont réellement, tout est purement subjectif, ce n'est qu'une affaire d'"échelle" personnelle ensuite qui peut nous faire prétendre d'une espèce de "supériorité", dans le sens où l'on est susceptible d'être plus profondément vérace qu'un autre. Le plus bel exemple reste néanmoins celui de la musique "Classique", qui peut être agréable à la plus ignare et pitoyable personne, aucunement en mesure d'en palper la réelle et profonde essence ainsi que toute la complexité d'une richesse et d'une subtilité incroyable, tandis que d'autres seront à des années lumières de ceux-ci vis-à-vis du même "support". Certes, je comprends ce sentiment comme quoi certaines choses ne méritent pas d'atterrir dans les mains de personnes véritablement incapables d'en palper réellement l'essence, mais le sentiment inverse comme quoi l'on est pas digne d'écouter certaines choses sous prétexte qu'elles sont adorées par une masse de personnes aseptisées et superficielles est plus dommage car il a tendance à biaiser notre perception par rapport à certaines choses qui ne sont pas nécessairement calibrées, dans l'intention tout du moins, pour ce genre de personnes et qui sont donc d'essence différente et parfois réellement estimables.

Finalement, je pense qu'il ne faut considérer que l'œuvre et sa provenance (artiste(s)) en eux-mêmes, sans oublier que l'aspect commercial n'est que le moyen de partager son art et qu'il est d'autant plus louable de se donner les moyens de le faire au mieux.


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 15 Novembre 2008 par FIGHTFIREWITHFIRE

Je comprends parfaitement le point de vue s'agissant de la distinction "musicien" et "technicien" et je te rejoins complètement sur le fait qu'on peut exprimer des sentiments et des émotions profondes sans technique ahurissante.
Cependant on peut aussi faire de magnifiques mélodies, sincères et profondes également sans aucune technique, la présence de mélodie ne signifie pas forcément que le groupe n'est pas sincère ou est "commercial".

Mais je te rejoins: La musique n'est pas quelque chose de mathématique, j'ai beaucoup du mal avec la rationalisation de la musique selon laquelle il faut des connaissances ultra techniques pour exprimer des émotions et que sans une technicité et un côté carré associé à une grosse production lisse personne ne peut être considéré comme un réel musicien...
Comme s'il y avait une formule magique pour exprimer musicalement des émotions et que seuls les savants en étaient capables, même s'ils n'ont rien de sincère à exprimer...

C'est d'ailleurs très français je trouve cette "intellectualisation" à l'extrême de la musique et on peut rejoindre l'édito précédent, il faut peut être arrêter la branlette intellectuelle autour de la technique et le son et laisser s'exprimer le feeling et les émotions comme le font si bien les nordistes.


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 15 Novembre 2008 par WENDEK

Je suis assez d'accord avec toi sur certains points Guud (et d'ailleurs j'ai vraiment adoré certaines de tes chroniques, notamment celles de TOTALSELFHATRED ou SILENCER), juste que pour moi, la Beauté n'a rien de cette espèce de chose aseptisée, trop idéale dont tu parles. J'écoute de la musique pour ressentir quelque chose, quelque chose de sincère et de profond (ce qui passe assez souvent par le sombre, car j'ai du mal à concevoir une joie véritablement profonde ; elle n'est qu'éphémère lorsqu'il nous arrive par hasard quelque chose de bien), et quand je dis que c'est "beau", ce n'est absolument pas synonyme d'aseptisé (euh parce que le jour où tu me diras que le funeral doom a tendance à caresser l'auditeur comme WITHIN TEMPTATION...^^)
Et c'est pour ça que je ne suis pas dans cette veine de chercher le "laid", je recherche juste ce qui me fait vibrer, parfois c'est beau (et donc oui forcément mélodique dans une certaine mesure), parfois non mais il faut toujours que s'exprime quelque chose de véritable.

Un excellent édito au passage.


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par MEFISTO

Allergique comme tu es au Melo, je le suis dans d'autres domaines, Guud. Je peux alors comprendre que pour toi, tel ou tel style est emboîté, n'est pas dans ta palette et ne le sera jamais. Moi aussi je me questionne sur la pertinence des sphères que je fuis, comme les Star'Ac de ce monde (ici au Québec c'est ridiculement accaparant) ou le country ou le Metalcore que j'évite comme la peste.

Cependant, et c'est là qu'on diffère, mon oreille apprécie la plupart des familles métalliques. Moi aussi j'écoute AMON présentement, mais j'écoutais aussi du VADER, du DEVIN TWONSEND, du FINNTROLL, du SLAYER et du CRADLE y'a pas si longtemps... Je retrouve dans chacun des sous-genres des forces et faiblesses que je canalise et que transforme en une certaine appréciation indépendante des autres. Je ne compare pas le Death et le Black, le Trash ou l'Extrême, et j'essaie autant que faire se peut de puiser le meilleur de chacune de ces productions.

Depuis 1996, mon oreille s'habitue un peu à tout, je suis fier de pouvoir dire aujourd'hui que j'apprécie autant des disques crasseux comme toi à la SHINING que des opus ultra léchés à la DIMMU. Et je ne suis pas le seul.

Toi, par contre, tu es pris au piège de ton amour indéfectible d'un superbe genre, celui du Black. Tu es expert en la matière et nous apprécions ta passion. Tout comme celle de tes collègues, dont les goûts aident à varier l'offre du site et représentent ce que le marché peut nous fourguer comme matériel.

Que l'on soit polyvalent du tympan ou non, la musique nous réunira sans cesse. Et c'est là toute la beauté de la chose.

Bel édito Guud, lâche pas.


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par WILDCHILD

Édito très intéressant. Toutefois, le possible défaut de rechercher systématiquement l'UG est de tomber dans l'amalgame : "C'est underground donc c'est meilleur".
Il n'y a pas moins de mauvais groupes de trve BM que de daubes symphoniques...
Et jouer "propre" n'est pas forcément jouer "plat".

Enfin, ça n'est que mon opinion :)


La France n'est pas Metal
Par CANARD WC
Le 23/10/2008
Le 14 Novembre 2008 par SAM

Il me semble que le problème en France vient de la définition de musique, et du manque d'ouverture d'esprit des médias comme des politiques.

Déjà, on a des quotas de "musique française" qui ont fait et font encore des ravages ; il faut savoir que juste avant les quotas, j'ai entendu Fun Radio passer du Cradle of Filth, du Megadeth, du Extreme, du Faith No More et bien sûr des tonnes de Guns n' Roses ou de Metallica.
Ça a vraiment changé quand les quotas sont arrivés et que les antennes ont commencé à faire du remplissage avec du rap / hip-hop ou de la variété française qui est en réalité de la "chanson française".

Ça m'amène à la constatation de base: la chanson, c'est pas la même chose que la musique. La chanson est axée sur les paroles, drôles, originales, tristes, déjantées... sur un fond de guitare acoustique ultra-bateau ou un accompagnement lambda. Personne ne parle de la composition dans la chanson française, d'ailleurs les chanteurs et leurs groupes (toujours des anonymes) ne sont pas ceux qui composent, on a donc des mecs qui composent de l'accompagnement au kilomètre pour plusieurs artistes. Et quand c'est le chanteur qui compose, bon ben c'est pire, c'est juste inintéressant au possible. Il doit y avoir des exceptions mais j'en ai aucune en tête là qui soit populaire sur les radios populaires (ah si, M peut-être...).

Les quelques groupes ou artistes du metal qui ont un succès international sont complètement ignorés par les médias puisque ceux-ci ne parlent jamais metal international non plus: Patrick Rondat a été dans le G3 de Satriani, Adagio est plus connu à l'étranger qu'ici avec un autre guitariste virtuose de chez nous, Gojira explose à l'étranger...

L'autre problème est très simple: la langue française est intéressante dans le cadre suscité de chanson à texte, mais elle est bien peu musicale en réalité, et s'adapte assez mal à la plupart des styles rock ou metal. Tenez, si vous écoutez l'édition limitée de l'album de Beautiful Sin sur lequel la chanteuse reprend exactement le même titre avec les paroles traduites en français dans la piste-bonus: eh ben ça fait ringard et ça sonne pas très "souple" en français, comparé à la version anglophone. C'est pas une question de paroles intéressantes ou non, sensées ou non, c'est une question de musicalité de la langue.

Ensuite, il faut avouer qu'il n'y a pas des tonnes de bon, de solides groupes français, qui impressionnent sur scène par la propreté et le coté pro de leurs prestations. Je n'en ai même aucun en tête, et des expériences pitoyables comme Misanthrope en première partie d'Adagio dans l'indifférence, ou plutôt la lassitude générale. Adagio en tête d'affiche paraissait aussi bien vert. D'autres groupes se contentent de ne pas tourner, vraisemblablement faute de promoteurs et d'opportunités.

D'ailleurs, le tout dernier Guitar Hero contient un titre français, et c'est bien sûr... "Antisocial" de Trust ! A la sortie de "Repression" où figure ce titre, j'avais 3 ans, Les gars de Metallica devaient en avoir 15, Judas Priest avait à peine sorti 1 album... Mais c'est tout ce qui reste du metal français.

Pourtant il y a un public. Les salles en France sont rarement pleines à craquer, mais rarement vides aussi, contrairement à ce que je vois souvent dans mon pays d'accueil actuel, en Suisse, ou certains groupes jouent dans de grandes salles devant quelques dizaines de spectateurs sages et calmes comme des... Suisses. La Suisse a pourtant de vrais poids lourds, Gotthard, mais aussi actuellement Gölä qui fonctionne bien.

Toujours est-il que je vais voir Whitesnake à 10 minutes de chez moi dimanche prochain, le mardi suivant Pagan's Mind et Sonata Arctica, le lendemain mercredi JORN, puis Firewind en fin de semaine... Donc il est possible de faire venir des groupes même sans énorme public.

Pour ce qui est des pays latins, je dis: Moonspell au Portugal, Rhapsody, Labyrinth ou Vision Divine en Italie, Firewind justement en Grèce... C'est pas des masses mais pas d'équivalent en France.

Finalement peu importe le pays, pourvu qu'on ait encore une offre de metal pléthorique dans les années à venir, et des concerts réguliers au moins à la capitale pour régaler les fans !


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par FRANCOFF

Bonjour, et mes compliments oncleguud pour cet édito, bien vrai je le trouve.
Mais ce que j'ai particulièrement apprécié est la citation de "Tous les matins du monde", ma préférée de ce film reste "Vous faites de la musique, mais vous n'être pas musicien."


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par TARSINGE

D'accord contre les productions trop lisses et trop standards, que tout cela n'a pas d'âme. Par contre pour les exemples et les références, je ne suis pas d'accord. Il y a une différence entre une production efficace, genre "Hatebredder" de Children, "Jester Race" de In Flames, "Versus the World" de Amon Amarth, et une production surfaite, trop propre, par exemple tous les derniers albums des groupes cités.
Des formations peuvent prendre des risques artistiques et séduire un large public. Choisir de ne pas écouter ces groupes (peu nombreux certes) juste parce que beaucoup de metalleux les écoute, c'est de l'élitisme. Ce n'est en aucun cas parce que le groupe tchèque ne produit que 100 cassettes de sa démo que ça fait de lui un bon groupe, deviendrait t-il automatiquement nul si il les mettait sur Myspace, son erreur ayant été de vouloir faire profiter le plus grand nombre de sa musique ? Peut-être que ce groupe est nul artistiquement, mais qu'en sabordant sa production et sa distribution il fait de la variété pour élites...


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par LOUVOIR

J'aime beaucoup cet édito. Même si je ne m'y retrouve absolument pas.
Pour ceux qui auront lu quelques uns de mes commentaires, ils auront compris que je n'écoute pas vraiment le même type de musique que Guud.

Oui, j'aime le beau, le mélodique. Mais je n'aime pas uniquement cela, sinon je pense que tous les groupes pop-rock qui inondent les radios me conviendraient, et ce n'est pas le cas. Ce que j'apprécie dans le metal, c'est ce mélange de violence, de noirceur et de beauté. Et surtout, c'est cette impression de sentir tous ces sentiments à fleur de peau. Ces sentiments que l'on cache habituellement.

Mais oui, je préfère de loin Amon Amarth à Darkthrone. J'aime d'ailleurs beaucoup la majorité des groupes "mélodiques" que tu as cité, excepté Within Temptation et Iron Maiden (je n'accroche à aucun des deux). Mais tous les groupes mélodiques ne se ressemblent pas, tout de même !
Pour ma part, je ne saurais faire la différence entre un morceau de Burzum et un autre de Darkthrone. Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas cette musique. Simplement, pour moi, un groupe de trve black ressemble à un autre, sans chercher à s'en démarquer.

J'apprécie les œuvres noires. J'avais beaucoup aimé "A Worl In Their Screams" d'Elend. D'accord ça n'a rien de metal, mais cet album m'évoque beaucoup plus de chose que n'importe quel album de Darkthrone. Et pourtant, malgré toute sa noirceur, je n'hésite pas à le qualifier de beau. Et c'est en partie pour cela que je l'apprécie tant.

Un groupe peut tout à fait être mélodique, sans pour autant être lisse et sans accroc. C'est d'ailleurs, je crois, là le challenge pour ces groupes, car pour sortir de la masse de cette foultitude de groupes, il leur faut quelque chose en plus.
Ce quelque chose, je ne saurais le définir, et que pense qu'il est différent pour chaque auditeur, mais pour ma part, Amon Amarth le possède, Within Temptation ne le possède pas (là j'aurais pu mettre Iron Maiden aussi, mais bon tous les fans vont me tomber dessus sinon alors...^^).
Summoning le possède et le ravive à chaque album, Die Apokaliptischen Reiter l'a un peu perdu...

Est-ce à dire que je ne suis qu'un élément de la foule parmi les autres pour préférer la beauté à la laideur ? Je ne crois pas car mon voisin préfèrera toujours Madonna à Angela Gossow. Allez comprendre pourquoi, c'est mélodique Arch Enemy non ? Ça devrait le rassurer le bougre ! Mais non.
Et pourtant, je trouve la musique d'Arch Enemy bien plus belle que celle de Madonna.
Comme quoi, la peur n'a rien à voir avec la musique que l'on écoute. Il y a seulement des goûts et des sensibilités différentes. Ainsi qu'une bonne part de "formatage radio" dont je me sens encore aujourd'hui épargné. Ben oui, malgré le lissage dont il bénéficie, Dimmu Borgir ne passe pas encore sur les ondes françaises.

Quand au dernier groupe tchèque, si jamais je trouve une de leur cassette (et que par chance je ne confond pas leur musique avec celle de Burzum) et bien... je l'écouterais deux ou trois fois avant de la ranger dans un tiroir pour la réécouter avec plaisir au hasard de la prochaine ouverture dudit tiroir.

Je ne sais pas si j'ai été très clair mais voilà mon sentiment à l'égard de tous ces groupes "laids". A noter qu'il existe également un underground "mélodique" ne bénéficiant pas d'une production excellente mais produisant une musique sincère et belle...


Le Beau, le Bon et le Laideron
Par ONCLEGUUD
Le 14/11/2008
Le 14 Novembre 2008 par HEPTAGRAM

Bel édito.

Je suis assez heureux de lire ce genre de propos: ce qui me plaît, la remise en cause de ses choix musicaux car c'est exactement de cette manière que l'on doit se comporter pour peu que l'on AIME la musique.
Personnellement, je suis touché par une multitude de genres:
-le black "novateur" comme j'aime le dire (ASTAROTH, TRANSCENDING BIZARRE?, THE CNK)
-le black tout cour (FUNERAL MIST, PESTE NOIRE)
-le death mélodique restant très puissant dans la voix et la manière de jouer (AMON AMARTH, ARCH ENEMY)
le bon vieux thrash à l'ancienne (SODOM, SLAYER)
-le hard rock (AC/DC, MÖTLEY CRÜE)
-Le punk, le ska, le jazz, le minimalisme, le classique, la fusion...

Cependant, et c'est là que je diffère foncièrement des idées de l'oncle GUUD, c'est que je ne recherche pas la personnalité des musiciens, je ne recherche pas la technicité, je ne recherche pas non plus le "non commercial", ni les ambiances malsaines, ni la mélodie.

Là vous allez me dire "vas y accouche et arrête de raconter ta vie !" mais je m'en contrefiche moi ça me fait du bien de m'exprimer.

Donc ce que je recherche, c'est la créativité, l'innovation, l'impensable, le métissage des genres (d'ailleurs j'ai dans l'idée de monter un groupe de Black avec consonance jazz, ska et funk), c'est pour cela que quand on me dit "le métal français est pourri" je dis non en pensant à des groupes comme TREPALIUM, KLONE, HACRIDE, THE CNK, PUNISH YOURSELF qui me font ensuite penser à d'autres groupes pas français comme DIE REITER, ASTAROTH, TRANSCENDING BIZARRE?, EPHEL DUATH, SEPTICFLESH, MASTODON...

Ma mère m'a toujours dit que les mélanges hétéroclites font les plus beaux enfants du monde, je pense que c'est pareil dans la musique.

Cependant je comprends GUUD, le sentiment d'avoir le travail d'un passionné entre les mains et d'écouter une perle rare que peu savent apprécier, ça peut être jouissif...


Soundtrack Of My Life
Par STEF
Le 09/05/2008
Le 12 Novembre 2008 par EL CHORIZO

Heh, pendant près de 20 ans, ça a été "Seconds Out" de Genesis. Spécialement cette version de Firth of Fifth, incroyable, complexe, fractale. Comme si à chaque écoute j'étais patiemment démantélé puis reconstruit, à neuf.

Depuis 5 ou 6 ans, toutefois, "Blackwater Park" de Opeth semble avoir pris le relais. Ca correspond effectivement à une dérive des continents, musicalement. Une lente métamorphose. Et c'est sans doute encore en train de changer. Depuis 2 ans, "Nattens Madrigal" de Ulver veut prendre les commandes. Difficile de lui résister, je dois dire.

Qui sait de quoi demain sera fait ?


La France n'est pas Metal
Par CANARD WC
Le 23/10/2008
Le 12 Novembre 2008 par EL CHORIZO

Pour moi c'est plutôt l'argument 2 qui a du sens : c'est vrai pour le métal, pour le rock, et même pour la pop tout court. Les britons, en prime time, ils avaient "Top of the Pops", pas "La Classe". Bon, ok, les allemands, eux, le samedi soir en prime time ils avaient de la musique folklo en costume, ce n'est donc peut-être pas si simple :P

Mais la question de la culture musicale se pose réellement. C'est pour ça que je passe des tas de groupes à mes gosses, depuis leur naissance. Pour leur offrir le choix. Metal, Rock, Pop. Pour que la variété n'occupe pas toute la place. Chacun est libre d'aimer ce qu'il veut. C'est juste que certains n'ont pas eu la chance / curiosité / occasion d'essayer des genres différents. Dont notre cher Metal, qui est d'ailleurs non pas un genre mais des tas de genres à lui tout seul.

Au niveau des concerts, je rejoins ceux qui trouvent que la France n'est pas très bien lotie. Je me souviens qu'à l'époque de la tournée de Maiden en 99/00 (de mémoire), il y avait par exemple deux dates à Prague et une seule à Paris (Bercy, j'y étais, y'avait Slayer en ouverture tout de même). Mais on n'a que ce qu'on mérite : la tournée précédente de Maiden comptait deux dates à Paris, les salles n'étaient pas remplies !


La France n'est pas Metal
Par CANARD WC
Le 23/10/2008
Le 12 Novembre 2008 par SACRIPAN DAILYMOTION

Idée à laquelle beaucoup de métalleux ont pensée, et qu’enfin Possopo pose à plat

Pour expliquer mon point de vue, un PRÉAMBULE s’impose en politique. Juste après l'élection d'Obama à la Présidence of ze United States of América, beaucoup de par le monde veulent qu’on embauche maintenant, et systématiquement, des hommes de couleur dans leur gouvernement. Je n’ai rien rassurez-vous contre les noirs, les jaunes, les beurs, l’égalité des droits est ma plus grande passion (après les courses de chevaux et Tiercé Magazine bien sûr), mais qu’on arrête de me faire chier avec cette idée qu’il faille absolument mettre des blancs, des noirs, des beurs, des jaunes à telle ou telle place de notre société : on juge un homme à sa valeur, non à sa couleur.

De même pour le Metal Français, je préfère que la RADIO METAL FRANÇAISE soit nulle (contrairement à celle Polonaise où toute la journée, dans les grandes villes comme dans les trous paumés on peut écouter du Metal à la Radio, même du Black, aaaaaah soupir) je préfère donc que la Radio Metal soit inexistante en France plutôt qu'elle soit dirigée par ces crétins opportunistes et ces directeurs si on peut dire : "artistiques" d'NRJ qui font à la Variété Française et International le mal qu'on connaît.

Je préfère qu’aucun GROUPE FRANÇAIS n’émerge à l’International plutôt que de voir un Tokio Hotel bis nous humilier.

Et je préfère aux constances, à l'opium, aux nuits, l'élixir de ta bouche où l'amour se pavane ; quand vers toi mes désirs partent en caravane, tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis. Bon ça ça n’a rien à voir avec le sujet mais pour conclure, un coup de Baudelaire ne peut pas faire de mal

A +


La France n'est pas Metal
Par CANARD WC
Le 23/10/2008
Le 04 Novembre 2008 par AKRON

C'est vrai que le français ça craint en chanson. J'y vois une explication simple : la langue française n'a pas d'accent, contrairement à l'anglais. Et si on va plus loin, la langue française s'est formée essentiellement sur une base écrite, contrairement aux langages anglo-saxons (si on prend les celtes, les scandinaves - étymologiquement le lien avec l'allemand ou l'anglais et le norrois est évident) qui ont davantage dérivé d'une culture orale (les bardes ou les scaldes qui racontaient les histoires en musique). Nous on a plutôt Rimbaud ou Baudelaire, c'est pas la même. Étrangement, les autres langues latines (espagnol, italien, s'adaptent plus à la musique, quand bien même l'espagnol n'est pas aussi modulé que l'anglais lorsque parlé). On est bien dans l'exception culturelle finalement.

Mais même dans les autres pays, les groupes majeurs chantent d'abord en anglais. Et c'est peut-être aussi parce que la rock music anglophone s'est installée en premier lieu que d'autres se sont permis de chanter dans leur langue maternelle. Autrement dit, sans ACCEPT, pas de RAMMSTEIN. Au moins, la culture populaire avait déjà assimilé le phénomène.

Le français est beaucoup plus hermétique est rigide là-dessus.


Quant au "caractère" français, je reste dubitatif. Ironie, second degré ? Bof. Les britanniques sont réputés pour leur flegme légendaire (et une cuisine aussi atroce que leur sens de la mode), mais ont offert au monde certains des plus grands groupes de l'histoire du rock (oui oui, les BEATLES).


Mais s'il est trop tard pour la génération Drucker, tout n'est peut-être pas encore perdu.

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