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AMON SETHIS - Part Iii - Dawn Of An Apocalyptic World (2025)
Par JEFF KANJI le 6 Juillet 2025          Consultée 602 fois

Nous avons laissé les Progueux grenoblois en pleine bourre avec le préquelle de sa saga consacré à Nitocris, dont les extraits fonctionnent extrêmement bien sur scène, de "Osiris" à "Desert Storm", en passant par "Rise Of Aoutef’s Army" et l’agressif "Mask Of Wrath". Mais le groupe a été sévèrement secoué, avec un énième départ de claviériste, Adrien G. Gzagg, peu avant la sortie du premier album d’AVALAND, Benjamin Naire prenant la suite assez rapidement. Le plus gros changement c’est bien sûr le départ du co-fondateur d’AMON SETHIS : Olivier Billoint. Les contraintes professionnelles auront donc eu raison de l’engagement du guitariste pour les histoires mystiques concoctées par Julien Tournoud. Lourde tâche pour le successeur au poste, Bruno Saget.

L’histoire d’AMON SETHIS repart donc vingt-cinq ans après les évènements de "The Final Struggle", et le moins qu’on puisse dire, c’est que le monde qui se délite, en proie aux rébellions, aux soulèvements et aux phénomènes climatiques semble puiser son inspiration dans la perception qu’a Julien du monde actuel. Ce qui est moins réjouissant, c’est qu’AMON SETHIS, outre une section rythmique solide qu’on est ravi de retrouver, semble aussi se désagréger un peu artistiquement. N’y allons pas par quatre chemins, nous tenons avec "Dawn Of An Apocalyptic World" le moins bon des disques du combo grenoblois.

Difficile de tenir le cap quand on connaît d’aussi grands bouleversements. Si l’album sonne bien (bonne idée d’avoir une nouvelle fois confié ce travail à Simone Mularoni et ses Domination studios), et que le talent du groupe jaillit par moments, il ne l’est jamais sur un morceau complet, à l’exception de "The Rise Of The Tyrant" qui arrache tout sur son passage et fait la démonstration des caractéristiques qui nous ont fait aimer AMON SETHIS. Bruno Saget assure le job avec efficacité, mais sans grande démonstration si ce n’est au travers de deux trois soli plutôt réussis. La basse fretless de Laëtitia est aux abonnés absents, et ne se fait remarquer qu’en de très rares occasions. La batterie est elle, en revanche, prolixe et propose un jeu varié et toujours à propos.

Du point de vue de l’écriture, l’intrigue ne progresse qu’assez peu en réalité, enchaînant la constatation de catastrophes et de tensions politiques grandissantes, mais sans jamais vraiment, dans le parcours de ses personnages, le montrer en action. Le moment le plus concernant c'est sur "Kubatalawa" où les actions irréfléchies du prince Amon Sethis II peuvent amener à relever l’armée de Seth. Il y a aussi "Love Again" où le sujet de la perte de l’être cher donne très souvent l’occasion d’étaler son sens dramatique, ce que Julien Tournoud ne manque jamais de faire. Au niveau vocal, il faut noter que la maturité est clairement du côté du vocaliste blond et qu’il se ballade très bien dans tous ses registres, même si je note que c’est sur les parties les plus épiques qu’il est le mieux mis en valeur (quand il prend le rôle d’Ateravis particulièrement).

Mais voilà le gros problème de cet album c’est son écriture. Si le Metal Progressif est un genre qui n’a jamais craché sur une petite dose d’assemblage de parties disparates, il faut bien reconnaître qu’ici les coutures sont trop visibles et déstabilisent les morceaux. Parfois c’est l’arrivée d’un solo de clavier ou d’un riff qui n’a rien à voir avec la choucroute, et qui s’il présente un indéniable intérêt en tant qu’élément de surprise, ne permet pas de faire avancer l’action, donnant cette désagréable impression de surplace que m’avait donné le premier single : "At The Threshold Of Doom". Si son refrain posé et solaire, typiquement AMON SETHIS fonctionne très bien, le morceau reste trop statique, et ses syncopes de couplet ne suffisent pas à nous tenir en haleine, mais il s’agit là de l’un des meilleurs titres de l’œuvre….

C’est rageant car les parties chantées par Ateravis dans "Lamentations" sont superbes, bien que le titre soit plutôt raté dans sa construction (malgré un refrain pas mal). "The Curse Of Râ" s’en sort pas mal non plus, mais est coupé en son sein par un passage proggy qui n’a rien à voir avec la choucroute. J’adore le Prog, mais pas celui où on me colle des parties les unes derrière les autres pour afficher une complexité artificielle. Et j’en veux beaucoup à "Lord Of the Dark Waters" pour le coup, car jusqu’au solo j’étais vraiment rentré dans le trip désespéré que la musique restitue bien.

"Part III: Dawn Of An Apocalyptic World" apparaît clairement comme un disque qui a manqué de travail de réflexion pour atteindre son plein potentiel, comme si la formation, bouleversée par le départ d’Olivier, avait fui en avant avec la réalisation de ce disque comme azimut. Le résultat est, à mon grand regret, éminemment décevant ; typiquement le disque où on se dit "arf c’est dommage, s’ils avaient un peu plus pris leur temps, l’album aurait été carrément meilleur". C’est le premier faux pas d’AMON SETHIS qui avait jusque là connu une carrière exemplaire. Espérons que la solidité de l’effectif (perturbée par la séparation avec Bruno juste avant la sortie de l’album, et l’arrivée d’Andrea Ricci) autorise AMON SETHIS à regagner les couronnes rouge et blanche d’un coup !

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   JEFF KANJI

 
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- Julien Tournoud (chant)
- Bruno Saget (guitare)
- Benjamin Naire (claviers)
- Laëtitia Bertrand (basse)
- Sébastien Perrad (batterie)
- -
- Eliott Tordo (orchestrations, arrangements)
- Lucie Vétélé (chant additionnel sur 1)
- Narib Maftah (vocaux sur 8)


1. Dawn Of An Apocalyptic World
2. Lamentations
3. The Curse Of Râ
4. The Red Crown
5. Lord Of The Dark Waters
6. The Rise Of The Tyrant
7. At The Threshold Of Doom
8. Kubatalawa
9. Love Again
10. There’s No Light In Darkness



             



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