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FREAK KITCHEN @ La Rayonne (69)
Par JEFF KANJI
Le 24 Avril 2025
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de NIME publiés sur Dark Side
FREAK KITCHEN @ La Rayonne (69)
Par JEFF KANJI le 11 Mars 2025
Publié le 24 Avril 2025 Consulté 471 fois

Certes il faut faire deux heures de route à chaque fois pour y aller et autant pour revenir depuis mon Allier de résidence, mais la Rayonne est en passe de devenir une deuxième maison. Le retour en France de FREAK KITCHEN je ne voulais pas le louper. Question aussi de contexte au moment où je retombais dans la discographie du fantasque trio suédois dans le cadre de la sortie de son petit dernier « Everyone Gets Bloody ». Sounds Like Hell nous gâte une nouvelle fois, et remerciement spécial à Anaïs qui aura tout mis en œuvre pour que ce live-report et l’interview que j’ai pu faire de Matthias Eklundh soit possible. C’est que FREAK KITCHEN c’est un de mes premiers vrais concerts Metal hors groupes locaux. C’était à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand avec WATCHA en octobre 2005 ! Cela veut dire que ce sont pratiquement vingt ans qui défilent dans ma tête à l’évocation de cette période.

Nous sommes accueillis par FANALO. FANALO c’est quoi ? Le projet du guitariste Stéphane Alaux, qui avec son ancien groupe PLUG-IN a ni plus ni moins constitué le backing band de Ron Thal à une époque. Professeur de guitare émérite, il s’est lancé dans l’aventure de l’album solo. La multitude d’invités au chant (Butcho, Jeff Scott Soto) va forcément contraindre le guitariste accompagné d’un groupe complet (basse, batterie, clavier, et seconde guitare) façon Vai des grandes années. Mais après un premier titre instrumental permettant d’observer la parenté avec des artistes comme Satriani (le langage musical volontiers modal et la guitare utilisée comme un chant), l’arrivée du colosse Christophe Ithurritze au chant change la donne. Pas scéniquement, tel un chêne inamovible, il délivre une prestation absolument impeccable, avec puissance et feeling, avec une technique très proche de celle d’un autre grand chanteur français : Zouille. Le registre est clairement plus Rock mais sa voix sera un guide, face à des mises en place pas toujours impeccables, un équilibre des guitares fluctuant voire même une stratocaster à l’accordage approximatif. Le groupe à trop vouloir surprendre manque malheureusement d’imagination dans la complexité et oublie trop souvent d’écrire de bonnes chansons. La meilleure sera d’ailleurs la dernière, "Rise" qui possède une vraie atmosphère, un bon refrain (ambiance proche des EXTREME récents), co-écrite avec Christophe Ithurritze qui outre ses aptitudes de chanteur est un musicien et enseignant complet à la carrière flatteuse.



Puis les tentures à l’image de l’œil ensanglanté de son dernier album prennent leur ampleur et la batterie fournie de Björn Fryklund est dévoilée. Et sur sa pièce-titre, Chris Örtefors (qui sera présenté sous son vrai nom tout au long du concert) débarque avec cet attirail paramilitaire qui a fait sa réputation et Matthias désormais inséparable d’une bonne barbe que son épaisse tignasse blonde qui commence à blanchir ne dépasse de son bonnet et complète. Sa huit-cordes custom en main, IA avec ses deux comparses nous roule dessus tel un 38-tonnes avec un son très creusé (pas très loin des derniers KORN) avant de se stabiliser en cours de route histoire de remplir un peu les mediums occupés par le seul chant ou presque. La complémentarité de Chris et Matthias est de plus en plus prégnante, le bassiste, excellent chanteur en l’espèce s’arrogeant plusieurs titres en intégralité, compensant de manière transparente la petite perte de puissance du guitariste dans les aigus. Sur "Porno Daddy" par exemple ça marche d’enfer ou encore "Propaganda Pie".


Certains passages obligés, comme Chris qui nous fait longuement chanter "Razor Flowers" ou encore le traditionnel nouveau mot de Matthias dans notre langue (c’était « pamplemousse » en 2005, ce soir ce sera « Cristalline » qui deviendra le « Yeah » du soir). Le chanteur-guitariste, redoutable conteur nous amènera à faire une battle de « groink » (et il est doué dans le domaine), sans compter son message résolument fun et créatif qui fait du bien ; « ce n’est pas grave de faire des erreurs, les erreurs sont amusantes ». Il tourne aussi en dérision le côté musique de nerds que peut incarner FREAK KITCHEN (quand bien même il est toujours resté catchy en diable) en révélant ce qu’il voit davantage comme un état d’esprit Punk, avant de nous faire bosser le titre en suédois de "Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På" (spoiler j’y suis pas bien arrivé mais le refrain ne m’a pas quitté pendant deux jours).


FREAK KITCHEN dont le line-up est en place depuis 2000 défend admirablement son dernier-né et met en lumière à travers l’histoire de “Medal” les tragédies qui existent parfois sous ces mélodies entêtantes et relativement positives. Comme on l’a vu, “Confusion To The Enemy” n’a pas été oublié avec ce “Morons” parfait en deuxième position. Les deux derniers albums se taillent d’ailleurs la part du lion avec quatre extraits chacun (sans doute un lien avec l’utilisation unique de la guitare huit-cordes). Et les hits fusent au milieu : “Taste My Fist”, “Raw”, “Propaganda Pie”... On remarque que les quatre premiers albums n’ont pas spécialement droit à un traitement de faveur, avec un extrait chacun sauf pour l’album “Freak Kitchen” totalement ignoré, ce sera le seul dans ce cas avec le plus récent “Land Of The Freaks”. C’est bien sûr “Move” qui s’en sort le mieux, et c’est que ça commence à faire un paquet de titres mine de rien pour trente ans de discographie et dix albums; le tout parachevé par "Freak Of The Week" dont le clip a permis au morceau d'accéder au statut de classique ultime des Suédois (ce que n'oublie pas de souligner Matthias Eklundh considérant que le clip est sans doute bien meilleur que le morceau intrinsèquement).


J’aurais pas craché sur un petit “Appetizer” ou “Vaseline Bizniz” qui m’auraient transporté dans ce doux mois d’octobre 2005, mais FREAK KITCHEN a encore tout gagné ce soir, et m’a donné une pèche d’enfer en ravivant de vieux souvenirs, en excitant l’oreille du musicien et tuant le game Prog/Fusion l’air de rien. Le trio suédois est incontestablement un animal à part dont le rapport très particulier avec la France motive toujours le retour. Comme le dit Matthias : “FREAK KITCHEN, nous sommes comme l’herpès, nous partons longtemps mais finissons toujours par revenir". Et après six ans, le public lyonnais, très féminisé, les enfants, et les fans, ont pris date avec les sympathiques Vikings transpirants.

Setlist : Everyone Gets Bloody – Morons – Taste My Fist – Slip – Push Through – Speak When Spoken To – Porno Daddy – Professional Help – Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På – Down The Drain – Raw – Medal – Troll – Silence! - Razor Flowers – Propaganda Pie – Freak Of The Week.


Le 25/04/2025 par LINKY439

Merci pour ce live-report ! J'ai découvert FREAK KITCHEN il y a dix ans lors de leur passage à Bordeaux pour la tournée de l'album "Cooking With Pagans" et j'avais passé un excellent moment. Le trio a toujours la patate sur scène, ça fait plaisir à voir.

Je n'ai pas eu l'occasion de les voir depuis, souvent parce que je ratais tout simplement l'info. J'essaierai de me rattraper pour la prochaine, le groupe passe en effet souvent en France.



             



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