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1995 The Silence Of December
2024 Fatalist
 

- Style : Silencer, Bethlehem, Anti, Shining
- Membre : Empyrium, Eudaimony, The Vision Bleak , Sun Of The Sleepless

DEINONYCHUS - The Silence Of December (1995)
Par STORM le 8 Juin 2025          Consultée 254 fois

Les voisins de palier de BETHLEHEM se sont toujours appelés DEINONYCHUS pour tout un tas de raisons. Cette confraternité est, de prime abord, déjà frontalière. Lorsque les premiers nous viennent d’Allemagne, les seconds les toisent de leur Hollande natale. Quand la bande du doux-dingue Jürgen Bartsch entame sa progression dans les abîmes avec la sortie de leur album éponyme en 1994, Marco Kehren, alias "Odin" sur cet album, et ses collègues dégénérés leur emboîtent le pas quelques mois plus tard pour sortir "The Silence Of December". Pourtant, ce dernier était déjà prêt en 1994, mais les bévues du label Cacophonous Records ont retardé d’un an sa sortie. En ne budgétant pas assez l’enregistrement, et en obligeant un nouveau mixage du fait d’une production désastreuse, la maison de disques a planté un beau couteau dans le dos au démarrage de DEINONYCHUS… L’histoire dorénavant nous rappelle que les manquements de Cacophonous Records envers ses artistes ont été malheureusement réguliers avec d’autres artistes de l’époque (CRADLE OF FILTH, ABYSSOS, BAL-SAGOTH…).

Jürgen et Marco n’en finiront pas de se croiser avant le millénaire et, sans croiser le fer, iront même jusqu’à sceller une collaboration légendaire au sein de l’album "Sardonischer Untergang Im Zeichen Irreligiöser Darbietung" de BETHLEHEM en 1998, où Marco, habité comme jamais, s’occupera des vocaux avec une dose de folie indicible. Ces deux-là, n’en doutez pas chers lecteurs, sont en tout cas de sacrés précurseurs, et, pour parler plus précisément de DEINONYCHUS et donc de Marco Kehren, notons que dès 1992, le malfrat agité déclarait une nouvelle guerre dans le Black Metal en sortant une démo de Black/Doom enténébré (sans doute la toute première) au sein de son premier projet MALEFIC OATH qui, si vous arrivez à vous la procurer, vaut le coup d’oreille. "The Silence Of December" a éveillé à sa sortie un peu d’intérêt, même si le style de cet album ne correspondait pas aux standards norvégiens dominants qui distribuaient de belles mandales en ces années-là. Avec le temps, pourtant, l’album a trouvé son public. Un public plus attaché aux atmosphères glaçantes, aux émotions brutes qu’à la simple agression sonore.

Enregistré dans un esprit minimaliste, "The Silence Of December" est un voyage sonore plongé dans le désespoir et la folie. Il pose les bases du Black/Doom et se distingue par ses tempos peu rapides, engluant l’auditeur dans ses propres sables mouvants internes, des guitares dissonantes et une atmosphère oppressante notamment développée par des claviers aux nappes fantomatiques. L’album a été écrit et composé par Marco Kehren et nous ressentons nettement l’intimité de cette œuvre qui se fait le miroir des turpitudes de Marco. L’album baigne dans un sentiment de désolation pure et explore les parois acérées du désespoir, de la solitude, de la noirceur et du nihilisme. Les titres sont parsemés de ces sentiments horrifiques et cauchemardesques motivés comme jamais à s’emparer de nos pensées. Moins haineux qu’un BURZUM mais plus aliéné encore, les titres proposés au sein de ce premier album ont ce dessein machiavélique de lustrer vos angoisses pour en faire les seules lumières de vos nuits.

Le titre éponyme est fantomatique avec ses claviers lugubres, son tempo anéantissant votre espoir, sa basse scandant le rythme de cette torture… "The Final Affliction Of Xafan" et "A Shining Blaze Over Darkland" sont différents dans leurs approches (leurs rythmes notamment), mais constituent les deux temps forts de ce premier opus à mon sens. Torturés, labyrinthiques, ils sondent le tréfonds de l’âme avec méticulosité et insistance. D’autres titres développent des motifs plus Doom pour lesquels nous pourrions tisser un fil d’influence avec les premiers albums de PARADISE LOST ou d’ANATHEMA… mais dans une version torturée et foncièrement bien plus dark. Je parle par exemple de "Under The Autumn Tree" ou bien encore de "Red Is My Blood… Cold Is My Heart". Marco Kehren y développe notamment un chant clair ou du spoken word désenchanté, tandis que sur les autres titres son grain vociférateur, furieux, atteint déjà l’acmé dérangeant qui le caractérise.

"The Silence Of December" est une œuvre marquante qui pose les fondations de ce que DEINONYCHUS deviendra par la suite : un vecteur de désespoir acerbe et de noirceur authentique. L’album retranscrit comme jamais les tourments humains dans un écrin musical oppressant et viscéral. Marco Kehren nous livre donc un album profondément introspectif et singulier. À l’instar de BETHLEHEM, que nous évoquions en début de chronique, DEINONYCHUS peint la crainte de l’effondrement et de la folie sur la toile noire du Black Metal. Et l’horreur ne fait que commencer.

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- Odin (chant, guitare, basse, batterie)
- Sephiroth (chant additionnel)
- John Bartels (claviers)


1. Intro - Black Sun
2. I, Ruler Of Paradise In Black
3. The Silence Of December
4. The Final Affliction Of Xafan
5. A Shining Blaze Over Darkland
6. Under The Autumn Tree
7. Here Lies My Kingdom
8. My Travels Through The Midnight Sky
9. Red Is My Blood... Cold Is My Heart
10. Outro - Bizarre Landscape



             



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