Alors là, mes cocos, je ne pensais pas pouvoir vous reparler de SULFATOR !

Le groupe toulousain avait pondu un E.P très sympa en 2015, suite à sa formation autour de Romain Carroussel l’année précédente et depuis… Plus rien…
La tête pensante s’est exilée sur Paris durant 4 années et un tel silence laissait à penser que les Français n’iraient pas plus loin.
Force est de constater qu’en 2025, SULFATOR remet le couvert et nous revient pour satisfaire nos oreilles en mal de Thrash Technique teinté de Death Metal des 90’s.
Plus de dix ans de silence mais toujours les mêmes influences toutefois, rassurez-vous : "Protocol Zero" est un tel hommage au Heavy Thrash de MEGADETH, que les fans apprécieront à n’en pas douter.
SULFATOR ne ménage pourtant en parallèle personne : gros chant growlé porté sur le Death Mélodique ("Imperium" qui ne fait penser par moments à NE OBLIVISCARIS dans sa construction et ses sonorités), presque blackisé par moments ("Chaos Division" nous présente toute l’étendue de l’offre chant du groupe avec du Death growlé sur son final en plus) : j’en appelle à votre ouverture d’esprit et à des oreilles de généraliste et non de spécialiste pour savourer ce nectar !
"Gemini" semble avoir été biberonné au VEKTOR et OBSCURA globalement.

Ainsi, on se résume : bienvenue au pays du Thrash mélodique, technique et agressif !
Dans cet espace, la basse ronronne et claque (merci au mixage de faire la part belle au travail d'Antoine Hallay à cet instrument, rien qu’avec "Voidblast" par exemple), les soli de guitares sont vraiment très bons et bourrés de feeling. TESTAMENT, MEGADETH (twin guitares de "Chaos Division") pour ne citer qu’eux sont bien des influences majeures très respectables et respectées !
"Imperium" se veut en guise d’ouverture terriblement marqué par le Death Mélodique de Göteborg et le Thrash/Death outre Atlantique quand "Over Space And Time" propose un voyage plus mid-tempo, façon "titre à tiroirs" qui s’achève dans un déluge de notes et de growls !
VEKTOR arrivera donc assez rapidement dans vos comparatifs.
Mais ici, il est question de faire plaisir aux mordus de guitares : les descentes de manche sont épiques, systématiques et toujours au service de la mélodie et de l’énergie qui s’en dégagent.
C’est un vrai travail de qualité et il est évident que vous sentirez cette débauche sincère d’engagement sur cet opus.
La basse tantôt claque ("Path Of Gemini", "Obsidian Son"), puis ronronne ("Chaos Divison" par exemple), permettant le constat sans équivoque d’une belle qualité de production pour une auto-production.
Mais SULFATOR remplit son cahier des charges en nous proposant son titre tiroir mid-tempo ("Over Space And Time" avec un déluge de notes dans le final épique et furieux) mais également des morceaux plus complexes encore, plus Techno Thrash ("Path Of Gemini", un peu répétitif toutefois)

Heavy, Thrash, Death, gorgés de riffs, de breaks et de soli : c’est tout cela "Gemini".
Ce premier L.P des Toulousains est un opus frais et varié qui évite vraiment toute forme de lassitude dans cette auto-production qui force le respect.
Aux portes de la note supérieure par moments, "Gemini" est la preuve vivante du talent que renferme la formation qui l’a conçu.
SULFATOR affiche une belle personnalité et une volonté criante de s’affirmer : pour confirmer ce retour avec une (trop) longue absence, il faudra nous revenir avec la même fougue, dans un délai bien plus raisonnable, afin de récompenser un talent indéniable à découvrir dès maintenant.

Note réelle : 3,5/5.

Top : "Protocol Zero", "Voidblast", "Imperium".