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NIGHTMARE - Cosmovision (2001)
Par JEFF KANJI le 9 Octobre 2024          Consultée 617 fois

Séparés comme beaucoup de formations françaises au milieu des années 80, partis fâchés, les Grenoblois de NIGHTMARE sont restés mutiques jusqu’à ce qu’un décès ne sonne le rappel des troupes. C’est malheureux à dire, mais c’est le genre de situation qui, comme les mariages, permet de reprendre contact. Loin des yeux, loin du cœur, dit-on…

Toujours est-il que la reformation du combo isérois semble lui avoir donné des ailes, puisque surfant sur l’effervescence de son "Live Deliverance", il rentre en studio sous la houlette de Terje Refsnes, un producteur à cette époque plutôt spécialisé dans le Metal Extrême pour mettre en boîte son premier album depuis "Power Of The Universe" et semble bien décidé à enfoncer le clou après un "Astral Deliverance" superbe.

Le résultat c’est une superproduction Heavy/Power Metal qui sort à l’apogée de la popularité du genre, avec une pochette particulièrement réussie de JP Fournier, qui venait de connaître la consécration grâce au "At The Heart Of Winter" d’IMMORTAL (c’est tout une époque). La production, très digitale et artificielle de "Cosmovision" pourra rebuter, mais à l’époque tout le monde s’en contentait, mais il faut admettre en cela que l’album a plutôt mal vieilli. En revanche, du côté des compositions, ça ne plaisante absolument pas. Et ce, dès le morceau-titre, classique immédiat des Français, encore interprété douze ans et sept albums plus tard.

On est saisi par une approche encore plus Power Metal que ce que l’EP avait laissé entendre mais confirme surtout l’orientation mélodique rendue palpable par le passage de Jo Amore au micro, et l’apport de son frère, sacrément meilleur que lui derrière les fûts ! Jo, avec son grain, sa vivacité, et son agressivité, tire les titres vers le haut, avec un habile mélange de lignes de chant « à l’ancienne » (ce qui finira par être un défaut sur de futurs albums) sur une musique qui se veut moderne et ambitieuse.

Car pour un "The Church", un "Spirits Of The Sunset” ou le majestueux “The Spiral Of Madness”, le recours à d’amples claviers (assurés par Stéphane Rabilloud, déjà à ce poste sur "Astral Deliverance") et des chœurs tout aussi luxuriants, à une époque où même NIGHTWISH peut les lui envier, font une sacrée différence, inscrivant d’emblée NIGHTMARE à l’avant-garde du Heavy français, pas si éloigné du jeune MANIGANCE qui montre sur son "Signe de Vie" un joli sens de la sophistication.

L’album sait se diversifier, sans vraiment se la jouer Progressif, et s’il y a des courants d’air indéniables, l’ambition et la maestria des précédents titres n’est souvent pas totalement redescendue. NIGHTMARE a fait un bond en avant assez prodigieux, bien plus que ce que son EP le laissait entrevoir. Alternant très bien ses tempi (proposant même plusieurs rouleaux-compresseurs en ternaire, qui deviendront un peu sa marque de fabrique) et offrant des soli techniques et recherchés, NIGHTMARE démontre surtout que ses années de silence radio ont clairement été mises à profit, et pour la paire De Dominicis/Strippoli c’est franchement flagrant, surtout qu’à certains détours, on perçoit encore les influences qui étaient déjà présentes sur "Waiting For The Twilight", même s’il faut reconnaître que Patrick Rondat écrase la concurrence quand il débarque sur "Spirits Of The Sunset".

Aucun groupe français de cette génération n’a alors autant d’ambition. Les trois-quarts sont morts et enterrés ou alors encore en hibernation et se distingueront la plupart du temps par un passéisme prévisible. NIGHTMARE a trouvé moyen de se moderniser, d’être meilleur qu’à l’époque. Cet album signe le début d’une deuxième existence pour les Grenoblois, qui n’auront de cesse de continuer à faire évoluer leur Heavy Metal.

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   JEFF KANJI

 
   STEF

 
   (2 chroniques)



- Jo Amore (chant)
- Nicolas De Dominicis (guitare)
- Jeannot Strippoli (guitare)
- Yves Campion (basse)
- David Amore (batterie)


1. Roads To Nazca
2. Cosmovision
3. Corridors Of Knowledge
4. Spirits Of The Sunset
5. The Church
6. Behold The Nighttime
7. Necropolis
8. The Cemetary Road
9. Kill For The New Messiah
10. The Spiral Of Madness
11. Last Flight To Sirius
12. Riddle In The Ocean



             



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