On ne va pas refaire l'histoire, on sait ce qui s'est passé. ANGRA renaît donc relativement rapidement, dégainant même plus tôt son nouvel album avec ses nouveaux membres Felipe Andreoli, Aquiles Priester et Edu Falaschi. "Rebith" le mot est lâché, la paire Bittencourt/Loureiro est revancharde, et dès "Nova Era" on retrouve le ANGRA volubile, classieux et véloce de "Holy Land", claviers et arrangements de sortie. Et ce quatrième album va faire pas mal d'œillades en direction du chef d'œuvre de la décennie précédente, notamment via l'ambitieuse "Unholy Wars" et son intro mortelle.

L'enfilade des trois premiers titres montre néanmoins un virage Prog assez net, les atmosphères de chaque titre étant soigneusement travaillées, avec des départs en trompe-l'œil qui auront de quoi décourager les moins patients, pour des titres surprenants et grandioses ("Millenium Sun", "Heroes Of Sand" dans une moindre mesure), portés par Edu Falaschi, le blond successeur de l'immense André Matos. Avec sa voix plus éraillée, et moins claironnante dans les aigus, il est le parfait catalyseur des nouvelles envies d'ANGRA, et il est même déjà présent à la composition, pour deux titres qui mettent son organe en valeur : "Nova Era" et "Heroes Of Sand". Son tandem avec Kiko Loureiro fera également des étincelles sur le futur "Temple Of Shadows".

S'il est depuis longtemps chez moi dans l'ombre de son immense successeur, "Rebirth" maintenait en 2001 l'aura du plus doué des groupes pratiquant le Power Metal théorisé par HELLOWEEN. Débarrassé malgré lui de l'influence de Matos, ANGRA réaffirme ici son identité (accompagné des claviers de Gunter Werno de VANDEN PLAS), tout autant que son talent indiscutable.