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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1973 Sabbath Bloody Sabbat...
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1976 Technical Ecstasy
1978 Never Say Die
  Never Say Die
1980 Heaven And Hell
  Live At Last
1981 Mob Rules
1982 Live Evil
1983 Born Again
1986 Seventh Star
1987 The Eternal Idol
1989 Headless Cross
1990 Tyr
1992 Dehumanizer
1994 Cross Purposes
  Nativity In Black: A Tri...
1995 Cross Purposes Live
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1996 The Sabbath Stones
1998 Reunion
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- Style : The Vintage Caravan, Sarasin, Psychedelic Witchcraft, Path Of Samsara, Childrenn, Scorpion Child, High Fighter, Motorowl, Witchcraft, Khemmis, Count Raven, Age Of Taurus, Orchid, Kadavar, Sheavy, Sir Lord Baltimore, Blue Öyster Cult, The Order Of Israfel , Ashbury, Messa, Tar Pond, Ningen Isu, Blood Ceremony
- Membre : The Dead Daisies, Trapeze, Gogmagog, Jeff Beck, The Rods, Rock Aid Armenia, Badlands, Iommi, G//z/r, Black Country Communion, Michael Schenker, Snakecharmer, Axel Rudi Pell, Wami, Deep Purple, Rainbow, Kiss, Dio
- Style + Membre : Tony Martin , Heaven & Hell, Ozzy Osbourne
 

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BLACK SABBATH - Technical Ecstasy (1976)
Par DARK BEAGLE le 2 Décembre 2017          Consultée 12934 fois

Certains disques souffrent de leur réputation, qu’ils traînent comme un boulet. "Never Say Die" de BLACK SABBATH est de ceux-là. Mais son grand frère, "Technical Ecstasy", souffre du même mal, celui d’être souvent un mal-aimé sans même avoir été écouté, l’un de ces disques que l’on achète uniquement pour compléter une collection. Il faut dire que succéder à "Sabotage" allait forcément être casse-gueule. Forcément, "Sabotage" était presque parfait, le presque résidant en un unique titre qui faisait un peu tâche dans l’ensemble, "Am I Going Insane (Radio)", un single qui présentait BLACK SABBATH sous une facette plus Pop dans l’esprit, qui tranchait avec le Heavy Metal développé avec souvent un soupçon de génie sur le reste. Débarrassé du management nocif de Patrick Meehan, le groupe avait pourtant de nombreuses clés en main pour entrevoir un futur radieux.

En effet, en 1976, les musiciens n’avaient pour ainsi dire plus rien à prouver. Ils avaient démontré leur savoir-faire sur une série de six opus qui, si certains (tous ?) sont critiquables, montraient au monde une nouvelle façon de s’exprimer en musique, lourde, parfois angoissante, souvent occulte, avec une puissance rare. Les géniteurs du Heavy Metal avaient assis leur réputation sulfureuse sur scène et sur disque. Meehan parti (éjecté serait un meilleur terme), le groupe se retrouvait ainsi allégé d’une certaine forme de pression malsaine et cela va forcément avoir des répercussions, aussi bien sur l’enregistrement que sur la musique en elle-même. Le SAB’ s’envole donc pour Miami afin de donner un successeur à "Sabotage" et c’est là que ça va un peu partir en sucette.

Pour faire simple : avez-vous vu Very Bad Trip ? Oui ? Alors vous pouvez imaginer ce que vivait à peu près Tony Iommi tous les jours. Pourquoi Iommi ? Parce que le groupe n’ayant pas de producteur attitré, c’est plus ou moins lui qui a été désigné pour assumer cette charge et que tous les jours il se levait tôt pour bosser en studio sur les morceaux en compagnie de son ami Geral Woodroffe, qui se charge des claviers sur l’album. Mais on en reparlera plus tard. Les autres… Ben ils étaient à Miami, ils faisaient la fête, la coke se sniffait par saladiers entiers et les nuits les groupies apportaient d’autres plaisirs, plus charnels. Difficile du coup de garder les troupes motivées ; ce qui n’empêche en aucun cas Ozzy de dire qu’il s’agit là d’un album solo du guitariste et non pas d’un disque de BLACK SABBATH. D’ailleurs, le chanteur pensait déjà à partir et portait des t-shirts flanqués du logo Blizzard Of Ozz. Ambiance, ambiance.

La pochette de "Technical Ecstasy" a de quoi surprendre. Le groupe brise complètement son style en abordant une illustration futuriste montrant deux robots qui, selon Ozzy toujours, baisent dans des escalators. Bon, la jaquette est loin d’être réussie et le verso est pire, avec les têtes des musiciens dessinées en mode robot/digitalisé. Au moins, le groupe a l’honnêteté de prévenir, du genre « attention les mecs, notre style graphique change, la musique s’oriente également vers quelque chose de nouveau ! ». Parce qu’effectivement, BLACK SABBATH ne sonne pas tout à fait comme BLACK SABBATH sur ce "Technical Ecstasy".

Cela a été dit plus haut, les musiciens n’avaient plus rien à prouver. Le seul qui ne pensait pas ainsi était donc Tony Iommi, qui travaillait d’arrache-pied pour faire avancer les choses, continuer à expérimenter pour ne surtout pas stagner. Quand il regardait ce qui se passait autour de lui, il voyait que le Rock Prog était menacé par une musique plus sauvage qui faisait son apparition et qui comptait bien rayer tous les dinosaures aux entournures baroques de la surface de la terre. Le Punk menaçait donc, l’explosion allait survenir l’année suivante cependant. Et surtout, "Sabotage" était un album né de la colère des musiciens, une colère dirigée ouvertement contre leur ancien producteur/manager comme le dénonce sans le moindre fard "The Writ". L’état d’esprit n’était plus du tout le même et tout cela représente autant de facteurs qui expliquent l’orientation plus léchée, moins foncièrement Heavy de ce "Technical Ecstasy" qui porte pourtant bien la marque du SAB’, en un étrange paradoxe.

De ce disque, la chanson que l’on cite le plus spontanément est "She’s Gone", une ballade belle à pleurer, où Ozzy s’avère très touchant, avec son chant un peu larmoyant. Il donne une espèce de sincérité à ce morceau tout en subtilité qui jamais ne cherche à s’énerver. En fait, il y aurait trois autres titres qui devraient être cités aussi spontanément : "Back Street Kids", "You Won’t Change Me" et "Dirty Women", chacun pour des raisons bien différentes. La première, par exemple, est vraiment typique de BLACK SABBATH, lourde, agressive avec son riff en cavalcade. Ozzy s’époumone du mieux qu’il peut et il le fait bien, malgré son état qui ne va pas en s’arrangeant alors que ses envies de départ se faisaient de plus en plus grandes, quand les tensions entre lui et le reste du groupe devenaient de plus en plus grandes.

"You Won’t Change Me" est un véritable mensonge, vu que BLACK SABBATH, ou plutôt, Iommi, réinvente le son du groupe en faisant intervenir un clavier sentencieux après un départ Doom à souhait. Ce clavier se taille une belle part sur ce titre, permettant au guitariste de se mettre en valeur sur des soli auxquels il ne nous avait pas franchement habitué jusque-là. Tout en fluidité, avec un touché qui n’est pas typique de l’homme, qui ne porte pas sa signature. Mais qui n’en demeurent pas moins accrocheur et prenant. "Dirty Women", c’est déjà du plus classique dans la forme, mais sa montée en puissance, aussi soudaine qu’explosive, en font un classique instantané tant le groupe semble être à l’unisson pour offrir un final infernal, qui porte la marque du grand BLACK SABBATH et se montre ainsi indispensable.

Le reste, soit les quatre autres morceaux, sont-ils mauvais pour autant ? Non, pas vraiment, même s’il faut convenir qu’ils en imposent quand même un peu moins et sans être un véritable ventre mou, il n’y a pas en permanence cette étincelle que l’on percevait sur les opus précédents et que l’on pouvait assimiler à une certaine forme de possession. Il y a donc des passages qui excitent l’oreille, d’autres qui l’intéressent moins. On peut être surpris face à ce "Rock’N’Roll Doctor" dont le piano martelé donne justement un côté très Rock’N’Roll à l’ensemble (en même temps, c’est dans le titre), on se perdra volontiers sur ce "Gypsy" qui n’est pas sans évoquer un SUPERTRAMP en plus Heavy, toujours à cause de ce clavier insistant, tandis que Bill Ward livre une prestation solide derrière ses fûts.

Bill Ward d’ailleurs sera mis à l’honneur en chantant sur "It’s Alright". Avant d’approfondir ce morceau qui n’est pas franchement la bouse que l’on aime bien décrire, le fait que Ozzy laisse le micro à un autre membre du groupe semble être assez symptomatique de ses envies de départ, lui qui d’habitude ne lâche rien et s’acquitte de son job avec la ténacité d’un chihuahua accroché au mollet d’une fillette (rien de péjoratif. Ces bestioles, quand elles mordent, elles ne font pas semblant). "It’s Alright" tranche avec le côté sombre et dépressif développé par "You Won’t Change Me" en tirant du côté des BEATLES ! Nous sommes en face de quelque chose de très joyeux, avec son piano bien présent et sa mélodie simple, qui semble sortir tout droit de Liverpool. Ward a une voix très différente de celle d’Ozzy, plus chaude, plus agréable pour ce genre d’approche et au final, on se retrouve face à un morceau qui ne ressemble pas du tout à du BLACK SABBATH, d’où un rejet assez normal de la part de pas mal de fans. Et pour le fun : ce titre est sorti en single. Et devinez qui se distingue sur la pochette avec ses belles sandales ? Bill Ward ! Définitivement, ce mec n’est pas fait pour se trouver sur une jaquette.

Et forcément, l’album n’a pas connu la carrière d’un "Sabbath Bloody Sabbath" ou d’un "Sabotage". Il marque le début d’une phase de déclin. Pourtant, ce "Technical Ecstasy", sous son côté plus policé et, au final, plus Hard Rock dans l’esprit que purement Heavy Metal, reste un très bon disque pour qui saura lui donner sa chance. Iommi a voulu cette évolution, et à travers son refus de stagner et de risquer de n’apporter qu’ennui à ceux qui suivent BLACK SABBATH depuis le début, a pris ce risque très calculé de prendre un chemin différent, de sortir des sentiers qu’il avait lui-même tracé en compagnie de Geezer, Bill et Ozzy. Sauf qu’ici, tous ne le suivent pas avec le même entrain et déçu par la tournure que cela prenait, Osbourne va claquer la porte après une tournée qui n’a pas comblé toutes les espérances. Ne laissez pas la réputation de cet album vous couper l'envie de l'écouter. Peut-être l'apprécierez-vous vous aussi !

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- Ozzy Osbourne (chant)
- Tony Iommi (guitare)
- Geezer Butler (basse)
- Bill Ward (batterie)


1. Back Street Kids
2. You Won't Change Me
3. It's Alright
4. Gypsy
5. All Moving Parts (stand Still)
6. Rock 'n' Roll Doctor
7. She's Gone
8. Dirty Women



             



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