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DOOM ET GOTHIQUE  |  LIVE

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PARADISE LOST - The Anatomy Of Melancholy (2008)
Par POSSOPO le 4 Août 2008          Consultée 6075 fois

C'est officiel, les papiers sont paraphés et signés, le sceau du notaire est encore frais, PARADISE LOST a entamé son processus de renaissance commerciale. L'an passé, il s'agissait d'une renaissance artistique qu'on espérait sans attendre, qui nous a surpris. Aujourd'hui, bien armé d'un répertoire dépoussiéré, c'est au cœur des derniers fans qui auraient manqué le wagon "Requiem" et au monde du metal tout entier que le quintette s'attaque. Premier véritable témoignage scénique de la carrière du groupe (attendrissant, "At The BBC" n'était qu'une compilation de bandes éparses), "The Anatomy Of Melancholy" retrace les hauts, les bas et les très bas d'un parcours à l'élan retrouvé.

Quel titre ! PARADISE LOST saute à pieds joints dans son Britannisme. L'Anatomie de la Mélancolie, ouvrage du 17ème siècle plus littéraire que médical sur une humeur qui va si bien à Albion. Un titre savant, culturel comme il faut, sensible, en adéquation maligne avec ce long résumé musical de la vie d'un artiste qui, s'il a connu le pire dans son écriture, ne s'est jamais départi d'une certaine hypothermie de l'âme. En 90 minutes, cinq musiciens revisitent les affres d'une existence sans grand sourire, une existence affectée et heureuse dans son malheur quotidien.

Ça, c'est avant d'avoir écouté le disque. On y croit dur comme fer et on a oublié les prestations scéniques généralement plombées par un Nick Holmes mal à l'aise avec un organe qu'il ne maîtrise finalement guère. On sent déjà du "Gothic" nous envahir les narines, "Icon" et "Draconian Times" se tailler la part du lion dans cette soirée au goût de nostalgie. Et à vrai dire, le premier titre vient immédiatement nous couper notre élan. Aussi bon soit-il, "In Requiem" n'a pas la classe des albums cités plus haut et "The Enemy", titre douloureux et réussi, n'a pas encore été verni par le temps. Alors, on s'oblige un réveil. 2008, onze albums studio et une apogée vieille de quinze ans. PARADISE LOST refuse d'entrer dans une machine à remonter le temps, il continue à avancer, à écrire, à composer et à exister. Finalement une jolie nouvelle une fois écarté notre désir de passé. Nick Holmes adopte un chant granuleux qu'il module peu selon les morceaux. Une texture passe-partout qui lui permet de s'en sortir sur le répertoire doom-death des débuts comme sur les popitudes du tournant du siècle. Pas comme ces aiguës de palmipède hémiplégique peu rassurants et parfois terriblement présents. Sur un deuxième titre moderne sorti d'un "Paradise Lost" qui tient debout sans béquilles. Sur d'autres encore.

Et après un extrait étonnamment bien restitué du difficile "Host", exemple frappant d'une utilisation assumée des effets, samples et autres béquilles du direct, débarque enfin "Sweetness". Un clin d'œil, un morceau connu des seuls supporters purs et durs présent sur l'EP "Seal The Senses". 1994, premier grand cru. La cave aux plaisirs s'ouvre enfin. Non pas qu'on se soit ennuyé sur une première partie de set largement actuelle mais on la voulait, cette peinture des heures de gloire. Une peinture riche et belle à en pleurer qui tombe sur la scène jusqu'au rappel. On fera mine d'oublier les modestes "Mouth" et "No Celebration" tandis qu'on appréciera la bonne tenue de "Praise Lamented Shades", nouvelle preuve de l'excellence d'un dernier album qui vieillira certainement bien.

Les dernières secondes de "Say Just Words" résonnent encore dans nos oreilles et on ne peut s'empêcher de se demander si c'était vraiment bien, tous ces bruits dans la tête. Ça l'était, quand bien même "The Anatomy Of Melancholy" ne représente pas la fontaine de jouvence tant rêvée. Un simple bain tiède, dorlotant, honnête de par une setlist équilibrée qui ne tourne pas le dos aux faiblesses d'une discographie déjà longue, sincère de par un chant à la limite mais aucunement retravaillé en studio.

Un live solide et sans surprises de la part d'un groupe au répertoire globalement trop introspectif pour exploser en live ("Once Solemn", "The Last Time" et "Say Just Words" se seront taillés la part du lion et auront laissé quelques grands classiques un peu derrière) et qui s'en sort bien mieux que sa réputation nous faisait croire.
La suite au prochaine épisode… studio.

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- Nick Holmes (chant)
- Aaron Aedy (guitare)
- Gregor Mackintosh (guitare)
- Stephen Edmonson (basse)
- Jeff Singer (batterie)


1. Intro
2. The Enemy
3. Grey
4. Erased
5. Red Shift
6. So Much Is Lost
7. Sweetness
8. Praise Lamented Shade
9. Pity The Sadness
10. Forever Failure
11. Once Solemn
12. As I Die
13. Embers Fire
14. Mouth
15. No Celebration
16. Eternal
17. True Belief
18. One Second
19. The Last Time
20. Gothic
21. Say Just Words



             



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