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HARD ROCK/METAL INDUS  |  STUDIO

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1978 From The Inside
1980 Flush The Fashion
1981 Special Forces
1982 Zipper Catches Skin
1983 Dada
1985 Freak Out
1986 Constrictor
1987 Raise Your Fist And Y...
1989 Trash
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1991 Hey Stoopid
1994 The Last Temptation
1995 Classiks
1997 A Fistful Of Alice
1999 The Life And Crimes Of A...
2000 Brutal Planet
2001 Dragontown
2003 The Eyes Of Alice Coo...
2005 Dirty Diamonds
2008 Along Came A Spider
2010 Alice Does Alice
2011 Welcome 2 My Nightmar...
2014 Raise The Dead : Live Fr...
2015 Hollywood Vampires
2017 Paranormal
2021 Detroit Stories
2023 Road
 

- Style : Meat Loaf, Halestorm, Rosalie Cunningham, Traumatisme, The Throbs , Crash Kelly, Sweet Needles
- Membre : The Dead Daisies, Badlands, Impellitteri, Fifth Angel, A New Revenge, Mountain, Asia, Electric Angels, Savatage, Joe Lynn Turner, Rainbow, Winger, Dennis Dunaway , Black Country Communion, F5, Ace Frehley , Kiss
- Style + Membre : Blue Coupe, Dokken, Hollywood Vampires

ALICE COOPER - Dragontown (2001)
Par ALANKAZAME le 3 Mars 2007          Consultée 10378 fois

Sorti pile poil pour le passage au XXIè siècle, "Brutal Planet" avait été une sacrée surprise : Alice COOPER passait de manière résolue dans le registre de l’Indus Metal, avec un album lourd et puissant, certainement le plus… brutal de son histoire. Ambitionnant de réaliser une trilogie, le Coop’ accouche dès l’année suivante d’un nouvel album, intitulé "Dragontown". Cela n’aura pas été du goût de tout le monde, en particulier des détracteurs de "Brutal Planet" qui reprochaient à l’album son penchant néo-metalleux. La trilogie ne sera d’ailleurs jamais complétée, l’album qui suivra en 2003 s’inscrivant dans un registre totalement différent. Il n’empêche, "Dragontown" est un très bon album qui, s’il s’inscrit dans la droite lignée de "Brutal Planet", en gomme ingénieusement les aspects les plus caricaturaux.

L’excellent "Triggerman", belle mise en jambe, annonce la couleur : rythme soutenu, son toujours aussi lourd mais guitares plus mélodiques, prod impeccable mais moins massive, moins enveloppante, refrain plus facile... L’ambiance reste sombre mais est souvent plus rock’n’roll. Souvent, mais pas toujours. Car "Dragontown" contient certains des titres les plus sinistres et lugubres de la discographie d’Alice COOPER. "Deeper", la piste éponyme et surtout "Somewhere In The Jungle" arborent des sonorités malsaines, inquiétantes, en phase avec des paroles étonnamment sérieuses pour un album d’Alice COOPER. Car "Dragontown" s’inscrit dans la lignée de "Brutal Planet" non seulement au niveau du son, mais aussi des paroles. L’univers dans lequel on évolue est celui de Dragontown, ville du monde imaginaire de Brutal Planet s’assimilant à un purgatoire. Les références au diable sont d’ailleurs légion, mais attention, c’est à prendre au premier degré.

Pour ne citer que cet exemple, les lyrics de "Somewhere In The Jungle", qui ne prennent même plus la précaution de la métaphore en abordant crument les guerres tribales en Afrique, font froid dans le dos. Comme avec "Brutal Planet", on se surprend ainsi à découvrir un Vincent Furnier presque revendicatif, influencé par sa récente foi religieuse. Un titre comme "Sex, Death and Money" (au demeurant excellent), assumant parfaitement le virage Indus Metal avec force sonorités électroniques, recèle des lyrics dénonciateurs, presque moralisateurs. Alice le chrétien est profondément choqué par le monde qui l’entoure et il le fait savoir… Pour le meilleur et pour le pire. On en pense ce qu’on veut sur le fond, il ne s’agit pas là du premier cas de born again à se manifester dans le petit monde du Hard Rock et du Heavy Metal. Mais, paradoxe intéressant, l’heure n’est pourtant pas à l’autocritique, car les tournées promotionnelles de "Brutal Planet" et "Dragontown" figurent au rang des plus sinistres et gores de la carrière d’Alice COOPER. Tant mieux !

Pour en revenir à la musique en elle-même, "Dragontown" peut se prévaloir d’avoir la diversité que "Brutal Planet" n’avait pas, moyennant un caractère un peu moins percutant. Le son d’une qualité quasi-irréprochable et un mixage d’une précision chirurgicale permettent d’apprécier tous les petits détails de titres recelant parfois une réelle complexité. Le cocktail entre sonorités Indus Metal et retour à des compos traditionnelles est parfois détonnant, avec un titre punchy comme "Fantasy Man" et son refrain facile à grands renforts de « Hey! Hey! », qui préfigure déjà le virage artistique de "The Eyes of Alice Cooper". Même topo avec "Disgraceland" et ses soli de guitare rockabilly cohabitant avec des riffs musclés, sur les couplets duquel le Coop’ s’essaye à une imitation plutôt réussie de son idole, Elvis PRESLEY. On trouve une balade acoustique, "Every Woman Has A Name", vraiment pas mal, pas niaiseuse pour un sou. Ainsi qu’une piste plutôt pop mais sobre, bien foutue elle aussi, "It’s Much TooLate", faisant référence à la vie de John LENNON, ancien compagnon de beuverie d’un Alice maintenant sobre depuis de longues années après avoir souvent vu la mort de près... On tombe parfois nez-à-nez avec des couplets rappés sur des titres résolument axés « moderne » comme "Sister Sara" et "I Just Wanna Be God". Si l’on pouvait faire à "Brutal Planet" le reproche de sa trop grande linéarité, ce n’est décidemment plus d’actualité avec "Dragontown". La variété s’exprime aussi bien au niveau des rythmes que des sonorités et des influences. Tout est fait pour briser la monotonie, sans pour autant dévier vers un album foutraque ou confus : qualitativement, l’ensemble est d’une rare homogénéité.

En définitive, on tient ici un très bon album d’Alice COOPER. "Dragontown" n’est pas un chef d’œuvre certes, mais c’est un album solide, qui porte bien la marque de l’artiste en dépit de son registre Indus Metal, à savoir un éclectisme assumé. On sent que le Coop’ a pris du plaisir à l’enregistrer, à oser le sens du détail : cela se ressent au niveau du chant, beaucoup plus varié et nuancé que sur l’album précédent. De façon surprenante, les paroles dévoilent une part de l’intimité de l’artiste au travers de ses opinions, parfois de façon particulièrement explicite, loin du théâtralisme comico-gore habituel. C’est suffisant singulier dans la longue carrière d’Alice COOPER pour être souligné. "Dragontown" est donc bien plus qu’une simple suite logique de Brutal Planet. Je le préfère d’ailleurs largement à ce dernier : il est plus subtile, plus travaillé, plus sincère. Je lui octroie la note de 4/5 sans complexe. A l’échelle de la carrière de l’artiste, c’est probablement un album mineur, mais qui vaut définitivement la peine qu’on se penche sur son cas.

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   (3 chroniques)



- Alice Cooper (chant)
- Ryan Roxie (guitare)
- Tim Pierce (guitare)
- Wayne Swinny (guitare)
- Grey Smith (basse)
- Kenny Aronoff (batterie)
- Sid Riggs (samples, claviers)
- Bob Marlette (guitare, basse, claviers, vio)
- Autres (chœurs)


1. Triggerman
2. Deeper
3. Dragontown
4. Sex, Death And Money
5. Fantasy Man
6. Somewhere In The Jungle
7. Disgraceland
8. Sister Sara
9. Every Woman Has A Name
10. I Just Wanna Be God
11. It's Much Too Late
12. The Sentinel



             



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