Avec une pochette aussi spectrale "At The Sight Of Apocalypse Dragon" donne le ton rien qu’en images. En nous gratifiant d’un Black Metal sacrément juteux en mélodie comme les Suédois savaient si bien le faire en ces années-là, vous y trouverez l’ensemble donc des ingrédients propres à vous envoyer de belles mélopées à la tronche le tout dans un album bien doté en mystère. Méconnu et oublié très certainement, mais pourtant…

Un drôle d’album que ce "Niemals Kroenender Als Was Einst War" et bien inconnu au bataillon. Vous y trouverez en effet de la matière bien allemande : une ambiance hors du temps, un mid-tempo hypnotique, de la bizarrerie singulière et un excellent "O Ultima Privire Asupra Luptei Din Tinuturile Transivaniei (An Armageddish View Over The Landscapes Of Transilvania)" avec son titre à rallonge qui nous en dit beaucoup sur son contenu et fleurant bon les champs de ruine menant à un quelconque château ténébreux.

Avec ce vol de ptéranodons (?) ou autres oiseaux de malheur et suprêmement inquiétants, "Wanderings" et son Black Metal Lo-Fi vont vous congeler le cerveau pour quelques décades. Difficile de résister à cette montée d’engourdissement qui vous tétanise ou vous avilit. Vous serez la becquée de ses Américains sombres et acariâtres. Ne vous imaginez pas sortir intact de cet album-étau, prédateur sur les bords, mais toujours aux aguets pour foncer sur les proies qu’il choisit.

Avant de fonder dans le Viking Metal avec plus ou moins de réussite, les Allemands de BLACK MESSIAH avaient déjà escamoté un plan : celui de conduire leur Black Metal sur des rives salées par les larmes des anciens. Talentueux et volontiers mélancolique, Zagan le maître d’œuvre nous assène de sacrées belles perles. Mon regret est qu’il n’ait pas persévéré dans cette voie. Un peu dommage lorsque l’on sait les errements ensuite de la discographie. Parfois pourtant les œuvres de jeunesse sont les plus belles.

On ne quitte plus l’Allemagne dans cette première salve de la série "Les Oubliés" et pour cause, cette fois c’est l’ambiance un peu Wagnérienne qui va s’emparer d’un Black Metal Symphonique bien trempé dans le jus de ces 90s. Au programme donc : embardées de claviers virevoltants à attraper au vol, ambiances gentiment lugubres et décollage en douceur. La suite de la discographie n’ira pas dans le bon sens mais au moins ce "Nightspectral Voyage" nous ramène de manière bien congruente aux dernières heures du millénaire.

Cette fois pourtant c’est bien en Grèce que nous irons rencontrer DEVISER. Davantage inspiré que le VARATHRON et le ROTTING CHRIST de l’époque, cette pièce d’orfèvrerie de Black Metal Mélodique est malheureusement passée entre les mailles de la cotte. Tout y est précis et très bien composé, si bien que nous avons beau nous frotter les yeux - "Unspeakable Cults" est bien réel. Un premier coup d’essai rageux et rageur et un coup de maître, la suite de la discographie ne tiendra pas la dragée haute à ce premier méfait incroyable.

Avec cette pochette bien troussée, les Suédois de ALLEGIANCE démarrent leur parcours musical avec de bons arguments. En auto-proclamant faire du Viking War Metal, ALLEGIANCE garde contact avec les KAMPFAR et les WINDIR de ce temps-là. Avant d’entamer un virage vers les contrées MARDUK-iennes (notons que B-War et Fredrik en font déjà partie à l’époque), ces Suédois prometteurs nous assènent un premier coup d’essai bien ravageur - sans doute leur meilleur – qui schlingue bien la corde et les ambiances vespérales.