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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2012 1 Lost In The New Real
 

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- Style + Membre : Guilt Machine, Ayreon
 

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Arjen Anthony LUCASSEN - Lost In The New Real (2012)
Par JEFF KANJI le 15 Juin 2012          Consultée 8094 fois

S’il est bien un chantre du Rock Progressif au XXIème siècle il s’agit bien d’Arjen Lucassen ! Depuis son départ de VENGEANCE, il a composé et enregistré sans relâche, livrant en moyenne un album tous les ans depuis 2000. Aimant à monter divers projets et concepts, ses rejetons portent les noms d’AYREON, STAR ONE, GUILT MACHINE ou encore STREAM OF PASSION. Il s’est attiré grâce à sa crédibilité artistique et sa gentillesse légendaires plusieurs grands noms de la scène Rock et Metal, notamment sur le dernier AYREON qui voyait pléthore de stars du Metal se livrer à des joutes verbales mémorables, ou encore au sein du projet STAR ONE qui a réuni sur deux disques Russell Allen, Floor Jansen, Damian Wilson et Dan Swanö. Néanmoins, Arjen ne se considère pas comme une pointure mais il adore chanter ! Ainsi, après avoir mis en veille AYREON et composé un solide opus de STAR ONE, ultra heavy, il fut enfin temps pour lui de proposer un véritable album solo, le premier, "Pools Of Sorrow – Waves Of Joy", sorti sous le nom ANTHONY, ayant été composé dans l’urgence et resté dans une indifférence assez justifiée de l’avis même de son géniteur.

J’aurais ainsi tendance à considérer cet opus comme le premier album solo du maître. Composant toujours son album en réaction au précédent, on ne sera pas surpris de constater une ambiance beaucoup moins noire que sur "Victims Of The Modern Age" et le retour en force de la guitare acoustique. Le géant Hollandais nous a concocté un concept dystopique dont il a le secret en dépeignant un personnage se réveillant cryogénisé dans le futur et devant s’adapter à un monde qui a drastiquement changé (un peu à l’image de "Demolition Man", si vous avez vu cette désopilante comédie d’action). Son personnage, Mr L, est guidé dans son adaptation au nouveau monde, non pas par la splendide Sandra Bullock mais par une légende du cinéma en la personne de Rutger Hauer, le terrifiant Roy Batty de Blade Runner qui introduit chaque morceau du premier disque par une petite mise en situation. En bon fan de SF, Arjen Lucassen a poussé le vice jusqu’à appeler le personnage Dr Voigt-Kampf (du nom du test permettant de détecter les réplicants dans le film).

Venons-en à la musique. Les morceaux n’ont pas spécialement de lien entre eux si ce n’est la narration introductive systématique et "Lost In The New Real" est une succession de vraies bonnes chansons où la dimension progressive de la musique d’Arjen Lucassen est un peu atténuée. Privilégiant des formats courts (à l’exception du final "Lost In The New Real" qui reprend pas mal de leitmotiv de l’album), l’écoute et la digestion de l’album est plus aisée que d’ordinaire. Le chant d’Arjen, plutôt grave, est assez chaleureux et cool pour nous mettre dans la peau de son personnage. Assez intériorisé et pas démonstratif pour un sou, il est aidé dans sa tâche par Wilmer Waarbroek, chanteur prometteur dont les chœurs viennent apporter énormément de relief à la musique de "Lost In The New Real". Il aide ainsi à mémoriser les mélodies ultra-efficaces "The New Real", "Pink Beatles In A Purple Zeppelin" (plus clin d’œil comme titre, tu meurs !).

Mais Arjen sait nous embarquer et ses mélodies hippies et enjouées ("When I’m A Hundred Sixty-Four", "Dr Slumber’s Eternity Home”) rappellent les premiers travaux d’AYREON. Les cordes sont toujours présentes pour colorer un peu les morceaux et apporter une touche trad de bon aloi ("Dr Slumber’s Eternity Home") et comme je le disais plus haut, la guitare acoustique est extrêmement présente. À cet égard, l’album alterne un morceau plus électronique et électrique avec un plus léger et acoustique. Cela est particulièrement évident sur l’enchaînement entre "Pink Beatles…" et "Parental Procreation Permit", sans doute le morceau le plus sombre de la galette, qui est suivi par "When I’m A Hundred Sixty-Four".

Cette fois-ci, Arjen a été prolifique et nous sert un deuxième disque renfermant cinq nouvelles compositions basées sur le même concept mais n’ayant pu être incluses sur le disque. Et il nous propose également cinq covers. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop ; Arjen Lucassen avait visiblement décidé à la base de ne pas proposer un double album (un peu comme ce qui s’est passé sur le dernier STAR ONE), nous voilà avec deux disques bien remplis. Niveau compositions, "Our Imperfect Race" peu évidente à appréhender demande un temps d’adaptation par sa structure très typée Rock Progressif à la RUSH. "So Is There No God?" et "The Space Hotel" se démarquent assez clairement tout comme "The Social Recluse". On est en revanche assez désarçonné par l’enchaînement compo-cover-compo qui nuit un peu au plaisir d’écoute. Il aurait peut-être été judicieux de faire deux blocs distincts car l’impact des compos comme des reprises s’en serait trouvé grandi. Cela rend l’écoute de ce second cd un peu plus compliquée et le rend difficile à assimiler. Car les compos sont du même acabit que le premier disque et les covers extrêmement réussies. Arjen a réussi à imprégner sa personnalité et ses sonorités à des artistes aussi divers que Frank ZAPPA, ALAN PARSONS PROJECT ou encore PINK FLOYD. Sa version de "Welcome To The Machine" est dantesque et celle de "I’m The Slime" un exercice périlleux réussi avec brio.

Arjen Lucassen a décidé de laisser ses envies s’exprimer sur cet album et il s’en dégage une authenticité qui fait honneur à son géniteur (il avouait lui-même avoir peut-être trop privilégié l’attente des fans sur "O1O1OO1" et "Victims Of The Modern Age"). À l’exception de ce couac de tracklisting pour le deuxième CD (qui n’engage que moi, soyons clairs), Arjen Lucassen nous délivre un opus frais et prenant, en particulier grâce aux narrations de Rutger Hauer. En choisissant de laisser de côté certaines caractéristiques de sa musique, je pense à l’utilisation extensive de l’orgue Hammond et du Mini-Moog mais aussi le recours à de grosses rythmiques de guitare plombées (à l’exception notable de "Lost In The New Real") et en s’inspirant des concepts philosophiques développés chez KALISIA sur "Cybion" (auquel avait collaboré Arjen), idée que l’on retrouve sur la perception de la réalité entre autres, le prolifique Hollandais fait honneur à sa qualitative discographie… Et tant pis pour "Pools Of Sorrow" !

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Par JEFF KANJI




 
   JEFF KANJI

 
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   (2 chroniques)



- Arjen Anthony Lucassen (tout)
- Rutger Hauer (narration)
- Wilmer Waarbroek (chœurs)
- Ben Mathot (violon)
- Maaike Peterse (violoncello)
- Jeroen Goosens (flûte)
- Ed Warby (batterie)
- Rob Snijders (batterie)
- Elvya Dulcimer (dulcimer, chant sur 6 cd2)


1. The New Real
2. Pink Beatles In A Purple Zeppelin
3. Parental Procreation Permit
4. When I’m A Hundred Sixty-Four
5. E-police
6. Don’t Switch Me Off
7. Dr Slumber’s Eternity Home
8. Yellowstone Memorial Day
9. Where Pigs Fly
10. Lost In The New Real

1. Our Imperfect Race
2. Welcome To The Machine ( Pink Floyd )
3. So Is There No God?
4. Veteran Of The Psychic Wars ( BÖC )
5. The Social Recluse
6. Battle Of Evermore ( Led Zeppelin )
7. The Space Hotel
8. Some Other Time ( Alan Parsons Project )
9. You Have Entered The Reality Zone
10. I’m The Slime ( Frank Zappa )



             



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