Le principal inconvénient de ce "Sad Wings Of Destiny" réside dans le fait que JUDAS PRIEST livrera un live d’anthologie quelques années plus tard, "Unleashed In The East", où de nombreux morceaux issus du second opus se trouveront sublimés. Et forcément, revenir en arrière, ça devient un brin ennuyeux.

Pour reprendre le problème depuis le début, il convient de se pencher sur ce disque, à la pochette magnifique, l’une des plus belles du groupe. Il sort deux ans après un premier effort boiteux et il va conserver certaines de ses particularités, même si la facette plus Heavy va être ici grandement accentuée.

On retrouve toujours des nuances psychédéliques ; elles seront encore là pour "Sin After Sin". Elles n’apportent pas grand-chose ici, elles accentuent un peu plus le côté pataud de certaines compositions ("Victim Of Changes" est juste prometteuse. On est loin de sa puissance évocatrice qu’elle aura sur "Unleashed In The East").

En revanche, on remarquera très vite que Glenn Tipton sonne la rébellion. Il impose un son plus rude, les duels sont plus cinglants ; Rob Halford commence à prendre de l’assurance derrière le micro. C’est bien beau, mais c’est un brin insuffisant encore. Mais "Sad Wings Of Destiny" est un bon album. Pas non plus très bon, faut pas trop pousser non plus, mais il a son petit charme gentiment désuet qui fait qu’il est attachant.