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ANGIZIA - Das Schachbrett Des Trommelbuben Zacharias (1999)
Par THE LURKING FEAR le 5 Février 2010          Consultée 4610 fois

Il y a des albums qui procurent tant d’émotions qu’il faudrait avoir la plume d’un Baudelaire pour être capable de retranscrire les sentiments éprouvés à l’écrit. Ne possédant pas un tel talent, je me contenterais, à mon humble niveau, de vous faire part de mes impressions de manière confuse et désordonnée mais avec la meilleure volonté du monde.

ANGIZIA fait de la musique, de la grande musique. L’appellation Avant-Garde Metal relève de la facilité pour éviter d’avoir à désigner un style tellement particulier. On pourrait parler de Circus Metal, de Théatre Metal, de Turlututu Metal ou de mon cul sur l’étagère. Le problème resterait sensiblement le même. L’appellation ne sied pas à ANGIZIA. C’est un fait, restons-en là et passons à la musique.

Cet album est une plongée dans un univers fait de folie, de grandeur, de tragique et de beauté. Une exploration qui débute dès la première seconde du premier morceau et se termine à la dernière de l’ultime titre. Entre-temps, tellement de choses, de frissons, de surprises, d’exaltations. Pas de doute, il y a de la magie là-dedans. Magie, oui, comme dans la dernière minute du premier morceau de l'album, minute divine, minute exquise, j'en ai encore les poils au garde-à-vous. Inutile de préciser que l’écoute d’un tel disque doit se faire dans des conditions propices, sous peine de passer à coté du charme qui compose cette œuvre extrêmement dense.

La musique que propose ANGIZIA n’est pas facile d’accès, c’est avant tout un mélange pour le moins surprenant. Le groupe utilise le Classique, le Jazz, le Gothique et surtout un Folk qui s’oriente vers les musiques de cabaret. Il y a derrière tout ce coté très théâtral quelques riffs Metal à petite dose. Pour les instruments, le piano joue un rôle primordial, secoue avec des airs enjoués et survoltés et apaise en offrant une touche de mélancolie à ce fabuleux tableau. Viennent ensuite les violons, violoncelles et accordéons. Notons au passage la présence à la batterie de Moritz Neuner, qui a joué avec ABIGOR et DORNENREICH, et qui apporte sa touche personnelle à un édifice déjà imposant. Autre point fondamental, le chant. Tiens, je vais en faire le sujet de mon prochain paragraphe.

Quatre chanteurs. Rien que ça. Engelke (Michael Haas) le cerveau et l’âme du groupe, Christof Niederwieser et le baryton Rudi Gratzl, forment le trio de voix masculines. Et là, mes amis, c’est la folie. Les textes sont en allemand et même si on n’y comprend rien, ça part dans tous les sens, les performances sont impressionnantes. Les trois bonhommes vivent la musique à 200%, si bien qu’on finit par percevoir l’émotion qui se dégage de tel ou tel morceau sans pour autant comprendre un seul mot. La tristesse devient un déluge de désespoir, la joie est une explosion lyrique, la haine un déchainement de violence, tout est sur-joué. C’est du théâtre qui vous tord méthodiquement le cœur.

A ces trois hommes, il y a bien le contrepoids, le chant pur d’Irene Denner, une merveille qui rend l’ensemble d’autant plus intense et harmonieux. Et nos quatre génies vont nous conter l’histoire d’un ancien membre de l’armée ukrainienne, Zacharias Kasakow, qui va suivre les conseils de son père et apprendre à jouer aux échecs. Ce jeu lui révélant la cruauté du système russe.

Que dire de plus d’un album si difficilement abordable, si ce n’est le conseiller à ceux qui ont l’esprit ouvert et réceptif à une musique qui sort de l’ordinaire. "Das Schachbrett Des Trommelbuben Zacharias" est terriblement profond, sacrément envoûtant, tout simplement génial. Une symphonie sombre, légère, mystérieuse, un ensemble totalement cohérent, une maîtrise artistique à couper le souffle. Comme une liqueur forte, cet album enivre légèrement, vous brûle de l’intérieur, mais réchauffe le cœur.

Note : 4,5

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- Irene Denner (chant)
- Christof Niederwieser (chant)
- Engelke (chant)
- Rudi Gratzl (chant)
- Florian Oberlechner (accordéon)
- Jochen Stock (guitare acoustique)
- Jürgen Prokesch (basse)
- Anne-zeta Petersson (violoncelle)
- Moritz Neuner (batterie)
- Emmerich Haimer (guitare)
- Julian Schönberg (piano)
- Roland Bentz (violon)


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