Bon.
Faisons simple : "Pyromania" est le dernier grand album de DEF LEPPARD.
Enfin, je reformule : pour moi, ce troisième album de DEF LEPPARD est le dernier qui m’en touche une tout en me secouant l’autre, ce qu’il ne parviendra plus à faire par la suite à part quelques exceptions disséminées çà et là. Pourtant, ici, le félin commence déjà à polir ses griffes pour faire patte de velours.

"Pyromania" est un bien bel album. Toujours produit par Mutt Lange, qui prendra également part à l’écriture, la musique va encore évoluer, passer du Hard Rock à un courant plus FM, pour vulgariser le truc. Pete Willis n’est plus de la partie, il a été viré pendant l’enregistrement du disque, à cause de sa dépendance à l’alcool et il sera remplacé par l’ex-GIRL Phil Collen, qui n’apposera pas sa patte à la composition ici.

Aussi, on passe de "Rock! Rock! (Til You Drop)" à un chef d’œuvre comme "Photograph" sans que cela ne soit choquant. Les claviers s’invitent dans la musique de DEF LEPPARD, qui va s’en servir pour façonner des classiques ("Rock Of Ages"). On tient là un album très soigné, très, trop produit peut-être, qui porte la marque de son époque mais qui s’en porte très bien. Plutôt que de surfer sur le style imprimé sur "High’N’Dry", la bête évolue dans sa formule, se fait plus canaille sans oublier d’où elle vient.

"Pyromania" est un disque malin. Trop, certainement. Très bon, voire excellent, mais peut-être un peu trop propre également. Ça manque un peu de fulgurance dans les guitares, qui sont remplacées par des chœurs de plus en plus soignés. C’est Phil Lynott qui aura le mieux résumé ce disque en disant à Joe Elliott que s’il avait décidé d’arrêter THIN LIZZY, c’est parce qu’il ne pouvait pas rivaliser avec ça (Elliott l’a moyennement apprécié ce compliment). Disons-le ouvertement : avec "Pyromania", DEF LEPPARD entreprend une véritable démarche commerciale pour séduire un public plus large. Mais ici, cela fonctionne car il conserve une base très Hard Rock.

Bref, avec ses deux prédécesseurs et "Slang", "Pyromania" est l’un des disques que je me passe quand j’ai envie d’écouter du DEF LEPPARD. La suite me plaît bien moins (et le fait que Allen n’ait plus qu’un bras et qu’il joue sur un kit aménagé pour son handicap n’est pas la cause) car, à mes oreilles, elle devient bien trop sucrée et racoleuse, que les chansons n’ont plus la magie qui les caractérisaient jusque là.

Note réelle : 4,5/5.