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- Style : Black Sabbath, Blues Pills, Electric Wizard, Psychedelic Witchcraft, Saint Vitus, The Vintage Caravan, Wolvespirit

KADAVAR - I Just Want To Be A Sound (2025)
Par DARK BEAGLE le 30 Juin 2025          Consultée 746 fois

Oh oh. Voilà un disque étrange. Enfin, je vais rectifier, ou plutôt compléter la phrase : voilà un disque étrange pour un groupe qui nous a habitué à jouer dans la cour de BLACK SABBATH. La pochette était déjà une forme d’indice en soi. Pas de logo de groupe, ces têtes qui s’imbriquent façon poupée gigognes qui font penser au célèbre "Hot Rocks", cette compilation des ROLLING STONES, mais nimbées d’attraits psychédéliques indéniables. Rien que ça, c’est une surprise en soi, les jaquettes précédentes étaient tout de même plus sobres. Les premiers singles avaient semé doute et désarroi dans le rang des fans, un clip retouché à l’IA a fait jaser et ces chantres du vintage de s’attirer les foudres de certains haters qui sévissent sur le net. Mais "let the music do the talking", comme dirait Joe Perry.

Certes, il y avait quand même eu des indices de cette évolution. L’après "For The Dead Travel Fast", soit les années Covid, sonnait déjà de façon différente. Un peu plus légère, parfois plus expérimentale, mais de là à faire le grand écart, il y avait un pas que le groupe a franchi sans la moindre hésitation. Il y a eu donc des changements. La formule de power-trio n’est plus. Un nouveau guitariste a fait son arrivée, Jascha Kreft et vient contribuer à la fluidité de l’ensemble. Et surtout, la formation a cette fois-ci fait appel à un producteur extérieur pour les diriger et le résultat est vraiment surprenant. Certains affirmeront sans vergogne que KADAVAR se renie, d’autres avanceront qu’il évolue. Pour ma part, je pense qu’il change de peau et que sa rupture avec Nuclear Blast doit être justifiée depuis "The Isolation Tapes" qui a vu les Berlinois sortir des rangs des simples descendants de BLACK SABBATH.

Si vous êtes allergique à la Pop, autant vous dire que la pilule ne passera pas facilement. Si l’ouverture d’esprit est l’un de vos credo, n’ayez crainte tout se passera bien. "I Just Want To Be A Sound" est le genre de disque que l’on se passe avec un plaisir non feint, un peu comme un album des BEATLES auxquels KADAVAR emprunte quelques codes. Leur style rétro s’efface, il laisse place à une modernité Pop qui s’inspire toutefois des années 60 et 70 – les chats ne font pas des chiens – mais que les musiciens n’hésitent pas à mâtiner avec de l’Électro (par touches discrètes) et même des procédés qui nous font habituellement hurler : de l’autotune (là encore, utilisé avec parcimonie).

Parfois aériens, à d’autres moments plus agressifs, les morceaux se succèdent, aucun ne ressemble à un autre, les dix compositions possèdent toutes leur personnalité, leur originalité. La voix de Lupus se veut on ne peut plus claire ; on savait que le bougre était meilleur chanteur que guitariste (les soli ne sont pas sa tasse de thé, d’où l’arrivée de Jascha) et cet album permet particulièrement de l’apprécier. Il ne pousse pas inutilement, il ne force pas le trait, il se laisse aller par un feeling classe, ponctué de quelques choeurs gentillets ("Hysteria"). Parfois il montre plus de hargne, son chant se veut plus « physique » comme sur "Regeneration" qui possède un petit côté Punk pas désagréable et qui permet de monter en intensité après une entame assez posée.

Mais c’est justement sur ce genre de titres plus calmes que KADAVAR va vraiment déployer tout son talent. Si en premier lieu nous pouvons citer "Let Me Be A Shadow" et son phrasé délicat, on peut, on doit également s’attarder sur "Sunday Mornings" qui va se la jouer un peu plus Rock, plus roots et proposer une belle progression sur laquelle la batterie de Christoph Bartelt trouve toute son expressivité, dès qu’elle redevient Heavy et puissante pour un final harassant et créer un tremplin idéal pour le plus remuant "Scar On My Guitar". Le title-track est une ouverture des plus intéressantes parce qu’elle nous prend directement à la gorge en nous mettant devant le fait accompli. Il s’agit d’une Pop acidulée et étrangement aérienne qui offre un contre-pied direct de ce que l’on croit savoir de KADAVAR.

Aussi, les passages les plus percutants se savourent comme d’autres bonbons. Parce qu’ils sont rares (mais pas inexistants) et aussi parce qu’ils ne nous ramènent pas en terrain connu, ils n’embrassent pas de cause Sabbathienne ou même simplement Stoner. Ils suivent la même logique que les autres morceaux, mais en proposant des lignes de guitare plus franches. Et puisque l’on parle de guitares, l’arrive de Jascha Kreft apporte un plus indéniable, ne serait-ce qu’en termes de soli, plus fins qu’à l’accoutumée ou encore au niveau de la fluidité des mélodies. Le tout ne sonne pas faux, bien au contraire ! Même en jouant un genre qui n’est a priori pas le sien, KADAVAR conserve sa spontanéité et fait de lui un groupe authentique, qui sait aller au bout de ses idées sans sonner de façon téléphonée.

Les Allemands auront su nous surprendre avec ce "I Just Want To Be A Sound", qui défriche un horizon qui semble infini alors que nous pensions la formation condamnée à jouer une musique des années 70 qu’elle n’aura connu qu’après coup. Le résultat est d’autant plus probant qu’il était difficile d’imaginer que cela soit aussi bon et que le groupe puisse nous surprendre de cette façon, voire de nous pousser dans nos derniers retranchements en poussant aussi loin qu’il le peut, sans jamais franchir le point de non retour entre le bon et le mauvais goût. Forcément, des questions se soulèvent après un tel album. Quel futur pour les Berlinois ? S’appeler KADAVAR ne devient-il pas un frein ? Est-ce que ce disque sera comme le "Future Bites" de Steven WILSON, un tremplin pour revenir par la suite à ce que la formation sait faire de mieux ?
D’où cette dernière question : est-ce que KADAVAR, ce n’est pas mieux maintenant ?

Morceaux préférés : "I Just Want To Be A Song", "Hysteria", "Regeneration", "Let Me Be A Shadow", "Sunday Mornings".

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   DARK BEAGLE

 
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- Christoph 'lupus' Lindemann (chant, guitare)
- Jascha Kreft (guitare)
- Simon 'dragon' Bouteloup (basse)
- Christoph 'tiger' Bartelt (batterie)


1. I Just Want To Be A Sound
2. Hysteria
3. Regeneration
4. Let Me Be A Shadow
5. Sunday Mornings
6. Scar On My Guitar
7. Strange Thoughts
8. Truth
9. Star
10. Until The End



             



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