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1996 Overnight Sensation
1998 Snake Bite Love
2000 We Are Motörhead
2002 Hammered
2004 Inferno
2006 Kiss Of Death
2008 Motörizer
2010 The Wörld Is Yours
  Lemmy : The Movie
2013 Aftershock
2015 Bad Magic
2017 Under Cover
 

- Style : Vulcain, Gun Barrel, American Dog, Sweet, The Rods
- Membre : Wild Horses [uk], The Damned, Hawkwind, Scorpions, Phil Campbell And The Bastard Sons, Thin Lizzy, King Diamond, Fastway
- Style + Membre : Saxon, Lemmy
 

 Site Officiel Du Groupe (2817)
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 Myspace (1766)
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MOTÖRHEAD - Another Perfect Day (1983)
Par DARK BEAGLE le 18 Juin 2025          Consultée 1438 fois

L’incident eut lieu lors de la tournée "Iron Fist". Fast Eddie Clarke claque la porte du groupe, mettant ainsi fin au line-up dit « historique » de la Tête de Moteur. Cependant, il restait une série de concerts à assurer et Philthy Animal Taylor suggère alors le nom de Brian Robertson pour remplacer Clarke. Robbo n’est pas inconnu, puisqu’il a fait les belles années de THIN LIZZY (dont Taylor est un grand fan), avant d’être viré avec perte et fracas par Phil Lynott. Il montera par la suite WILD HORSES en compagnie de Jimmy Bain et Neil Carter entre autre. À l’issue de la tournée, il se voit proposer le poste de guitariste à temps plein et il accepte, à condition de pouvoir apporter des lignes plus mélodiques au sein de MOTÖRHEAD. Lemmy et Philthy lui donnent carte blanche.

Si l’on écoute Lemmy, l’enregistrement de "Another Perfect Day" ne fut rien d’autre qu’une longue torture. Avec Fast Eddie Clarke, le groupe avait l’habitude d’y aller direct, sans fioriture, une ou deux prises et hop ! C’est dans la boîte. Robertson, lui, est du genre perfectionniste. Ce qui va rendre Lemmy complètement fou, quand son guitariste pourra passer jusqu’à dix-sept heures sur une seule et même séquence de son instrument. Sans rien savoir de la musique ni des sessions d’enregistrement, Jim Petagno vient présenter son idée de Snaggletooth pour cet album, atroce et chaotique à souhait. Une des pochettes parmi les plus marquantes du groupe et, étrangement, l’une de celles qui représentent non pas la musique du groupe, mais l’état d’esprit dans lequel ce dernier végétait.

L’album est produit par Tony Platt, qui avait bossé avec Mutt Lange sur AC/DC et le "4" de FOREIGNER. Ce n’est pas forcément le nom auquel on s’attend à voir associé à MOTÖRHEAD, mais il effectue ici un travail que l’on peut qualifier d’intéressant mais terriblement inconstant. Il parvient à lisser le son de la basse de Lemmy, il met bien en valeur les mélodies de guitare de Robbo, mais il place un peu la batterie de Taylor en retrait. Nous avons du gros son, mais il est un brin imparfait et parfois brouillon quand la basse recouvre les lignes de Robertson. MOTÖRHEAD retrouve une esthétique Rock’N’Roll qui s’était un peu estompée sur "Iron Fist". Cependant, les fans purs et durs ont été sacrément surpris à la sortie de ce disque.

Si Robertson, dans son travail d’écriture, ne néglige pas entièrement l’aspect foncièrement speed de la musique de MOTÖRHEAD, il tend toutefois à l’enrichir de sonorités plus complexes, plus calmes, avec quelques parties plutôt osées. Il va également glisser de nombreuses séquences de guitare lead. Tous ses petits soli mis bout à bout allongent la sauce et au final, nous arrivons avec un disque qui dure trois quarts d’heure, soit une durée assez inédite pour un disque de MOTÖRHEAD, qui avait pour habitude d’aller droit à l’essentiel. Dès l’ouverture, le remuant "Back At The Funny Farm", on comprend que Robbo aime en faire des caisses. Et surtout, l’homme s’échinait à demeurer dans l’air du temps en donnant de vraies sonorités ‘80 à MOTÖRHEAD, quand jusque-là le son du groupe était assez intemporel car direct, sans calcul et totalement authentique.

La prod de Platt va d’ailleurs en ce sens. Elle sert complètement la guitare de Robbo, mais il a pour effet de la figer dans son époque. Un morceau comme "Dancing In The Grave", bien que réussi, ne trompera personne au carbone 14 tant les gimmicks sont révélateurs. Et il y a ce surplus de reverb qui ne vont pas arranger les choses en ce sens. Et là, forcément, les fans, à l’époque, ils ont fait la tronche et le disque n’a pas eu très bonne presse également. Comme le disait Lemmy, ils ont passé un temps fou à l’enregistrer pour que tout le monde le déteste ! Aujourd’hui, il est bel et bien réhabilité, illuminé d’une lumière divine tandis que des angelots chantent son excellence à grand renfort de chroniques dithyrambiques sur le net. Je trouve personnellement cet album très bon, mais pas excellent et certainement pas à la hauteur de la trilogie magique initiée avec "Overkill".

Ce qui me chagrine un peu sur ce disque, ce sont ces à-côtés. Cette insistance lourde sur l’aspect très mélodique de la formation à ce moment-là comme si c’était un fait inédit et que MOTÖRHEAD, du temps de Clarke, n’était qu’un bulldozer qui détruisait tout sur son passage, sans la moindre subtilité. Et là, ce n’est pas exact. "Another Perfect Day" est une continuité de ce qui avait déjà été initié sur "Iron Fist", sur des titres comme "Loser", ou encore "America". Sauf que Clarke pensait et écrivait pour le groupe, pas pour son autosatisfaction. Et si l’on remonte plus loin, "Bomber" est tout aussi mélodique dans son approche, sauf que là encore il n’est pas noyé sous un nombre incalculable de soli. La différence notoire entre le Mark II et le Mark III, c’est que le Mark II de MOTÖRHEAD était efficace là où le Mark III fignole parfois jusqu’à l’écœurement.

"Another Perfect Day" est plus chiadé au niveau de l’écriture, mais il peine parfois à vraiment dégager de la puissance. Je reste parfois dubitatif quant à l’échelonnement des titres, que ce soit en version CD ou vinyle. Sur le premier support cité, "One Track Mind" et "Another Perfect Day", deux mid tempo, viennent apporter un coup de mou à l’ensemble malgré des qualités évidentes. Sur le second support, ouvrir la face B avec "Marching Off To War", sombre et puissant, aurait peut-être été plus judicieux, et cela aurait apporté un relief différent. Globalement, la première partie de l’album est d’ailleurs plus intéressante, avec les "Shine", "Dancing On Your Grave", "Rock It" et son piano très Rock’N’Roll ou encore "Back At The Funny Farm".

La seconde partie, elle, commence à trébucher doucement. Si le title track est pour ma part plutôt réussi et lugubre et que "Marching Off To War" a tout du classique oublié, le reste décline avec "I Got Mine" qui s’éternise un peu trop. Étrangement, "Tales Of Glory" avec sa très courte durée, ne fonctionne pas mieux que cela et le final apporté par "Die You Bastard!" n’est pas forcément le plus jouissif qui soit. Il manque une petite touche de folie, comme si Lemmy, à force d’avoir modulé sa voix sur ce disque, n’arrivait plus à jouer au méchant. Et mon Dieu, que cette guitare est bavarde au milieu de tout cela !

Ce qui nous conduit à un autre problème lié à ce disque : son manque de spontanéité. Parce que non, "Back At The Funny Farm" n’est pas spontané, il est très calculé et c’est pour cela qu’il fonctionne. "Overkill" était spontané dans l’idée, comme "Ace Of Spades" et "Iron Fist" (et là, je parle des chansons). Là, pas de calcul, ça fonce direct ou chaque instrument vient prendre le temps de se greffer comme lors d’une jam, esprit conservé sur "Overkill" avec toute cette partie instrumentale qui aurait pu être supprimée mais qui sonne tellement comme une bonne jam de studio qu’il fallait la laisser telle quelle. Mais sur "Another Perfect Day", il n’y a pas ce feeling que l’on retrouvait sur les albums précédents et qui était propre à Fast Eddie Clarke, dont le jeu simple collait merveilleusement bien au Rock’N’Roll déployé par les musiciens.

Bon, je ne suis pas là pour faire un plaidoyer concernant Fast Eddie Clarke, bien que je considère qu’il est le guitariste qui aura le mieux collé à l’esprit MOTÖRHEAD puisqu’il en a forgé le son avec Lemmy et Philthy Animal Taylor. "Another Perfect Day" demeure toutefois un bon disque, avec de très bonnes idées, mais qui mériterait d’être épuré de quelques soli finalement inutiles pour gagner en puissance, devenir plus direct. Robbo a eu de bonnes trouvailles, qu’il aura réussi à adapter à MOTÖRHEAD, mais comme Lemmy le disait, plus ça allait et plus ça devenait Brian Robertson & MOTÖRHEAD et ça, ce n’était pas possible, tout comme le comportement du guitariste qui refusait de jouer les gros classiques du groupe et qui se produisait sur scène en shorts de satin et en ballerines de danseuse, au grand dam de Lemmy et des fans qui attendaient un look plus viril.

Et à cette époque, les fans, ils ne rigolaient pas.

La tournée "Another Perfect Day" scella le sort de Brian Robertson au sein de MOTÖRHEAD. Après son départ, Lemmy recrutera non pas un mais deux autres guitaristes, Phil Campbell et Würzel, car il était incapable de les départager. Une nouvelle tuile devait arriver : Phil Taylor annonce à son tour son départ (pour former OPERATOR en compagnie de… Robbo et dont rien ne sortira). Alors oui, "Another Perfect Day" a été anobli par les fans aujourd’hui, mais cela ressemble quand même à du MOTÖRHEAD maquillé comme un camion volé. Mais si vous voulez tester du MOTÖRHEAD mélodique, allez plutôt vers "Bomber" ou "1916" et ne vous laissez pas abuser par l’étiquette que se trimballe "Another Perfect Day" : une multitude de soli, ce n’est pas ce qui fait la mélodie d’une chanson.

Note réelle : 3,5/5.

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   (4 chroniques)



- Lemmy Kilmister (chant, basse)
- Brian Robertson (guitare)
- Phil Taylor (batterie)


1. Back At The Funny Farm
2. Shine
3. Dancing On Your Grave
4. Rock It
5. One Track Mind
6. Another Perfect Day
7. Marching Off To War
8. I Got Mine
9. Tales Of Glory
10. Die You Bastard !


             



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