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The WILDHEARTS - Satanic Rites Of The Wildhearts (2025)
Par DARK BEAGLE le 25 Octobre 2025          Consultée 421 fois

L'histoire des WILDHEARTS n'a rien d'un long fleuve tranquille. Entre un début de carrière canon ("Earth Vs The Wildhearts" et "P.H.U.Q." sont vraiment deux excellents albums et "Endless Nameless" n'est pas à négliger non plus) et des splits à répétition, le groupe n'a jamais décroché la timbale qui lui était promise. Avec moult changements de line-up, des choix artistiques pas toujours judicieux et un leader qui a quelques problèmes psy, garder une constante et un équilibre n'est pas toujours aisé. Et c'est dommage parce que les WILDHEARTS auraient mérité d'approcher le Saint Graal ou au moins être un peu plus sous le feu des projecteurs. "Satanic Rites Of The Wildhearts" et sa pochette givrée ont débarqué avec un nouveau line-up et un style relativement reconnaissable.

La formule de la formation, c'est du Hard Rock, du Punk, de la Pop et par moments des riffs qui renvoient à une certaine vision du Thrash. À des degrés divers, bien entendu, sinon cela ne serait pas drôle. Parce qu'expliquer ce qu'est un disque des WILDHEARTS est toujours un exercice difficile pour ne pas dire périlleux tant il est rapide de sortir une connerie le concernant. Disons que Ginger, leader charismatique de la formation, qui aurait pu connaître un destin tout autre s'il ne s'était pas fait virer des QUIREBOYS à l'aube des années 90 est du genre à ne pas se reposer sur ses lauriers et qui ne se réfrène pas au niveau de son inspiration.

Aussi, s'il décide d'écrire une chanson dans le plus pur style Brit Pop, nous pouvons être quasiment certain que cela va dévier sur quelque chose de plus brutal et inversement. Et avec les exceptions qui sont là pour confirmer la règle, bien entendu. Alors si vous êtes allergiques à la diversité ou que l'absence de formatage musical vous donne des sueurs froides, passez votre chemin et merci de m'avoir lu jusque là. Si, au contraire, vous aimez les disques qui vous trimbalent d'un côté à l'autre sans se tenir à une ligne directrice toute établie, prenez des chips et restez avec moi encore un instant.

Ce disque commence abruptement. Nous sommes face à un riff raide et agressif, sur lequel Ginger vient beugler de façon assez inattendue. Il ne prend pas la peine de prendre des pincettes, de nous échauffer un peu avant, non, direct il nous cueille avec un coup de boule pas forcément très homologué. Sur ce long titre, le groupe passe par d'autres humeurs et nous nous retrouvons avec un morceau très représentatif de ce disque à géométrie variable : attendez-vous à ce que cela parte dans tous les sens. Et forcément, cela ayant déjà été un atout par le passé, Ginger et sa bande vont accentuer le trait et s'amuser à varier le propos, avec une dose sous-jacente d'un humour grinçant et de grosses lignes de dépression.

Deux exceptions sont toutefois à mentionner. Tout d'abord "Kunce" qui tape dans un style Punk Rock vaguement californien tout du long et qui donne envie de sautiller sur place tant il est entraînant. Simple, direct et efficace. À l'autre bout du spectre, il y a ce "Hurt People Hurt People", dans un style plus nuancé, plus Pop et mélodieux, sur lequel Ginger se veut plus posé. Le titre ne connaîtra pas d'explosion, tout est dans le feeling qui fonctionne plutôt bien juste avant un "I'll Be Your Monster" bien plus remuant. Comme c'est souvent le cas avec les albums des WILDHEARTS, ces morceaux plus abordables permettent de faire rapidement le focus, de s'aligner avec la musique avant de nouveau être bousculé dans tous les sens.

Parce que oui, les autres titres partent dans tous les sens, avec des passages dévastateurs bien comme il faut (les refrains de "Scared Of Glass" et de "I'll Be Your Monster" qui dégagent une énergie folle, "Maintain Radio Silence" et ses couplets bien raides qui conduisent à un pont plus aérien avant de déboucher sur un refrain que l'on attribuerait plus volontiers à BLUR) et d'autres plus raffinés, comme certains moments à la STATUS QUO qui virent par la suite à la Pop la plus lumineuse qui soit du superbe "Failure Is The Mother Of Success", qui disent clairement "merde" à un riff d'ouverture qui décolle le papier peint des murs. C'est là toute l'ambivalence de The WILDHEARTS, groupe dont le leader avait une fois expliqué que son style était un mélange entre les BEATLES et METALLICA. Et on peut dire que Ginger a bien résumé la chose, il y a beaucoup de ça dans la musique du groupe.

Après, "Satanic Rites Of The Wildhearts" n'est pas non plus le meilleur album de la formation. C'est après tout une constante chez les WILDHEARTS de ne pas être brillant sur la longueur, laissant parfois place à un soupçon de pilotage automatique ou de riffs plus quelconques, mais toujours avec le petit éclat qui fait que les morceaux incriminés ne sont pas à jeter à la poubelle pour autant. Ginger a cette capacité à souvent être pertinent dans son style volubile. Tous les mariages ne fonctionnent pas forcément, mais il y a souvent des moments éclatants parmi eux, des mélodies bien troussées, une rythmique qui donne envie de taper du pied, une ligne de chant qui nous interpelle. Et grâce à cela, l'album garde un côté très sympathique, qui rappelle The WILDHEARTS à notre bon souvenir.

Cela fait toujours plaisir de retrouver Ginger aux affaires. Parce que ça veut dire qu'il est toujours vivant et qu'il a toujours son mot à dire. Et que si le style est rapidement identifiable, il parvient toujours à nous surprendre avec son approche des morceaux, sa capacité à passer du coq à l'âne avec le plus de naturel possible (chose dont sont incapables de nombreux groupes de Rock Progressif dont ce serait pourtant le job !). Pas l'album de 2025, mais une bonne pioche pour ceux qui ne connaissent pas cet artiste tourmenté et qui ne veulent pas mourir trop cons. Ne vous fiez pas trop à la note, ce disque est vraiment très sympathique, mais il ne tient pas la comparaison avec les débuts glorieux de la formation. Mais Ginger pourra-t-il retrouver cet état de grâce ?

Morceaux préférés : "Scared Of Glass", "Troubadour Moon", "Maintain Radio Silence", "I'll Be Your Monster", "Failure Is The Mother Of Success"

Note réelle : 3,5/5.

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- Ginger Wildheart (chant, guitare)
- Ben Marsden (guitare, chant)
- Jon Poole (basse, chant)
- Pontus Snibb (batterie)


1. Eventually
2. Scared Of Glass
3. Troubadour Moon
4. Fire In The Cheap Seats
5. Kunce
6. Maintain Radio Silence
7. Blue Moon Over Brinkburn
8. Hurt People Hurt People
9. Failure Is The Mother Of Success


             



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