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POST-BLACK PROG METAL  |  STUDIO

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WORMWOOD - The Star (2024)
Par STORM le 24 Juin 2024          Consultée 3280 fois

Voilà l’album que j’attendais et qui va marquer – à mon sens - l’année 2024. À l’instar du "Black Medium Current" de DØDHEIMSGARD sorti l’année précédente qui aura troublé les esprits, apposant son empreinte indélébile et maint fois élu comme l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur album de 2023 tout Metal confondu, ce nouvel album de WORMWOOD entre en scène. Étrangement "The Star" semble communiquer ou communier (vous rayerez la mention inutile après vous être fait votre propre avis) avec la bande à Vicotnik par différentes entremises. Véritable tour de passe-passe, WORMWOOD quitte un peu plus encore ses apparats épiques pour nous amener, et emmener son Black Metal sur d’autres rivages tout à la fois Post et Prog. D’évidence WORMWOOD s’est encore bonifié sans retourner sa veste mais en amalgamant de nouvelles gemmes dans sa forge. Même si un l’album tel que "Ghostlands Wounds From A Bleeding Earth" avait déjà dévoilé les talents de composition de Tobias Rydsheim et que le "Arkivet" s’était déjà emparé d’une bonne dose de modernité, "The Star" va beaucoup plus loin et nous embarque derechef dans un voyage atmosphérique et onirique sans précédent.

Et vous serez saisi à froid dès "Stjärnfall" le titre introducteur de ce quatrième album. Véritable vecteur et conducteur d’ambiances enivrantes qui vous emmèneront expressément vers des contrées sonores baignées d’absolu. "Stjärnfall" n’a besoin d’aucune condition pour vivre et être. C’est un joyau qui brandit la lumière mais ne l’absorbe plus. Des premières notes de son orgue tourmenté jusqu’aux chœurs féminins que l’infini happe de son irrésistible puissance à la toute fin, il monte en son sein des brumes de leads lancinants et dissonants, des brisures hurlées par Nine (le chanteur), des riffs qui vous obsèdent en constrictant l’aorte, des nappes de claviers errants escamotant notamment ce break psychédéliquement FLOYDien, merveilleux et stellaire à la fois. Et je pourrai m’étendre à loisir sur le pouvoir inextinguible de ce titre hors du commun et ensorcelant.

WORMWOOD manie toujours avec brio et délicatesse le maniement des armes atmosphériques et épiques. Il n’est pas si loin le temps de "Ghostlands Wounds From A Bleeding Earth" avec ces embardées Pagan à la WINDIR. Certains titres comportent toujours en leur sein un cœur nordique et fier que certains breaks bien à propos exposent à l’horizon rougeoyant. Je pense notamment au superbe "A Distant Glow", avec son lyrisme et sa douce mélancolie tenace. Son mid-tempo séducteur paraît nous faire danser les neurones, tout comme le fait toute la seconde partie grandiose de "Liminal". Tandis que d’autres – et c’est aussi le parti-pris réussi de ce "The Star" – innovent et sabrent de larges entailles les cales du Drakkar originel d’un Black Prog Metal du plus bel effet. Je perçois cela nettement au sein du titre très Post "Thousand Doorless Rooms" avec ses pointes mélodiques aérées et la beauté de son riffing, mais aussi dans la seconde partie grandiose de "Liminal". Ce nouvel album fait agréger les formules anciennes chères à WORMWOOD et celles nouvelles, plus expérimentales. Formant une œuvre unique, pleine de tumultes d’un Pagan Black Metal véloce et sagement attendri par la mélodicité captivante d’un Prog doucereux et magnétique, "The Star" est une réussite en soi.

Notons le travail de composition remarquable de Tobias Rydsheim, qui atteint avec ce nouvel album un degré de maturité exemplaire. Beaucoup de refrains – si je puis dire – ou de passages sonnent comme autant d’empreintes mnésiques. Leurs caractères entêtants les rendent intime et secret. L’appropriation possible de ces notes permet aux « écoutants » que nous sommes de percevoir et de sentir intérieurement la belle chimie concoctée par WORMWOOD s’amouracher à volonté avec nos plus belles émotions. La superbe plage sonore finale – la bien-nommée "Ro" - mystérieuse au possible produit cet effet tout du long de ces dix minutes. Mais ce n’est qu’un exemple car au final c’est l’ensemble de "The Star" qui revêt ce caractère trouble et passionnant. Inutile de scanner ni de sonder chaque titre et d’en peser les substances. Ce nouvel album, comme je vous l’ai indiqué au début de cette chronique, est un conducteur d’électricité. Ils nous apportent de nouvelles informations, de nouveaux chemins neuro-sensoriels, à l’instar du brillantissime "Black Medium Current" de DØDHEIMSGARD. Si ces derniers ont manié génialement différents alliages, WORMWOOD est davantage sombre et poétique.

Difficile de trouver la clef de l’énigme de "The Star". Notamment avec cette pochette intrigante au possible nous ordonnant à fantasmer les pires scénarios. Entre le détachement blasé ou frustre de cet homme face à l’horreur qui paraît se jouer dehors, et ce livre apposé près de lui qui en dit long sur son contenu et qui porte le même nom qu’un des titres de l’album ("Suffer Existence"), il ne va pas sans dire qu’une force suprême va s’acharner. Est-ce la Nature même qui reprend le contrôle ? Est-ce le cataclysme tant attendu ? Est-ce juste un cauchemar éveillé ? Est-ce un songe ? Est-ce Nous ? Il ne fait aucun doute que nous n’aurons jamais la réponse mais est-ce là essentiel ? En attendant le doux baiser de la fin du monde, retenez que "The Star" est un des albums de l’année. Pas besoin d’y mettre ses économies pour le parier, juste laisser faire, lâcher prise, et se détacher du règne des vivants le temps de…

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   (3 chroniques)



- Nine (chant)
- Tobias Rydsheim (guitare)
- Jerry Engström (guitare)
- Oscar Tornborg (basse)
- Tatu Kerttula (batterie)


1. Stjärnfall
2. A Distant Glow
3. Liminal
4. Galactic Blood
5. Thousand Doorless Rooms
6. Suffer Existence
7. Ro



             



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