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RISE OF THE NORTHSTAR - The Legacy Of Shi (2018)
Par REMISSA le 3 Juin 2025          Consultée 589 fois

Je ne pourrais pas dire que je n’étais pas préparé à ce qui m'attendait à l’attaque de RISE OF THE NORTHSTAR. Le combo banlieusard de Paname incarne globalement tout ce que je vomis dans le Metal. Toutefois, là où les pages de Nightfall m’autorisent un degré de subjectivité très largement au-delà des 9000, je me dois d’être un tant soit peu terre-à-terre et reconnaître une qualité à ROTN. Oui, le quintet "envoie du lourd" sur scène, et est clairement dimensionné pour jouer devant un public en transe, ayant accessoirement des parpaings en guise de boule Quies. Merde, on avait dit objectivité.

En effet, en dehors de l’énergie débordante de testostérone qui permet d’électriser les foules, il suffit de soulever la pellicule de surface pour se rendre compte de la vacuité musicale absolue de ce que nous livre Vithia et sa bande masquée. Je pourrais être une ordure en avançant que le Hardcore (accessoirement doublé de Beatdown) n’a jamais cherché à se distinguer par son intelligence ou sa complexité de composition, mais il a pour haut fait de nous faire secouer la nuque jusqu’à la paraplégie. Et ici, nada. Confortablement installé dans son imitation Le Corbusier ou à votre bureau, "The Legacy Of Shi" ne vous donnera pas envie de vous lever et de tout briser dans la pièce ou de coller un pain dans la gueule de ce collègue qui pue de la gueule après son café du matin, tentant de masquer son non brossage de dents quotidien. Pourtant, l’album augure un départ en fanfare avec cette introduction aux inspirations nippones et à l’accroche convaincante, avant que le gueulard n’entre dans la danse et ne rende l’ensemble absolument cringe.

Derrière l'apparat d’agressivité assuré par les grattes d’Eva-B et Air-One, la quasi-intégralité des paroles n’est que revendication autocentrée et rébellion de pacotille(*), et leur prégnance tant dans le mixage que dans la crétinerie manifeste qu’elles nous balancent à la tronche nous sort complètement de l’écoute. La salvation ne vient que lorsque le frontman part faire un pissou et laisse Eva-B claquer de bien trop rares soli, au demeurant bien sentis ("Here Comes The Boom", "Nekketsu", "All For One").

Corollaire immédiat aux paroles nigaudes, ROTN s’adresse sans surprise à un public jeune et manifestement masculin à la recherche de l’hormone qui leur ferait défaut, ce dernier mimant vraisemblablement des kamehameha dans leur salle de bain quand personne ne les regarde. Pléthore de titres incarnent cette approche viriliste et puante, et j’hésitais comme à mon habitude à vous faire un florilège de la bêtise, mais je nous garde que la quintessence de la bêtise doublée d’homophobie :

"J’n’entends plus que le beat du poto Pica, ce son tue
Mais sais-tu, enculé tais-toi
Laisse donc faire les professionnels"
- Teenage Rage

Ajoutez à cela que le bassiste Fabulous Fab (rien à voir avec le trader des subprimes) sera visé par une plainte pour violences conjugales quelques années plus tard, et vous avez les ingrédients d’un cocktail plutôt nauséabond, pour rester poli.

Mais revenons à la "musique", ou aux "sons" comme disent les jeunes. "The Legacy Of Shi" n’est pas qu’un concentré de HxC burné, en témoignent des titres comme "Step By Step", plus introspectifs et sentimentaux, dans la limite des stocks disponibles. Ironiquement, c’est l’un des moins mauvais de la galette, sur lequel je passerai l’éponge sur le mixage atroce, sur la compression inexistante des guitares ou sur l’accent Frenchie à couper au couteau de Vithia. Citons également "This Is Crossover", renouant avec assurance avec les racines Thrash du combo, même si les lascars ne peuvent s’empêcher de scander des slogans visant à haranguer les foules toutes les quinze secondes, ce qui devait encore être plus gênant en studio. Ne me dites pas que vos poils ne se hérissent pas de gêne quand vous entendez ces "All together" stériles !

Et là où les Parisiens auraient pu tirer leur épingle du jeu, ou au moins noyer le poisson en exploitant l’esthétique japonaise à fond, c’est un nouveau vautrage : hormis dans l’intro, rien ne rappelle le pays du Soleil Levant dont ils semblent si friands, ces derniers préférant lister des références d’otaku de bas étage au point que même les plus néophytes de la génération 80-90, même passés au travers du Club Dorothée auront. Ben oui, pourquoi faire de fins appels du pied aux weebs les plus exigeants lorsque l’on peut débiter des références pataudes et éculées, toujours dans le sempiternel registre guerrier ?
Il est tout de même incongru qu’aujourd’hui les groupes ciblent avec autant de précision certaines tranches d’âge dans l’auditoire, alors que l’éducation métallistique s’est toujours faite naturellement jusque-là. Instinctivement, aucun môme ou pré-ado n’allait s’attaquer de but en blanc à du GORGUTS ou de l’ENTOMBED, alors pourquoi des artistes comme HELL(AL)DEBERT pour les marmots, ou le groupe en présence pour les prépubères/les incels masculinistes entament des démarches aussi prosélytes, quitte à abonder de clichés tous plus embarrassants les uns que les autres ? Vous avez quatre heures.

Au regard d’au mieux la médiocrité, au pire l’affligeance de l’ensemble, les rares moments plaisants - assurés exclusivement par les gratteux - ne suffiront pas à me montrer clément envers ROTN, à introniser au Panthéon des groupes français à oublier, clairement pas dignes du Metal qu’ils semblent pourtant vouloir incarner et défendre.

Je conclurai laconiquement en paraphrasant le frontman sur le titre "Authentic" de l’album précédent :

"Tu sais ce qu'on dit: "Si tu kiffes pas, t'écoutes pas et puis c'est tout."

Le truc, c’est que si je n’écoute pas, je ne peux pas juger. Donc si tu kiffes pas les billets qui déboulonnent ton album, tu ne les lis pas, et puis c’est tout. Mais promis juré, une fois cette chronique publiée, je ne jetterai plus jamais une oreille dessus.

Oh et puis merde, je ne me prive pas de vous lâcher une dernière punchline pour tenter une dernière fois de vous convaincre que cette galette est destinée aux sourds ou aux demeurés :

"Nécessaire est ce ceau-mor, j’accepte de t'éduquer
Car Titanic la mère, ta carrière a vite échoué"
- Furyo’s Day

La bise, on se voit en live. Ou pas.

Morceau préféré : "All For One", “Step By Step”, le reste, poubelle.

- - -

(*) Venant moi-même de banlieue, je n’ai jamais compris cette propension des habitants de la Grande Couronne à revendiquer son "crew" ou son "hood"... au sein même de son propre microcosme. C’est comme porter une gourmette avec son prénom gravé dessus : c’est globalement méga con.

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   REMISSA

 
  N/A



- Vithia (chant)
- Air-one (guitare)
- Eva-b (guitare)
- Fabulous Fab (basse)
- Phantom (batterie)


1. The Awakening
2. Here Comes The Boom
3. Nekketsu
4. Kozo
5. Teenage Rage
6. Step By Step
7. This Is Crossover
8. Cold Truth
9. All For One
10. Furyo's Day
11. The Legacy Of Shi



             



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