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- Style : Stratovarius, Highlord, Dragonland, Thunderstone, Helloween, Gamma Ray

INSANIA - The Great Apocalypse (2025)
Par GEGERS le 30 Juin 2025          Consultée 1483 fois

C'est un triste constat, mais chaque nouvelle sortie estampillée Frontiers Records nous donne souvent des sueurs froides et l’impression d’assister à un numéro d’illusionnisme raté. Derrière les paillettes, les grandes signatures et les voix légendaires sur le retour (au hasard et récemment, Robin McAuley), il ne reste bien souvent qu’un tour de passe-passe musical, orchestré par des exécutants de l’ombre aux compositions aussi calibrées qu’oubliables. Mais il nous faut néanmoins louer une autre facette du label italien : celle qui le voit donner une nouvelle chance à des groupes trop tôt disparus. Car c'est bien sous les couleurs de Frontiers que des groupes tels qu'INSANIA ont récemment pu de nouveau hisser haut les couleurs de leur Power/Speed mélodique lumineux et porté par une savoureuse qualité d'interprétation. Loin de toute camisole artistique, ceux qui n'avaient pas donné signe de vie depuis 2007 sont en effet revenus en 2021 avec un cinquième album percutant et efficace. Deux adjectifs adaptés pour décrire ce brillant "The Great Apocalypse" qui lui succède.

Un album dont la conception a pourtant laissé des traces dans le giron du groupe suédois, puisque son enregistrement s'est soldé par le départ du guitariste Peter Östros, membre du groupe depuis 2003, du claviériste chanteur Dimitri Keiski, et du bassiste Tomas Stolt, pourtant présent dès la formation du groupe en 1992. Une petite révolution, et c'est avec un line-up resserré, sous forme de quartet, qu'INSANIA présente sa sixième réalisation, un album simultanément sombre et flamboyant, qui embrasse pleinement les canons du Speed Mélodique tout en injectant une énergie presque Punk dans son propos. Moins lumineux que son prédécesseur, ce sixième album adopte une teinte plus désespérée, en phase avec une époque où la folie humaine et les exactions de cette espèce mortifère (contre elle-même et la Vie au sens large) sont devenues un bien triste quotidien.

"The Great Apocalypse" voit INSANIA proposer une collection de morceaux qui auraient certainement fait grand bruit s'ils avaient été publiés à la fin des années 90, entre le "Theater of Salvation" d'EDGUY, le "Destiny" de STRATOVARIUS et le "Powerplant" de GAMMA RAY. Il s'en dégage en effet une sorte d'insouciance juvénile qui, combinée à la maîtrise et au savoir-faire de ces musiciens devenus quinquas, produit un résultat particulièrement enthousiasmant. L'album s'ouvre sur "The Trinity", un pur brulôt "spimélo" épique, aux orchestrations flamboyantes et aux refrains, héroïques et fédérateurs, portés par une urgence presque prophétique. Évoquant cet événement mortifère et indigne qu'a été le premier essai nucléaire, le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique, le morceau est une déflagration bardée de références à l'ère des "Keepers" de HELLOWEEN, traversée d’harmonies dignes du meilleur STRATO. On est emporté par cette fresque nucléaire, hymne évoquant la folie d'une humanité emportée par son propre génie destructeur.

Il y a ici de vrais grands morceaux. "Indestructible", porté par des cuivres bien sentis, offrant une respiration mélodique bienvenue sans jamais sacrifier l’intensité, est de ceux-là. "No One's Hero", qui lui succède, enfonce le clou, et s'impose comme une splendide speederie tantôt martiale, tantôt plus aérienne. Le groupe s'amuse ici, glissant habilement quelques sonorités slaves en reprenant la célèbre mélodie du traditionnel russe "Katyucha", comme un clin d'œil ironique à cette humanité qui tente d'insuffler un peu de poésie dans ces interminables guerres qui la gangrènent. Si "Afterlife", qui renoue avec les influences néo-classiques de STRATO, avec ses nappes de claviers et ses envolées mélodiques, se fait plus convenu, le groupe confirme sans tarder qu'il marche ici sur l'eau en nous proposant avec "Revolution" une pièce magistrale, dont les nombreuses cassures de rythme, et ces breaks piano/voix, façon GAMMA RAY, en font résolument la clé de voûte de ce brillant album, apportant une tension dramatique bluffante. Le reste de l’album maintient un niveau solide, combinant rythmiques galopantes, harmonies vocales et soli mélodiques, jusqu'au morceau-titre long de quatorze minutes, "The Great Apocalypse (When Hell Is All Around)", qui clôt l’ensemble par une fresque symphonique dense et désespérée, et qui symbolise à lui-seul l’ambition et le mariage savoureux entre ombre et lumière que l'on trouve sur l'ensemble de l'album.

Triturée entre les mains d'INSANIA, l'apocalypse n'est pas que bruit, fureur et damnation, mais aussi mélodie, puissance et élégance. Avec "The Great Apocalypse", le groupe suédois signe un sixième album éclatant, qui ravive une flamme qu’on croyait éteinte dans les méandres d’un Power Metal contemporain souvent vidé de sa substance. Hommage assumé aux maîtres du genre, cri du cœur face au naufrage du monde, cet album risque bien de s'imposer comme la réalisation la plus aboutie d'INSANIA. Pour cela, merci à Frontiers.

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- Ola Halén (chant, guitare)
- Niklas Dahlin (guitare)
- Erik Arkö (basse)
- Mikko Korsbäck (batterie)


1. The Trinity
2. Indestructible
3. No One’s Hero
4. Afterlife
5. Revolution
6. The Prophesier
7. Fire From Above
8. Underneath The Eye
9. The Great Apocalypse (when Hell Is All Around)



             



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