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2025 1 The Darkest Place I'Ll Ever...

LANDMVRKS - The Darkest Place I'll Ever Been (2025)
Par DARK BEAGLE le 31 Juillet 2025          Consultée 1019 fois

Depuis "Lost In The Waves", il se passe clairement quelque chose avec LANDMVRKS. Le groupe marseillais avait déjà fait étalage de ses qualités avant cela, mais il a clairement commencé à créer un véritable buzz autour de lui en 2021. L’arrivée de Kevin d’Agostino derrière les fûts aura peut-être été l’élément déclencheur, mais l’album post Covid s’était solidement installé dans les charts allemands. Depuis le groupe a beaucoup tourné, jusqu’au moment de sortir un nouvel album, teasé par quelques singles et des vidéos à l’avenant. "The Darkest Place I’ve Ever Been" est enfin arrivé sur nos platines et sans beaucoup spoiler le contenu de la chronique, nous sommes en présence d’un très grand disque.

La pochette n’est pas particulièrement jolie, mais elle se veut très expressive, un brin angoissante et elle stimule l’imagination. Elle se marie au final plutôt bien avec la musique du groupe qui voit plus loin que le bout de son nez. En effet, le Metalcore joué par LANDMVRKS ne reste pas coincé dans son alcôve, il est à l’image de la cité Phocéenne dont il est originaire : varié, métissé, un patchwork de couleurs et de cultures qui se rejoignent, vivent ensemble, se nourrissent les unes des autres et vice-versa. Parce que non, Marseille ce n’est pas que les combines grossières de Bernard Tapie, ni "L’Ecole Du Micro d’Argent" ou un club de foot amené à se renommer le Poulidor Olympique de Marseille. Certes, Jul vous remplit un Stade de France (et depuis Kol se présente à nous coiffé d’un sac en papier vu que sa fille y était), mais si la méritocratie existait réellement, cela se saurait. Non, LANDMVRKS sue sang et eau pour arriver là où il en est et il est à espérer que ce nouvel album lui ouvrira certaines portes pour voir encore plus loin.

De Metalcore, il en est forcément question. Le groupe ne se défait pas de son style, Florent Salfati continue de s’époumoner de bien belle façon, entre chant clair, screams et quelques growls bien sentis. Mais LANDMVRKS ne s’arrête pas à cette base vocale, ni la base musicale du genre, la formation étend ses ailes, touche du doigt plusieurs styles qu’elle parvient à accommoder à leur musique avec une vista impressionnante. Le flow de Florent est bien amené, il manie les mots avec une belle aisance et ces parties en français viennent créer un climax. Une ambiance déjà sombre qui s’alourdit d’un coup, comme poussée sous une chape de plomb. "Creature" ou encore "Blood Red" se veulent très expressives, le flow emmené par un Rap froid et musclé se marie à merveille aux guitares et rythmiques typiques du Metalcore, tandis que "Sombre 16" nous enfonce encore un peu plus avec son aspect mortifère. Un Rap court mais essentiel, qui vient faire le pont entre la force de frappe d’un "Sulphur" et l’aspect plus propre d’un "Great Unknown" loin d’être anecdotique bien que proche des précédents essais de la formation.

LANDMVRKS varie donc les ambiances, comme les styles. Les chansons sont loin d’être linéaires, elles prennent souvent des directions intéressantes, au travers d'un cheminement chaotique, mais sans jamais se perdre. "Sulphur" est à ce titre un joli exemple. Le riff principal se présente rapidement, portant avec lui un certain héritage du Heavy Metal. Derrière, la rythmique bifurque sur quelque chose de plus brutal, elle pilonne avec un entrain certain formant un terrain béni pour Florent qui n’a pas besoin de beaucoup forcer son talent pour s’imposer, puis l’ensemble évolue, va se faire presque Post Metal, pour finalement se noyer dans les premières mesures de "Sombre 16". Le tout pourrait sonner mécanique, mais il y a un feeling derrière cette musique, un instinct qui fait que ce que produit LANDMVRKS n’est pas que de la musique marketée afin de plaire au plus grand nombre. Il y a une véritable force créatrice derrière ce projet.

Pour illustrer cela, je citerai très volontiers "La Valse Du Temps", jolie pièce émotionnelle qui commence par une douce mélodie au piano. Le chant de Florent évolue encore, il embrasse ici plus la tradition de la chanson française. Bien entendu, le titre est amené à bouger, il s’ouvre sur un Metalcore solide, puissant, qui ne s’en laisse pas voir. Puis tout se calme au détour d’un break où la voix redevient claire et où les différentes harmonies vocales qui l’accompagnent font mouche, ces choeurs que l’on n’attend pas et qui deviennent de fait irrésistibles. "Funeral" semble suivre le même chemin sauf que la mélodie reste axée sur le piano et que ça le fait, cette balade sans espoir et douloureuse ne vaut pas moins que le reste. Le final se déroule ainsi doucement, avec une certaine émotion, la voix de Florent étant plutôt expressive. Ainsi le groupe s’éclate à varier les plaisirs, à façonner sa musique comme des montagnes russes, allant de l’agressivité pure à une mélancolie palpable.

On notera également la participation de Mat Welsh de WHILE SHE SLEEPS sur "A Line In The Dust", sa voix éraillée offrant un excellent contrepoids à celle de Florent pour ce qui est assurément un des titres les plus groovy de l’album. Mais derrière, il convient de saluer les performances individuelles, le travail monstrueux abattu par chacun pour obtenir le meilleur de tous. Le collectif est solide et peut se permettre de varier les plaisirs car même si le son se veut très métissé de cultures différentes, le tout reste homogène et répond à une certaine logique. Les blast beats ne choquent pas après plusieurs compositions où le groove a été particulièrement soigné, le piano devient un essentiel pour véhiculer des émotions qui auparavant se déversaient à travers le flow Rap. En fait, ce disque n’a pas besoin de chronique trop poussée, argumentée, technique ou quoi que ce soit. Il a juste besoin d’être écouté. Et compris par les auditeurs.

On va revenir à la méritocratie. Parce que LANDMVARKS a le vent en poupe et qu’il mérite largement de se poser comme l’un (le ?) des leaders de la scène Metalcore française aux côtés de NOVELISTS. En un peu plus de 35 minutes, les Marseillais nous ont offert un sacré récital ainsi qu’un épais catalogue de leur savoir-faire. Peut-être qu’un jour le groupe parviendra à remplir le Vélodrome. Eric Di Meco pourra parler à nouveau de la fierté d’être Marseillais ce jour-là, mais c’est au final le moindre mal que l’on puisse souhaiter au groupe, qui n’est pas seulement bon, mais également créatif. GOJIRA a semé de nombreuses graines et elles commencent à germer un peut partout, le Metal français est peut-être bien en train de vivre ses plus belles années.

Morceaux préférés : "Blood Red", "Sulphur", "La Valse Du Temps", "Requiem", "Funeral"

Note réelle : 4,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
   KOL

 
   (2 chroniques)



- Florent Salfati (chant)
- Nicolas Exposito (guitare)
- Paul Cordebard (guitare)
- Rudy Purkart (basse)
- Kevin D'adostino (batterie)


1. The Darkest Place I've Ever Been
2. Creature
3. A Line In The Dust
4. Blood Red
5. Sulphur
6. Sombre 16
7. The Great Unknown
8. La Valse Du Temps
9. Deep Inferno
10. Requiem
11. Funeral



             



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