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STONER DOOM  |  REPRISES

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Lexique stoner
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REPRISES

2024 4 Slower
 

- Style : Acid King, Messa, Black Road, Kylesa
- Membre : Fu Manchu
- Style + Membre : Lowrider, Kyuss

SLOWER - Slower (2024)
Par KOL le 6 Mars 2024          Consultée 2104 fois

Précautions d’usage : l’auteur assume parfaitement ses propos blasphématoires, ainsi que les conséquences éventuelles que cet écrit pourrait provoquer, allant de la mise au pilori par ses pairs à la lapidation en place publique au travers des commentaires virulents de nos bien-aimés lecteurs, voire une exclusion (temporaire ?) de la rédaction pour crime de mauvais goût.

A l’aube de la sortie du premier album solo de Kerry KING, je me dois en effet de faire mon coming-out et de vous avouer la chose suivante : je n’aime pas SLAYER. Je n’ai jamais aimé SLAYER. Je n’aimerai jamais SLAYER. J’ai pourtant essayé à maintes reprises, me disant que je loupais quelque chose, au vu de l’unanimité autour du groupe. A la limite, un "South Of Heaven" ou un "Seasons In The Abyss" passent correctement, quelques titres sortent du lot sur d’autres opus et méritent l’attention de tout métalleux qui se respecte. Mais sur l’ensemble de la discographie, y compris certains pseudo-monuments tels que "Reign In Blood" ou "Hell Awaits", je me fais royalement chier. La voix d’Araya est juste passable, mais la batterie en mode mitraillette permanente, les ambiances pseudo-dérangeantes reposant sur les mêmes notes pendant quarante ans, l’absence de réelle mélodicité et les soli affligeants du duo King/Hanneman m’ont toujours paru incroyablement surestimés. Alors oui, c’est violent, mais si je cherche de la bagarre, j’ai mieux à me mettre sous la dent.

Pourquoi tant de haine, d’apparence gratuite qui plus est, me demanderez-vous, au sujet de l’un des parrains du Thrash qui n’est pourtant pas l’objet de cette chronique ? Tout simplement parce que, vous l’aurez deviné, ô lecteur sagace (©Haplo), SLOWER est un groupe de reprise de SLAYER… en plus lent. Fallait y penser, non ? SLOWER, c’est SLAYER en Stoner. Vous me suivez ? Cette bafouille sera du coup d’une objectivité absolue, étant rédigée par quelqu’un intrinsèquement réfractaire à l’original. Je compte sur mes estimés collègues, et notamment Dark Beagle ou Fenryl, pour venir apporter un contre-poids de connoîsseurs pointus et un regard différent sur les 5 pistes ici présentes. A moins que les aspects Doomesques de la bête ne viennent réveiller Funeral Wën de la torpeur dans laquelle le dernier AHAB (l’excellent "The Coral Tombs", il n’est jamais trop tard pour rattraper les wagons) l’a plongé. Qui sait ?

Cet intriguant projet a été initié il y a de cela quelques années par Bob Balch (FU MANCHU), qui enseignait la guitare à une élève débutante souhaitant apprendre "South Of Heaven". Pour se faire, il lui demanda de jouer le riff bien plus lentement, afin d’en saisir la dynamique et de pouvoir le jouer à vitesse réelle par la suite. L’idée est venue de là, avant d’assembler autour de lui une sorte de all-star band, jugez plutôt : Esben Willems (MONOLORD), Peder Bergstrand (LOWRIDER), Scott Reeder (KYUSS), Amy Barrysmith (YEAR OF THE COBRA), Laura Pleasants (KYLESA). Pas dégueu, non ? Grand fan de LOWRIDER devant l’éternel (qui mérite l’attention de tout amateur de Stoner sur cette planète), c’est par le biais de Peder Bergstrand que je suis venu à m’intéresser à la chose. Et, trêve de suspens, grand bien m’en a pris !

Le concept a pris forme autour d’une idée de base : ne pas faire une reprise stricto sensu, mais partir de la base des chansons initiales, les ralentir bien entendu, et les laisser s’évader sans contrainte, dériver, explorer des mélodies adjacentes, choisir leur propre chemin. Les 4'51" de "War Ensemble" s’étirent ainsi sur près de onze minutes, pesantes, fuzzées à mort, parfois psychédéliques, lorgnant sur des versants Sludge des plus méandreux. Sans doute le meilleur titre de l’album, même si la compétition s’avère féroce. Les amateurs de Stoner comme ceux de "Doom à chanteuse" du type MESSA ou BLACK ROAD devraient se délecter de la chose, tellement l’ensemble s’avère envoûtant, porté par les voix féminines éthérées et planantes d’Amy ou de Laura. Les ambiances expédiées à la va-vite d’Araya et sa clique y trouvent ici toute leur substance, poisseuse et plombantes, comme magnifiées par cette réinterprétation sans doute accordée 3 tons en dessous (en B ?), sans pour autant perdre cet aspect malsain si caractéristique.

Clairement, l’alchimie rythmique est au centre de la réussite de ce disque, à l’instar du "Beyond Vision" d’ACID KING, qui évolue dans un univers comparable. Elle pose des fondations imparables, de celles qui permettent au chant et aux échappées harmoniques de s’élever dans un confort digne d’un palace. Quand vous tenez des talents de la sorte, le reste s’avère beaucoup plus simple. Les bassistes s’éclatent et sortent des petits leads discrets mais efficaces, sans même parler des grattes qui se donnent un malin plaisir à venir réveiller l’auditeur qui viendrait à plier devant le son pachydermique, façonné à l’âme d’un BLACK SABBATH des temps modernes.

Tout juste pourra-t-on regretter le choix de "South Of Heaven", l’un des rares titres de SLAYER que j’adore. De nature déjà ralenti, l’effet de surprise s’avère moindre que pour un "The Antichrist" ou un "Dead Skin Mask", clairement plus impactants. J’ai toujours considéré qu’une grande composition savait se montrer déclinable dans différents styles musicaux. L’épreuve du feu consiste à pouvoir adapter un morceau en Metal autant qu’en Pop ou en Electro. "Seven Nation Army" (The WHITE STRIPES) en représente le parfait modèle. "Slower" regorge de bons titres, c’est peut-être la preuve qu’il me faut donner une énième chance à SLAYER. A moins que ceux-ci ne s’avèrent que le contre-exemple à la vérité précitée.

Il n’en reste pas moins que l’objet pourra aussi bien attirer les fans de Doom, de Stoner, de Psyché, que ceux de SLAYER, pour le soin apporté à la redécouverte proposée par Bob Balch et ses prestigieux -mais non moins talentueux- acolytes. We want more (un p’tit "Mandatory Suicide" ne serait pas de refus par exemple) !

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   (5 chroniques)



- Esben Willems (batterie)
- Peder Bergstrand (basse)
- Scott Reeder (basse)
- Amy Barrysmith (chant)
- Laura Pleasants (chant)
- Bob Balch (guitare)


1. War Ensemble
2. The Antichrist
3. Blood Red
4. Dead Skin Mask
5. South Of Heaven



             



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