MUSE n’est pas qu’un groupe de musique, non. On y retrouve en son sein des artistes avec un grand A. Dans un monde où le mot « originalité » résonne souvent avec bizarrerie ou, plus positivement, avec rareté, les gars réussissent le tour de force d’amener leur musique dans un monde à eux, complètement isolé de toute redondance. De plus, les spectacles seront, avec le temps (et le budget), une expérience en soi. Aller à un spectacle de MUSE n’est pas seulement se pointer dans une salle afin de voir trois gars s’énerver sur leur instrument respectif. C’est une expérience visuelle, auditive en soi.

C’est ainsi que "Origin Of Symmetry" peut être vu comme le premier "vrai" album de MUSE. Pas que "Showbiz" ait été une erreur, mais disons que c’est avec le second effort que les gars trouveront véritablement leur voie et gagneront énormément en popularité.

Le trio nous sort donc un Rock toujours aussi inspiré et particulier. Le genre Alternatif peut s’appliquer à "Origin Of Symmetry" et cette fois, le terme peut se targuer de ne jamais autant bien porter son nom. En effet, la musique de MUSE va bien au-delà du trio d’instruments très basiques que sont la guitare, la basse et la batterie. Le groupe ajoute des touches électroniques afin de complètement changer ses sonorités. On termine le tout en agrémentant les morceaux de nappes de piano ici et là. Nous voici donc avec une espèce de QUEEN moderne sans pour autant crier au plagiat.

Comme pour nous faire mentir, MUSE change de direction de temps à autre afin de nous proposer des morceaux qui font la belle par des guitares électriques épaisses et à la basse bien vibrante. Comme quoi MUSE n’est pas toujours en mode "O.V.N.I." : on passe donc d’un Rock classique à une expérimentation post-moderne.

Bien qu’il aurait été facile de tomber tout mélanger dans toute cette soupe expérimentale, les gars trouvent le juste milieu afin de ne pas trop nous étourdir. Et c’est le point intéressant de "Origin Of Symmetry" : le juste milieu entre expérimentation et Rock classique. Si on est vite charmé par certains morceaux, d’autres sont si complexes qu’il faudra une bonne dizaine d’écoutes afin de les apprivoiser.

Difficile de parler de MUSE sans parler de Matthew Bellamy, l’homme derrière le micro. Il continue à chanter dans un registre appartenant à Thom Yorke. Il contrôle mieux le chant que sur "Showbiz", ce qui est assurément une bonne chose, car je trouvais qu’il y avait quelques ratés sur le premier essai. Ici, il se montre plus incisif lors des passages émotifs. Mais j’avoue être parfois déçu du travail fait sur ses vocalises par moment. Sa voix est régulièrement passée à travers un filtre, enlevant toute véracité, voir pureté, à son chant.

"OSS" est donc un album réellement intéressant, pour qui veut bien élargir grandement son spectre musical. Sinon, il se pourrait que vous passiez à côté de quelque chose, d’une expérience plus que satisfaisante. Avec son énergie débordante, le style "Alternatif" adolescent de MUSE a tout pour satisfaire toute personne ne voulant un tant soit peu s’ouvrir sur le plan musical.

Morceau préféré : "Space Dementia".