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ROCK SUDISTE  |  STUDIO

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2014 Early Morning Shakes
2016 Mud
2019 Whiskey Myers
2022 1 Tornillo
2025 Whomp Whack Thunder
 

- Style : The Black Crowes, Blackberry Smoke, The Cadillac Three, Lynyrd Skynyrd, Zakk Wylde, The Jompson Brothers

WHISKEY MYERS - Whomp Whack Thunder (2025)
Par KOL le 4 Novembre 2025          Consultée 357 fois

Il existe une forme de lucidité brutale dans le sentiment de déception. Ce moment précis où l’attente, entretenue par des écoutes répétées ou des chimères mentales, se heurte à la froide réalité et s’effondre. Albert Camus parlait de "lucidité soudaine". La déception est ce décalage sec, parfois brutal, entre ce qu’on voudrait croire et ce qu’on perçoit. Ce n’est pas la fin d’une histoire avec un groupe, encore moins avec les Texans de WHISKEY MYERS, les bougres ayant suffisamment œuvré dans l’excellence par le passé pour ne pas leur pardonner un pas de côté, voire une légère régression. C’est simplement parfois le moment où on arrête d’aimer une promesse pour épouser une réalité.

C’est exactement ce qui s’est imposé à moi en me lançant "Whomp Whack Thunder" : un album qui ne ment pas, qui reste dans l’univers Southern bien identifié de ses géniteurs, mais qui n’est pas non plus celui que j’espérais. Quand on a aimé WHISKEY MYERS pour sa singularité, son grain de poussière brûlant, son équilibre entre le (Hard-)Rock 70’s, la Country, l’Americana ou encore des subtiles touches Soul, on sent tout de suite quand la flamme vacille. J’ai longtemps espéré que ce septième LP se révèle avec le temps, constitue un grower de référence. Je l’ai poncé et reponcé en long, en large et en travers, avant de me résoudre à écrire ces mots : "Whomp Whack Thunder" manque d’âme, un comble pour un groupe habituellement si habité. "With great powers, great responsibilities", comme disait l’oncle Ben à Peter Parker (on a les références qu’on peut…).

Ne vous méprenez pas néanmoins, chers lecteurs. "Whomp Whack Thunder" n’est pas un mauvais disque, loin de là. Ça me fait même bien chier de le voir être visuellement affublé du même nombre d’étoiles que le dernier I PREVAIL dans un autre genre, hérésie ne tenant qu’à l’orthodoxie Nimienne concernant les demi-points. Aux oreilles des béotiens de Cody et sa bande et amateurs de Southern, l’album sera même jugé très bon. On y retrouve par intermittence ce groove ravageur ("I Got To Move"), ces balades crépusculaires avec pour seule compagnie les cactus et les coyotes ("Rowdy Days", "Born To Do", "Monsters"), ces riffs furieusement Rock ("Time Bomb", "Midnight Woman") ou encore ces saillies guitaristiques incontrôlées ("Icarus", "Tailspin"), fruit du talent du duo Tate/Jeffers. Cody Cannon y brille toujours de mille feux, égal à lui-même, possédant le timbre parfait pour le style. J’ai même un pote pour qui "Whomp Whack Thunder" constitue le skeud de l’année.

Quand on pose objectivement les éléments de la sorte, il est bien légitime de se demander ce qui cloche. Il m’est difficile de répondre précisément à la question, ce qui explique la relative procrastination quant à la publication de cette bafouille.
Commençons déjà par évoquer la lignée de la galette. Passer après l’éponyme et "Tornillo" n’est pas un cadeau, tant les deux prédécesseurs s’avéraient excellents à tout point de vue, parvenant à trouver un "Umami" rare et précieux. Avec pourtant les mêmes ingrédients, WHISKEY MYERS n’y parvient tout simplement pas sur cette cuvée 2025. Mélodiquement, le gang de Palestine officie dans un registre très proche, mais ne touche que trop épisodiquement la corde sensible pour procurer ces émotions inestimables, mélange d’énergie et de mélancolie simultanées. Enfin, en guise d’ultime plaidoirie, je collerai au banc des accusés une écriture un peu mollassonne - je n’irai pas jusqu’à la qualifier de feignante - chiche en recherche mélodique ou en incorporation de nouveautés, comme ce que pouvait apporter l’harmonica à "John Wayne" sur l’opus de 2022.

Malgré mes mots un brin acerbes et un manque global de jus, "Whomp Whack Thunder" reste toutefois un bon album de Rock Sudiste. J’en attendais sans doute trop, après avoir connu à plusieurs reprises l’extase avec l’une des principales figures du renouveau du genre. Je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même. Nietzsche (coucou Fabrice Luchini) écrivait que "les grandes espérances sont des mensonges que nous faisons à nous-mêmes". Quand WHISKEY MYERS sort un nouvel album, on n’écoute pas seulement une suite de morceaux : on attend une décharge, une odeur de bourbon, une vérité brute. Certains disques ne déçoivent pas parce qu’ils sont mauvais, mais parce qu’ils nous rappellent que le temps avance, que le mojo n’est pas éternel. Ici, ce sentiment s’immisce dès les premières mesures. WHISKEY MYERS semble fatigué de ce qui faisait sa force, et c’est peut-être ce qui m’attriste le plus.

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   KOL

 
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- Cody Cannon (chant, harmonica, guitare acoustique)
- John Jeffers (guitare, slide, lap steel, chœurs)
- Cody Tate (guitare, chœurs)
- Jeff Hogg (batterie)
- Tony Kent (claviers, percussions)
- Jamey Gleaves (basse)


1. Time Bomb
2. Tailspin
3. I Got To Move
4. Rowdy Days
5. Icarus
6. Midnight Woman
7. Break These Chains
8. Born To Do
9. Rock N Roll
10. Ramblin? Jones
11. Monsters


             



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